L’Abandon de l’Aide Médicale d’Etat … une grave erreur ?

En 2022, les recettes de la branche maladie de la Sécurité Sociale proviennent de 11,3 millions de cotisants. Les caisses primaires d’assurance maladie de la Sécurité Nociale ont décaissé 221,6 milliards d’euros nets qui se répartissent à 43 % dans la médecine de ville, 40 % les établissements de santé (hôpitaux, dispensaires…), les, 17 % restants se répartissent dans d’autres domaines, dont les charges de fonctionnement, l’aide médicale d’état ou les fonds d’intervention régionales. Ces chiffres sont en provenance directe du gouvernement (consultables sur https://www.securite-sociale.fr/files/live/sites/SSFR/files/medias/DSS/2023/Chiffres%20cles%20de%20la%20DSS%202022.pdf)

Dr Mathilde Chouquet, vice-présidente de l’association ReAGJIR – DR

En zoomant, notamment au regard du récent débat sur le budget de la sécurité sociale mêlé bien opportunément à celui sur l’immigration (on se demande en quoi ils sont liés), on se rend compte que l’Aide Médicale d’Etat, que la candidate RN aux dernières élections présidentielles considérait comme “injuste à l’égard d’un tiers des Français qui n’arrive pas à se soigner” (source : BFMTV-RMC interview face à Jean-Jacques Bourdin, 12 Janvier 2022)” coûte entre 0,7 et 1 milliard d’euro au budget de l’état (source : institut Montaigne) et concerne moins de 400.000 personnes en France.

C’est au Dr Mathilde Chouquet, établie à Rennes en Ille-et-Vilaine et vice-présidente de l’association ReAGJIR (Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants) que j’ai demandé des éclaircissements sur cette mesure, après que l’association ait communiqué sur le remplacement de l’AME par l’AMU, qu’elle considère telle “la perte d’un le moyen donné aux professionnels de santé de poursuivre leur devoir déontologique: prendre soin de tous, sans distinction”.

La structure est particulièrement sensibilisée à la question de l’AME. En effet, dans le désert médical qui commence à s’étendre dans toutes les régions de France, les jeunes médecins sont ceux qui prennent en charge, en premier, les personnes dans les plus grandes souffrances. Y compris, donc, ces “sans-papiers” comme on les nomme pudiquement, mais qui ont néanmoins eu maille à partir avec les paperasses des CPAM pour bénéficier de cette aide.

Contrairement au fantasme largement répandu” commence la vice-présidente “le bénéfice de cette aide médicale d’état n’est ni automatique, ni systématique. Moins de 50 % des patients qui pourraient bénéficier de cette aide en font la demande; pour de multiples raisons, qu’il s’agisse de méconnaissance ou de difficultés linguistiques.

Il faut dire que les conditions d’octroi de cette aide sont particulièrement exigeantes : 

  • Ne disposer d’aucun titre de séjour régulier en France
  • Percevoir moins de 800 € par mois (sauf pour les mineurs)
  • Ne pas avoir être demandeur d’asile (un autre dispositif existe dans ce cas)
  • Renouveler chaque année la demande d’AME, qui peut être refusée
  • Nécessiter des soins qui ne font pas partie de la liste établie par l’Article R251-3 du Code de l’action sociale et des familles.

En d’autres termes … être en bonne santé au moment de la demande !

L’association ReAGFIR millite activement pour un accès égal aux soins pour toutes et tous – DR

Souvent” poursuit le médecin “les personnes exilées ne sont pas en excellente santé eu égard à leur parcours. Les pathologies les plus courantes sont des psychotraumatismes liés d’une part au parcours migratoire, d’autre part à ce qui au vécu qui a donné naissance à ce parcours. Sur l’ensemble de la population migrant dans notre pays, ce sont environ 10 % qui le font pour des motifs médicaux. Et sur ce – faible – pourcentage, seuls 66 % bénéficient de l’aide médicale d’état. »

L’étude de l’IRDES de décembre 2023 (https://www.irdes.fr/recherche/questions-d-economie-de-la-sante/284-une-analyse-des-consommations-de-soins-de-ville-des-personnes-couvertes-par-l-aide-medicale-de-l-etat.pdf) est particulièrement révélatrice d’une situation dans laquelle les malades dépositaires de cette aide ne sont pas de surconsommateurs de soins ni de médicaments. La fameuse “Carte vitale qui fait le tour du foyer SONACOTRA” est purement et simplement un mensonge. En 2018, le bénéficiaire de l’AME a “coûté” en moyenne 1.138,8 € là où le bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire non contributive (CSS-NC) a fait dépenser 1.219,1 € au budget de la France. Soit un total, pour l’année 2022, d’environ 1.2 Milliards d’Euros, sur un budget, rappelons-le, de 221,6 milliards d’euros. C’est donc environ 0,5 % du budget de la sécurité sociale universelle qui est consacrée à celles et ceux qui, après avoir fui guerres, famines, persécutions et tortures sont venus trouver refuge en France.

Le passage d’une aide médicale d’état à une aide médicale d’urgence restreindra les possibilités à ces patients de bénéficier d’un suivi médical absolument nécessaire à la mise sur pied d’une démarche de santé globale”. D’autant que rien dans le projet de loi ne prévoit que les consultations de médecine générale ne soient couvertes. “C’est un service minimum de santé qui est mis en place, foulant du pied le principe égalitaire d’accès aux soins et cantonnant celles et ceux qui n’ont pas ce bénéfice aux urgences des hôpitaux, déjà saturées” poursuit le Dr Mathilde Chouquet.

Dit plus simplement, les consultations pour des pathologies bénignes ne seront plus prises en charge, ce sont donc autant de foyers d’infections qui vont s’installer dans les conditions de salubrité déjà déplorables qui font le lit des personnes exilées en France.

Le message passé est fortement négatif” poursuit le Docteur “Pour les gens pauvres même Français qui pourraient eux aussi se voir, à terme, embarqués dans la lame de fond que constituerait ce passage de l’AME à l’AMU.

Que faire alors ? D’abord, ne pas céder aux sirènes des économies faciles, car c’est de cela qu’il s’agit. Ensuite, contacter nos députés pour leur rappeler les principes de Léon Blum et de 1936 puis ceux du Conseil national de la Résistance de créer un pays fait de solidarités et de bienveillance, pour toutes et tous.

Vous avez dit médecine à deux vitesses ?

BD : « La Chauve sourit », pour continuer d’apprendre, tout en s’amusant !

L’annonce d’un cancer, particulièrement chez les femmes, est un traumatisme. La vie qui s’en suit n’est évidemment pas facile, avec de nombreux examens, traitements de chimiothérapie et moments difficiles. La situation devient encore plus pénible quand l’entourage, sans s’en rendre compte, décharge son stress et son inquiétude sur la personne malade.

C’est de tout cela dont Caroline Le Flour parle dans son livre “La Chauve Sourit”, illustré avec brio par Gaëlle Le Louet. Le cancer est un compagnon d’infortune rendu encore plus inopportun qu’on ne fait que devenir, en l’occurrence, une cancéreuse en cessant d’être femme dès le diagnostic posé.

Caroline Le Flour

Pourtant, si au cours de l’enfance nous étions, femmes comme hommes, sensibilisés à l’existence de ces cancers, à la mortalité qui peut être réduite par les examens possibles et par la nature de ces maladies, malades comme proches pourraient prendre cette nouvelle avec plus de distance et de recul.

Ne vous attendez pas à rire à toutes les pages. Ne vous attendez pas non plus à pleurer, l’autrice est une warrior, elle est passée par le burn-out, le cancer la fécondation in vitro et la déclaration d’infertilité. Que lui manquait-il ?

Gaëlle Le Louet

La présence rassurante d’un ami, d’un amant ou d’une personne silencieuse et attentive qui ne juge pas et sait apporter les mots justes peut être bénéfique.

Et il est compliqué à trouver cet ami.

Pour certaines, il s’agira du conjoint, pour d’autres il s’agira des médecins là où certaines préféreront des groupes de parole. Au même titre qu’il n’y a pas un cancer, il n’y a pas un accompagnant. Il y en a autant que de malades.

Ce livre, pimpant et féminin – allez, osons le mot, « girly » – à souhait est à mettre entre toutes les mains, notamment masculines. En tant qu’homme, j’y ai appris des choses que ni l’école ni la société ni nous, journalistes, n’avions jamais abordé. Non, tous les corps ne sont pas prédisposés aux cancers. Non le cancer des ovaires n’est pas un cancer invisible et forcément mortel. Non, le cancer du sein ne signifie pas perte de féminité. Non, la perte des cheveux n’est pas un sujet tabou. Non, Non, Non.

Tuer les préjugés, voilà la première utilité de ce livre. Les tuer dans l’oeuf, pour redonner à celles et à ceux – car il ne s’adresse pas uniquement aux femmes, bien au contraire – qui sont touchés, l’espoir qu’on se peut de donner lorsque le couperet tombe.

Oui, ce livre est à la fois émouvant, remuant et motivant.

On n’en ressort pas indemne. Au même titre qu’on ne ressort sans doute pas indemne d’un cancer ni d’un parcours de vie tel que celui de Caroline Le Flour.

On ressort grandi de “La Chauve sourit”, grandi d’un sourire, grandi d’un regard différent sur l’autre et grandi de l’espoir qui, jamais, ne disparaît lorsqu’apparait “LA” maladie.

La Chauve Sourit, écrit par Caroline Le Flour, illustré par Gaëlle Le Louët aux Editions Trédaniel

Les minettes en goguette la jolie marque de vêtements adaptés à toutes les femmes

La marque de vêtements initialement post-cancer du sein, lancée à Marseille il y a un an par Véronique Gonzalez, s’étoffe et se développe.

L’histoire est belle, Véronique Gonzalez l’a raconté à nos confrères des Nouvelles publications : « Un jour, sous la douche, j’ai senti une boule sous mon sein gauche. Je suis allée voir mon docteur et, après plusieurs examens, on m’a diagnostiqué un cancer du sein en juin 2016. Afin d’être certaine que la tumeur disparaisse, j’ai décidé de me faire retirer le sein. Puis on m’a prescrit de l’hormonothérapie. À ce moment-là, j’ai commencé à avoir de nombreux effets secondaires : sensibilité de la peau due aux cicatrices, prise de poids, transpiration excessive, bras qui gonfle, j’avais la sensation de ne plus maitriser mon corps »

Deux ans plus tard l’annonce de sa maladie, son poste chez Ikéa est supprimé : « C’est à ce moment là que je me suis jetée à l’eau, avec l’idée de créer de jolis vêtements féminins, adaptés à nos pathologies post-cancer. Car en plus de notre maladie, ne pas pouvoir s’habiller comme on le souhaite, ça nous mine le moral ! Imaginez que 95 % de la mode est en polyester et cette matière est insupportable pour nous. Ca nous gratte en permanence. »

De là commence une formation intensive en stylisme pour cette néophyte déterminée de 48 ans.

Eco responsables, les tissus sont choisis avec soin pour leur qualité et les bénéfices pour la peau, les cicatrices et l’environnement. Les vêtements sont dessinés pour pallier aux effets secondaires des traitements.

Véronique Gonzalez, fondatrice Les minettes en goguette DR.

Après un an d’existence et initialement destinée aux femmes atteintes d’un cancer du sein, Les Minettes en Goguette décident aujourd’hui d’élargir leur collection à toutes celles en quête de tenues confortables et écoresponsables. Ménopause, surpoids, poitrine imposante…, nombreuses sont celles à chercher des vêtements qui s’adaptent à leur corps et non l’inverse. Une évolution accompagnée par l’ouverture d’une boutique à Marseille.

Les minettes en goguette DR.


« Honnêtement, lorsque j’ai lancé Les Minettes en Goguette, je pensais que les effets secondaires vécus par les femmes ayant eu un cancer du sein étaient spécifiques à cette maladie. Je ne mesurais pas le nombre de personnes qui ont des problèmes pour s’habiller en général. Que ce soit en raison d’un surpoids, de cicatrices, d’eczéma… Et rien n’est prévu pour elles. J’ai envie de changer cela et d’accompagner toutes celles qui ont besoin de retrouver du confort. Celles qui veulent aussi des produits sains, à la fois pour elles et pour l’environnement », explique Véronique Gonzalez.

Une décision prise au fil des salons auxquels cette marque marseillaise a participé pour sa première année d’existence. Au fur et à mesure des échanges, cette entrepreneuse de 49 ans se rend compte des besoins, mais  surtout, que les vêtements des Minettes en Goguette sont adaptés à chaque situation. Avec son tissu déperlant,  la robe Ingrid convient ainsi parfaitement aux femmes en pleine ménopause et confrontées à des problèmes de  transpiration. Le top Akiko et la tunique Jeanne s’adaptent à celles qui ont une poitrine imposante grâce à leurs élastiques. Enfin, le maillot de bain Inès protège la peau des clientes ayant une hypersensibilité avec son tissu anti-UV. « Le plus souvent, c’est à nos corps de s’adapter aux vêtements. Nous, nous avons cherché à produire  l’effet inverse en faisant attention aux détails et aux matières avec des tissus certifiés et écoresponsables »

Pour les prochains mois, Les Minettes en Goguette travaillent sur de nouveaux prototypes qui seront lancés en précommande cet été. Dont notamment un maillot de bain, des tops et une robe. L’équipe a également prévu de décliner les vêtements déjà disponibles en proposant d’autres options de cols ou des manches longues dès le mois de septembre.
Des tenues qui pourront bientôt être essayées dans la première boutique de la marque. En effet, Les Minettes en Goguette viennent d’être sélectionnées pour occuper d’ici novembre l’une des nouvelles enseignes du passage des Folies Bergères, en plein cœur de Marseille. Ces bâtiments
Haussmannien, réhabilités par Soleam, ont pour but de mettre en avant la production et la création locale, tout en donnant une seconde vie au centre-ville marseillais. « Les clientes ont besoin d’essayer les vêtements avant de se décider. Cette boutique va nous aider. Nous voulons aussi que ce soit un lieu d’écoute et de partage, un lieu où l’on puisse venir voir comment nous travaillons et surtout co-créer nos prochaines tenues. C’est une superbe opportunité » conclut véronique Gonzalez.

E-boutique : lesminettesengoguette.com

Docu : La Révolution Menstruelle » de Mélissa Carlier

Mélissa Carlier propose un documentaire anti-tabous sur les règles qui explore les multiples facettes du Flux Libre Instinctif.

En France, environ 15,5 millions de femmes de 15 à 50 ans sont concernées par les menstruations.
Malheureusement, encore aujourd’hui, et ce, depuis des siècles, cet évènement qui concerne les femmes près de 450 fois dans leur vie, est vécu dans l’ignorance, le tabou, la souffrance…
Mais depuis quelques années, un nouveau paradigme est en train d’éclore comme en témoignent des milliers de femmes partout dans le monde.
« La Révolution Menstruelle » dévoile au grand jour cette nouvelle vision.
Ce documentaire de la réalisatrice Mélissa Carlier permet de découvrir une nouvelle approche des menstruations, où les femmes sont en pleine capacité de ressentir et libérer leur sang directement aux toilettes, en se réappropriant leur corps.

Une capacité connue sous le nom de Flux Libre Instinctif et qui semble impacter de manière inattendue la vie de ces femmes.
L’expression « flux libre instinctif » apparaît pour la première fois en 2012 à l’initiative de Léna Abi Chaker. Cette méthode est originaire des États-Unis. Elle connait un essor en France sur internet en 2015 via des blogs ou des chaînes YouTube.

Le but de ce projet ? Oser bousculer les croyances sur les menstruations et les capacités inexploitées du corps en découvrant les recherches et les témoignages de ces femmes pour qui ce phénomène a changé leur vie.

« À travers de documentaire, j’aimerais pour la première fois transmettre l’essence même de ce nouveau paradigme où les femmes ne vivent plus leurs menstruations comme un fardeau, mais comme un cadeau. » explique la réalisatrice Mélissa Carlier.

Et si finalement tout pouvait être autrement ?
Il y a urgence à prendre conscience de ce phénomène : aujourd’hui encore, les menstruations font littéralement souffrir les femmes du monde entier.

Les chiffres sont éloquents :


– Une femme sur trois dit s’être déjà fait humilier à cause de ses règles (Étude IFOP 2021) ;
– 57 % des femmes disent ne jamais avoir eu d’enseignement formel à ce sujet ;
– 69 % des femmes se sont déjà retrouvé en situation de précarité menstruelle ;
– 21 500 € : c’est le coût engendré par les menstruations dans la vie d’une femme.


En bref, le tabou des règles laisse les femmes dans l’ignorance, la précarité et les difficultés financières.
Une situation qui n’est pourtant pas une fatalité, à condition de démocratiser les connaissances autour du flux libre instinctif, cet art de gérer ses menstruations sans serviettes ni tampons. Car oui, il est possible d’apprendre à libérer le flux menstruel directement aux toilettes !
Ainsi, depuis 2017, plus de 800 femmes en France ont été accompagnées pour reconquérir leur capacité naturelle de continence menstruelle. C’est avec succès que chacune d’entre elles a mis en place cette nouvelle vision.

L’éducation menstruelle : la première étape de tout changement


Parce que « le savoir c’est le pouvoir », il est absolument fondamental de transmettre la connaissance précise et juste du fonctionnement du corps de la femme, du cycle menstruel et des menstruations pour permettre à chacune d’agir en conscience dans ses choix. Mais surtout de comprendre, de se réapproprier son propre corps et ne plus le subir.
À travers des témoignages de pratiquantes, de spécialistes et la propre histoire de la réalisatrice, ce documentaire invite la spectatrice à prendre conscience de sa propre manière dont elle perçoit ses menstruations pour finalement se libérer de conditionnements inhibants, et tendre vers une profonde libération.


« Loin d’être un nouveau dogme pour la femme, le flux libre instinctif n’est autre qu’une réconciliation avec notre corps de femme. Il est donc important que cette information soit accessible au maximum d’entre elles.« 
Déjà demandé au sein des écoles pour l’éducation menstruelle de nos jeunes, ou encore dans des milieux où la précarité menstruelle fait ravage, ce sujet reste par ailleurs d’utilité publique.

Cette création originale est à découvrir sur la plateforme On.Suzane à partir du 6 juin.
L’avant-première aura lieu le 23 mai à 20 h en présence de la réalisatrice et de l’équipe au MK2 nation Paris.

Dossier 1/4 : L’été arrive, il faut penser au body summer ! 

Si vous faisiez ne serait-ce qu’un effort pour perdre ce ventre !

Le voilà, le fameux marronnier du printemps. Mesdames, Mesdemoiselles et souvent Messieurs, vous êtes gros, bien trop gros.

Grosses et grosses, faites un effort. Mangez de la salade de chou arrosée de jus détox et, croix de bois, croix de fer, vous entrerez dans du 34.

Voilà l’été

L’injonction saisonnière à préparer l’été pour exhiber un beau corps sur la plage, doré à souhait, en pleine forme et en pleine santé entre en jeu.

Vous êtes, nous sommes, responsables en intégralité de notre corps. Si nous prenons du poids, c’est par notre faute. Si nous en perdons, c’est grâce aux régimes que magazines, publicités et autres nous recommandent.

De l’hyperconsommation alimentaire à l’hyperconsommation pour se désalimenter ne sortira jamais qu’une seule chose, une prise perpétuelle de poids, incontrôlée et de plus en plus incontrôlable.

J’aperçois le soleil

Devinez au bénéfice de qui ? 

Ce dossier sur l’obésité vous montrera, par les exemples et les interventions de spécialistes ce qu’est cette maladie (car c’en est une) et quels sont les effets pervers de ces régimes aléatoires dans une société où l’efficacité, l’agilité, le self-control et l’arrogance ont pris le pas.

Et les dieux sont ravis

Prêts pour votre body somme mort ?

Bon été, avec Brillante Magazine, le premier qui ne vous conseillera jamais de maigrir !

Dossier 2/4 : Les traitements chirurgicaux de l’obésité

Comme chaque année, la chasse au Summer body est ouverte … méfiance (Flickr/We Are Social)

Les solutions pour accompagner le traitement de l’obésité par voie chirurgicale sont de deux grandes familles. Les sleeves gastrectomies proposent de réduire volume et forme de l’estomac. Les Bypass gastriques, eux, opèrent en empêchant l’absorption par le corps de certains nutriments qui ont amené à la prise de poids.

Comme le rappellent les médecines anciennes, le corps est une machine formidable basée sur de nombreux équilibres. Ces équilibres sont nutritionnels, psychologiques, sociaux et endocriniens.

Cécile Betry est médecin spécialisée et chercheuse en nutrition. Elle alerte sur les dangers des régimes amaigrissants, qui sont à risque de perte de muscle et de développement de troubles du comportement alimentaire. Ses travaux de recherche portent actuellement sur la mesure de la masse musculaire grâce à des méthodes innovantes (intelligence artificielle et données massives en santé) afin d’optimiser le diagnostic de la dénutrition et de la sarcopénie. Elle a également publié des articles sur la chirurgie bariatrique et ses complications.

Elle mène des recherches dans les domaines annexes à l’obésité, la diabétologie, la nutrition et l’endocrinologie, en plus de sa pratique hospitalière et de son titre de Maître de conférences des universités.

Rares complications alimentaires

Dans son travail sur la dénutrition, Cécile Betry explique “il y a peu de complications à proprement parler alimentaires. La plupart des patients comprennent bien la nécessité de modifier son alimentation car la mécanique interne a évolué. Le geste opératoire en lui-même est maîtrisé aujourd’hui, et les cas de sténoses ou de fistules sont rares.”

Cependant, comme l’explique l’enseignante, “les complications de la chirurgie bariatrique sont parfois découvertes sous un angle neurologique ou psychiatrique. Souvent éloignées de l’acte chirurgical en lui-même de durées qui peuvent se compter en années.” Ce qui rend leur détection et le lien de causalité bien plus compliqué à établir pour des médecins généralistes qui n’ont pas été formés, dans leurs cursus, aux problématiques de chirurgie bariatrique. Le taux de patience en “errance médicale”, est supérieur chez les personnes opérées que chez les personnes qui ne le sont pas.

Là où les choses se compliquent, c’est que “le suivi postopératoire n’était pas valorisé par la sécurité sociale jusqu’à maintenant, ce qui est en train de changer. Alors que le suivi préopératoire était imposé par la sécurité sociale. Le patient candidat à une chirurgie de l’obésité doit rencontrer de nombreux spécialistes avant que ne soit octroyé le feu vert de l’opération.” ajoute Cécile Betry.

Accès compliqué et démotivant ?

L’accès à la chirurgie bariatrique est assez compliqué d’accès” commence la spécialiste. “En moyenne 3 à 6 mois avant la première consultation avec un médecin pour ce sujet en particulier, avec un parcours total qui s’étale sur environ 18 mois. Ce temps préopératoire est extrêmement profitable au patient pour commencer les rééquilibrages alimentaires avant le coup de bistouri.” continue-t-elle.

Comme partout sur le territoire, des inégalités existent. Il est aujourd’hui bien plus rapide et simple de se faire opérer à Lyon qu’à Paris, selon les associations de patients.

Chirurgie bariatrique et accompagnement psychologique

L’obésité est une maladie complexe, personne ne sait expliquer pourquoi certaines personnes deviennent obèses et d’autres pas, à alimentation similaire. 

On évoque souvent des traumas dans les histoires de vie” selon la spécialiste qui voit là “une réponse simple à une question complexe.” 

C’est l’un des objectifs du parcours préopératoire que de comprendre pour quelle raison la personne a pris du poids. Déterminer les comportements obésogènes comme les mal-être.

Un avant et surtout un après

La détection des addictions est l’un des aspects les plus complexes” selon la spécialiste. La nourriture peut être utilisée à visée réconfortante. “Et si on ne peut plus utiliser la nourriture dans ce cadre-là, report d’addiction avec augmentation du risque alcoolique, y compris à large distance de la chirurgie.” conclut-elle.

La psychiatrie de ville apporte un soutien et une écoute aux patients, que les soignants hospitaliers n’ont plus le temps d’offrir. “Souvent, la problématique de l’alimentation est peu abordée par les psychiatres. Les TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) font peur à la fois au corpus psychiatrique et au corpus généralistes car ils présentent des implications borderline entre les deux domaines. On retrouve donc des patients qui n’obtiennent de réponse ni d’un côté, ni de l’autre, après leurs chirurgies.

Le patient idéal de la chirurgie bariatrique ? 

Selon la chercheuse, le corps n’est pas fait pour perdre du poids. Certaines personnes ont pris du poids à un moment de leur vie pour différentes raisons identifiables (repas d’affaires, traditions familiales …) et ont un poids stabilisé, sans trauma persistant ni identifié. Ces personnes sont les candidats parfaits à une chirurgie qui sera l’outil qu’il manquait à leur gestion du surpoids. “Mais ils ne sont pas la majorité des opérés” , ajoute-t-elle.

Quid de la déformation des corps ? 

Dans de nombreux cas d’opérations, les patients conservent une insatisfaction de leur corps. On assiste à de nombreuses difficultés de perception de l’image corporelle par rapport aux attendus parfois non exprimés ou, pire, fantasmés. La réappropriation du corps est une chose, le manque ou l’absence d’imagination du corps à venir en est une autre. Et la médecine ne sait pas accompagner vers cette transformation, par nature incontrôlable a priori.

Mettons-nous au summer body !

Par chance” commence le médecin, “le rééquilibrage alimentaire prend aujourd’hui un peu le pas sur les régimes miracles. On peut cependant perdre du poids très rapidement, c’est possible, c’est ce à quoi on assiste d’ailleurs lorsque des patients sont en réanimation ou hospitalisés pour une longue durée. Ce poids est toujours repris lorsqu’il est perdu sous la contrainte, car le cerveau a une mémoire du corps précédent et va envoyer des messages pour retrouver le corps précédent, celui de la fin d’automne !

L’image et l’injonction à la minceur existent toujours, seule les méthodes évoluent (Flickr/orangemania)

Surtout “en perdant du poids rapidement, on perd muscle et graisse. Ce qui conditionne la survie de l’espèce, c’est la quantité de muscles. Le cerveau va envoyer des messages pour reprendre du muscle. Et on va reprendre du gras avant de reprendre du muscle.” conclut l’enseignante.

Valeur et signification de l’IMC

Cet indice a été défini par les compagnies d’assurances pour estimer le risque des personnes couvertes. C’est une approximation en médecine. On a besoin d’être capable d’estimer la quantité de muscles d’un patient. L’obésité se définit donc sur une approximation. Attention, ce n’est pas un mauvais indice, il n’indique pas le risque d’obésité pour une personne donnée” explique l’endocrinologie qui ajoute “l’obésité peut être métaboliquement saine. Certaines personnes sont en “bonne santé” en ayant un IMC important.

Le vrai calcul doit se baser sur l’évaluation de la quantité de muscles, la quantité et la localisation de la masse grasse. Graisse viscérale dangereuse, tout comme la graisse aux cuisses et hanches.” explique la spécialiste. Mais, encore une fois, ceci n’est que généralité, chaque personne est différente, et quelque bourrelet ne signifie pas une obésité ni un IMC anormal.

La culture culinaire en question

On a pour coutume de dire qu’en France “on mange bien, bon et gras”. C’est, selon ce qu’explique la spécialiste relativement faux.

La tradition culinaire française n’est pas mauvaise en elle-même (Flickr/Paull Young)

« Le mode de vie à la française c’est le côté gourmet et ce n’est pas en faveur de l’obésité. C’est prendre du plaisir à manger. On est à l’écoute de faim, de satiété. Quand on n’a plus faim, on n’a plus faim, c’est ce que permet la structure de nos repas. Entrée légère, plat, fromage et ou dessert viennent apporter la quantité censément nécessaire d’aliments et de nutriments à notre corps pour être en bonne santé.

Le danger apparaît lorsque se met en place ce qu’on appelle la faim hédonique. On ne mange alors plus par faim mais par envie. Ce n’est plus l’estomac qui crie famine, mais le cerveau” ajoute la chercheuse qui insiste sur le fait qu’il existe une “controverse quant au fait que les produits gras transformés pourraient engendrer de l’obésité, amenant à une situation dans laquelle la nourriture ne comble pas, ne comble plus, la faim.

Et après l’opération ?

Les lendemains ne sont pas tous sombres pour les personnes qui ont connu une chirurgie bariatrique. “Si un certain nombre d’études montrent des patients perdus de vue, on sait aujourd’hui qu’il y a moins de mortalité chez les opérés que chez les non opérés.” complète la spécialiste.

Une difficulté existe néanmoins, les messages de refus de chirurgie sont de plus en plus difficiles à entendre par les patients qui voudraient du “fast-régime” sur commande.

Quel avenir pour nos enfants dans ce monde de gros ? 

Le Body Summer n’est ni une bonne idée, ni un objectif. Les différents spécialistes rencontrés, les échanges et les témoignages rappellent tous que l’équilibrage alimentaire est, à l’instar des mathématiques ou de l’histoire de France, une notion à appréhender dès l’enfance pour créer des adultes qui consommeront de l’alimentation en conscience et en connaissance de leurs besoins.

S’alimenter mieux s’apprend et, y compris dans des périodes de forte augmentation des prix comme nous la connaissons actuellement. Un kilo de haricots verts, en conserve comme frais, ne coûte pas plus cher qu’un repas au fast-food du coin. S’il ne s’agit surtout pas de priver de l’un au  bénéfice de l’autre, il s’agit de répartir en conscience les occurrences de l’ensemble des apports alimentaires qui composent notre assiette.

Abandonnez, abandonnons cette idée du Body Summer et du corps parfait. Car il n’existe pas, car les corps sont tous différents et aucun n’est difforme. Car se maltraiter pendant 3 semaines est la garantie de mettre en place une machine mortifère et génératrice de prise de poids et qui, en bout de chaîne, ne servira qu’à enrichir les marchands de régimes.

Manger bien et manger sain, c’est aussi respecter le rythme biologique des saisons. Si les tomates, les courgettes et autres cucurbitacées poussent en été, c’est pour nous apporter l’eau dont nous pouvons avoir besoin à cette saison.

Les arbres à hamburgers poussent toute l’année, il est peut-être temps de se poser les bonnes questions … 

Inédit en Europe, l’Espagne vers un « congé menstruel »

Le gouvernement de gauche espagnol a présenté un projet de loi créant un « congé menstruel » pour les femmes souffrant de règles douloureuses, une première en Europe.

Le gouvernement de coalition dirigé par le Premier ministre Pedro Sánchez (parti socialiste) a présenté ce 17 mai un projet de loi en ce sens en conseil des ministres avec la volonté de lever un « tabou ».

« Nous allons être le premier pays d’Europe à instaurer un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des règles douloureuses et invalidantes », s’est félicité la ministre de l’Egalité, Irene Montero, à l’issue du Conseil des ministres.

Irene Montero Photographer: Gabriel Bouys/AFP/Getty Images

« Les règles ne seront plus taboues (..) C’en est fini d’aller au travail avec des douleurs » ou en « se gavant de comprimés » et « de cacher notre douleur », a ajouté la ministre, l’une des chefs de file du parti de gauche radicale Podemos, partenaire du parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez au sein du gouvernement de coalition.

« Nous avançons en matière de féminisme. Les femmes doivent pouvoir décider librement de leurs vies », a salué Pedro Sánchez sur Twitter en référence à un projet de loi qui renforce par ailleurs le droit à l’avortement dans le pays.

En France, comme au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, quelques entreprises accordent un tel « congé menstruel » à leurs salariées mais il n’est pas inscrit dans la loi.

En Espagne, la mesure a toutefois suscité des réticences au sein même de l’exécutif, parmi les ministres socialistes, mais aussi au sein des syndicats.

« Il faut faire attention avec ce type de décision », avait mis en garde vendredi la secrétaire générale adjointe de l’UGT, l’un des deux principaux syndicats espagnols, Cristina Antoñanzas, en se disant inquiète vis-à-vis d’un possible frein à l’embauche des femmes de la part d’employeurs voulant éviter ces absences.

Une analyse réfutée par Commissions ouvrières (CCOO), l’autre grand syndicat espagnol, qui a salué une « avancée législative » majeure, de nature à « rendre visible et reconnaître un problème de santé jusqu’à présent ignoré ».

Le texte du gouvernement prévoit aussi un renforcement de l’éducation sexuelle dans les écoles ainsi que la distribution gratuite de moyens contraceptifs ou de produits d’hygiène menstruelle dans les lycées.

La ministre de l’Égalité était aussi favorable à une réduction de la TVA sur les produits d’hygiène menstruelle, de 10% à 4%, mais cette mesure n’a pas été retenue.

L’Espagne est un pays considéré comme l’un des pionniers en Europe en matière de féminisme depuis l’adoption en 2004 d’une loi sur les violences de genre. Se revendiquant féministe, le gouvernement Sánchez compte plus de femmes (14) que d’hommes (9 en incluant le Premier ministre).

© 2022 AFP

L’augmentation du cancer au féminin creuse les inégalités

Le 4 février dernier s’est tenue la Journée Mondiale contre le Cancer. A cette occasion, une étude a été réalisée par Viavoice pour l’Institut Curie. Celle-ci interroge les Français et scrute les problématiques sociétales des cancers chez la femme. Elle révèle notamment des disparités en terme de charge mentale, d’organisation familiale, de vie intime et de retour à l’emploi, dans un contexte où près de 60% des Français se sentent concernés par le risque d’être atteint d’un cancer.

« Les chiffres nous le rappellent : chaque année, le nombre de cancers chez la femme augmente, sous l’effet du tabagisme ou par défaut de prévention. Précarité, retour à l’emploi, charge mentale, organisation du foyer… pendant et après les traitements, la survenue d’un cancer chez une femme est une rupture renforcée et l’impact social de la maladie est plus lourd pour elles. L’Institut Curie, au quotidien, prend soin de ces femmes à travers des parcours adaptés, des dispositifs d’accompagnement complets, la formation de nos soignants. Mais, pour soutenir les femmes face au cancer et dans chacun des aspects de leur vie, c’est collectivement qu’il nous faut agir, à tous les niveaux de la société », déclare le Pr Steven Le Gouill, directeur de l’Ensemble Hospitalier de l’Institut Curie, 1er centre français de lutte contre le cancer.

Une femme sur deux estime qu’il existe des inégalités par rapport aux hommes en matière de charge mentale et d’organisation familiale face aux cancers.

Charge mentale, organisation familiale, maintien de la vie professionnelle, retour à l’emploi, précarité : lorsqu’on interroge les Français sur leur perception des inégalités face au cancer, ce sont les éléments les plus cités et très nettement en défaveur des femmes. Ainsi, parmi 43% des Français qui pensent qu’il existe des inégalités entre hommes et femmes en matière de charge mentale et d’organisation familiale, 37% d’entre eux pensent que ces inégalités sont en défaveur des femmes contre 6% seulement en défaveur des hommes. Le cancer vient aggraver les inégalités femmes-hommes à tous les niveaux de la société.

Plus de la moitié des Françaises pense que les femmes atteintes de cancer ne peuvent pas retrouver la même vie professionnelle qu’avant la maladie, un facteur aggravant les situations de précarité des femmes. Si une personne sur cinq n’a pas repris le travail un an après les traitements, les femmes ont eu plus d’arrêts de travail et plus d’aménagements du temps de travail que les hommes (source INCa : étude VICAN 5). De plus, 8% des Français estiment que la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle fait partie des principales difficultés pour le retour à l’emploi des femmes alors que cet aspect n’est pas mentionné pour les hommes. Si les enjeux de maintien dans l’emploi chez les cadres supérieurs sont importants, les conséquences financières de la maladie sont parfois dramatiques chez des femmes qui vivent seules, avec des revenus moins conséquents, plus isolées. Ce sont d’ailleurs 45 % des personnes interrogées qui estiment que les inégalités entre Français sur les cancers sont d’abord liées aux revenus (salaires, aides sociales…).

Cette problématique de maintien et de retour à l’emploi est bien réelle. Dans ce domaine, l’Institut Curie, notamment à travers son Unité transversale d’éducation thérapeutique, est fortement mobilisé ; à l’instar du projet qui vient de démarrer avec l’association WeCare@Work. Ce nouveau projet porte sur les représentations du travail pour les professionnels de santé, la facilité d’arrêter le travail et inclut un volet d’éducation thérapeutique visant un changement de culture et d’autonomie du patient ainsi qu’une relation soignants-soignés plus à l’écoute.

Evelyne Renault-Tessier, directrice de l’unité transversale d’éducation thérapeutique de l’Institut Curie (UTEP), précise : « En lien avec des associations de patients, des patients partenaires, avec le soutien du service interentreprise de santé au travail, notre équipe a mis en place un atelier sur ce sujet du retour au travail dont le besoin s’avérait important pour les patientes. Avec l’arrêt de l’activité professionnelle, se joue la perte d’une identité sociale. Comment évoquer le sujet auprès de son employeur ? Comment en parler à son équipe ? Par ailleurs et grâce à l’amélioration des soins de support, de l’organisation des soins, notamment avec l’hospitalisation à domicile, plus que le retour à l’emploi, c’est la question du maintien dans l’emploi qui se pose de plus en plus souvent. En effet, l’arrêt de travail, pas toujours justifié sur le plan médical, est une question difficile que nous travaillons dans le cadre de nos travaux sur l’amélioration du parcours de soin. Il faut changer cette vision du statut de malade qui est en opposition avec le statut professionnel et à l’inverse, ne pas pointer du doigt le fait qu’une femme peut ne pas être tout le temps une « super working woman » ».

Oser briser les tabous

Aujourd’hui, en France, une femme sur deux considère que les femmes ne peuvent pas retrouver la même vie intime qu’avant d’être malade.  « La sexualité n’est ni un luxe ni un tabou et la santé sexuelle des femmes est au cœur du processus thérapeutique. Il est crucial de pouvoir évoquer et légitimer ces questionnements autour de la sexualité et de l’intimité. C’est pourquoi aujourd’hui, à l’Institut Curie, nous sommes investis non seulement dans la sensibilisation et la formation des soignants mais aussi dans la mise en place d’un parcours de soins « santé sexuelle » pour les patientes qui sont confrontés aux conséquences intimes et sexuelles du cancer et de ses traitements », explique le Dr Sylvie Dolbeault, psychiatre, cheffe du service psycho-oncologie et social de l’Institut Curie. Elle rappelle également que « Les choses évoluent et se structurent en France. En septembre 2021, l’Inca a labellisé un référentiel sexualité et cancer qui a donné lieu dans notre Institut à la création d’un groupe de travail oncosexologie ».

Douleur, altération de l’image du corps, peur de la récidive, sentiment d’être isolée dans la société… comment aider les femmes à vivre pendant et après leur cancer ? A travers son département pluridisciplinaire dédié aux soins de support, l’Institut Curie propose un accompagnement global à ses patientes. Soignants, psychiatres, psychologues explorent chez leurs patientes leur état psychologique, fatigue, image du corps, estime de soi, insertion professionnelle, soutien social et autres préoccupations vitales. La nutrition et l’activité physique adaptée sont deux autres aspects incontournables de cette prise en charge. De plus, depuis plus de deux ans, des ateliers d’éducation thérapeutique se sont structurés avec des proches et des aidants, avec des associations et autres réseaux, des partenaires…pour aborder entre autre vie de couple, organisation familiale, retour au travail avec les patientes.

Cancers chez la femme : données générales et chiffres clefs en France
Source : Panorama des cancers en France (édition 2021) de l’INCa
 
- Les cancers en France : 2e cause de décès chez la femme, 1ère cause chez l’homme

- 382 000 nouveaux cas de cancers dont 46% chez les femmes (soit 177 400 cas) en 2018

-  Les cancers les plus fréquents chez la femme : sein (33%); colorectal (11%), poumon (8,5%)

- L’incidence du cancer du poumon progresse fortement chez les femmes (+ 5% par an) et transforme considérablement l’épidémiologie du cancer.

- En 2018, le nombre de nouveaux cas d’hémopathies malignes (cancers du sang) en France métropolitaine est estimé à près de 45 000 (25 000 chez l’homme et 20 000 chez la femme).
 
- Grâce aux diagnostics de plus en plus précoces, aux progrès thérapeutiques considérables avec notamment l’arrivée de nouvelles molécules et une meilleure prise en charge à tous les niveaux, on observe une diminution globale de la mortalité : de -2% par an chez les hommes et -0,7% chez les femmes.

- 3 dépistages disponibles chez la femme : sein, col et côlon

Des supers Nana pour venir en aide aux plus démunies.

« Une super nana » chantait Michel Jonasz dans les années 70… Agir pour la santé des femmes, c’est le parti pris par l’ADSF, entourée d’une team de supers nanas soutenues par la marque éponyme.

Depuis 20 ans, l’ADSF prend soin des femmes les plus démunies et leur permet d’accéder à des soins adaptés à leur genre. Au-delà d’un soutien psychologique, médical et social, l’ADSF apporte également un soutien matériel via la fourniture de kits d’hygiène et de vêtements, et l’accès à des Repaires Santé, accueils de jour situés à Paris et à Lille dédiés aux femmes que l’association rencontre en maraudes ou qui se présentent spontanément – orientées par des acteurs de l’aide sociale avec qui l’ADSF collabore ou via le « bouche-à-oreilles ».

Pour Nadège Passereau, Déléguée générale de l’ADSF depuis décembre 2017 : « L’hygiène gynécologique est particulièrement problématique lorsqu’on vit dans la rue. Ne pouvant pas s’acheter de protections hygiéniques, il n’est pas rare que certaines femmes utilisent du papier journal trouvé dans des poubelles !« 

L’ADSF agit auprès des femmes en situation de grande exclusion et/ou précarité, telles que les femmes sans-abri, sans domicile fixe, isolées, victimes de violences ou victimes de traite.

Elles “vivent” dans les bidonvilles, la rue, les hôtels sociaux, campements, métros, gares ou encore sont accueillies ou hébergées dans des centres d’accueil, d’hébergement d’urgence ou de réinsertion et représentent plus de 50 nationalités.

Crédit ADSF

Depuis 2019, la marque Nana, bien connue du grand public, soutient l’ADSF – Agir pour la santé des Femmes via des dons réguliers financiers et de produits hygiéniques.

Ce sont plus de 40 000 € versés et 240 000 serviettes menstruelles offertes à l’association ces deux dernières années. Fin 2020, Nana a réalisé un partenariat sur les réseaux sociaux avec la mutuelle NutUus et Louise Aubery (@mybetterself) qui a permis d’offrir des milliers de serviettes menstruelles à l’ADSF.

Aujourd’hui la marque Nana va plus loin en créant un tee-shirt en édition limitée avec la créatrice et styliste Mathilde CABANAS (fondatrice de la marque BISOU) dont l’intégralité des ventes sera reversée à l’association.

Ce tee-shirt au graphisme pop, affiche un joli jeu de mots « Ça cool ! », inscrit en rouge sang ; un beau moyen d’attirer l’attention et de faire passer des messages autrement, via la création artistique ! Une façon aussi pour ceux et celles qui le portent de montrer leur soutien à cette cause et à l’association.

Camille Cerf pour ADSF x Nana

Vendu 39€ sur le site en ligne de la créatrice (mathildecabanas.com) à partir du 1er mai, ce tee-shirt sera disponible en 400 exemplaires – une édition limitée à se procurer d’urgence pour contribuer à une belle action.
L’intégralité des ventes de ces tee-shirts sera reversée à l’ADSF.
Camille CERF, ex-Miss France 2015 et aujourd’hui mannequin et animatrice TV, se fait d’ailleurs ambassadrice de cette opération et s’engage ainsi aux côtés de Nana pour soutenir l’ADSF contre la précarité menstruelle, accompagnée d’une team de supers nanas, femmes inspirantes et engagées : Sophia Aram, humoriste et marraine de l’association, Claire Lajeunie, réalisatrice et autrice etc..

Journée mondiale de lutte contre l’endométriose : Une proposition de loi pour mieux prévenir et lutter !

Souvent ignorée, douloureuse et source de graves complications sur la santé des femmes… l’endométriose est aujourd’hui encore en France, une pathologie diagnostiquée trop tardivement. Le député Éric Pauget et la sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp ont déposé une proposition de loi commune visant à prévenir et lutter contre cette maladie méconnue qui touche plus d’une femme sur dix dans notre pays.

Des professionnels de la santé au grand public, l’endométriose est une pathologie gynécologique qui sou re encore d’un grand manque de reconnaissance alors qu’elle touche une femme sur dix. Silencieuse, cette pathologie invalidante qui se traduit par de vives douleurs peut menacer gravement la fertilité des femmes.

Avec un retard de diagnostic moyen de sept ans, l’endométriose engendre parfois des complications lourdes et coûteuses qui pourraient être évitées par un meilleur dépistage.

C’est face à ce constat que les deux parlementaires antibois, le député Éric Pauget et la sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp ont chacun déposé une proposition de loi commune à l’Assemblée nationale et au Sénat instaurant un parcours de prévention, de dépistage et d’accompagnement de l’endométriose. Cette proposition de loi qui a été élaborée en concertation avec la présidente de l’association EndoFrance.

Au delà des mesures de reconnaissance de cette maladie déjà engagées par des parlementaires français, ce texte propose desormais :

– À 15 ans, une consultation médicale gratuite et obligatoire de sensibilisation et de prévention de l’endométriose, qui pourra être accompagnée d’un examen gynécologique facultatif nécessitant le consentement de la mineure et de son tuteur légal.
– À 21 ans, une seconde visite de prévention sur la base du volontariat.

– Une prise en charge intégrale des consultations et examens de prévention de l’endométriose ainsi que des soins de cette maladie.
– La gratuité des pilules contraceptives prescrites dans le cadre de l’endométriose.
– Un module de sensibilisation à la prévention l’endométriose durant la formation des

futurs médecins.

Estimée à 75 millions d’euros, cette mesure permettrait de faire considérablement chuter les dépenses de soins liées à cette pathologie, dont le coût avoisine les 750 millions d’euros par an. Et au delà du simple aspect financier, c’est avant tout la santé des Femmes et le droit de l’enfant pour chaque famille qui est en jeu.