Docu : La Révolution Menstruelle” de Mélissa Carlier

Mélissa Carlier propose un documentaire anti-tabous sur les règles qui explore les multiples facettes du Flux Libre Instinctif.

En France, environ 15,5 millions de femmes de 15 à 50 ans sont concernées par les menstruations.
Malheureusement, encore aujourd’hui, et ce, depuis des siècles, cet évènement qui concerne les femmes près de 450 fois dans leur vie, est vécu dans l’ignorance, le tabou, la souffrance…
Mais depuis quelques années, un nouveau paradigme est en train d’éclore comme en témoignent des milliers de femmes partout dans le monde.
“La Révolution Menstruelle” dévoile au grand jour cette nouvelle vision.
Ce documentaire de la réalisatrice Mélissa Carlier permet de découvrir une nouvelle approche des menstruations, où les femmes sont en pleine capacité de ressentir et libérer leur sang directement aux toilettes, en se réappropriant leur corps.

Une capacité connue sous le nom de Flux Libre Instinctif et qui semble impacter de manière inattendue la vie de ces femmes.
L’expression « flux libre instinctif » apparaît pour la première fois en 2012 à l’initiative de Léna Abi Chaker. Cette méthode est originaire des États-Unis. Elle connait un essor en France sur internet en 2015 via des blogs ou des chaînes YouTube.

Le but de ce projet ? Oser bousculer les croyances sur les menstruations et les capacités inexploitées du corps en découvrant les recherches et les témoignages de ces femmes pour qui ce phénomène a changé leur vie.

À travers de documentaire, j’aimerais pour la première fois transmettre l’essence même de ce nouveau paradigme où les femmes ne vivent plus leurs menstruations comme un fardeau, mais comme un cadeau.” explique la réalisatrice Mélissa Carlier.

Et si finalement tout pouvait être autrement ?
Il y a urgence à prendre conscience de ce phénomène : aujourd’hui encore, les menstruations font littéralement souffrir les femmes du monde entier.

Les chiffres sont éloquents :


– Une femme sur trois dit s’être déjà fait humilier à cause de ses règles (Étude IFOP 2021) ;
– 57 % des femmes disent ne jamais avoir eu d’enseignement formel à ce sujet ;
– 69 % des femmes se sont déjà retrouvé en situation de précarité menstruelle ;
– 21 500 € : c’est le coût engendré par les menstruations dans la vie d’une femme.


En bref, le tabou des règles laisse les femmes dans l’ignorance, la précarité et les difficultés financières.
Une situation qui n’est pourtant pas une fatalité, à condition de démocratiser les connaissances autour du flux libre instinctif, cet art de gérer ses menstruations sans serviettes ni tampons. Car oui, il est possible d’apprendre à libérer le flux menstruel directement aux toilettes !
Ainsi, depuis 2017, plus de 800 femmes en France ont été accompagnées pour reconquérir leur capacité naturelle de continence menstruelle. C’est avec succès que chacune d’entre elles a mis en place cette nouvelle vision.

L’éducation menstruelle : la première étape de tout changement


Parce que « le savoir c’est le pouvoir », il est absolument fondamental de transmettre la connaissance précise et juste du fonctionnement du corps de la femme, du cycle menstruel et des menstruations pour permettre à chacune d’agir en conscience dans ses choix. Mais surtout de comprendre, de se réapproprier son propre corps et ne plus le subir.
À travers des témoignages de pratiquantes, de spécialistes et la propre histoire de la réalisatrice, ce documentaire invite la spectatrice à prendre conscience de sa propre manière dont elle perçoit ses menstruations pour finalement se libérer de conditionnements inhibants, et tendre vers une profonde libération.


Loin d’être un nouveau dogme pour la femme, le flux libre instinctif n’est autre qu’une réconciliation avec notre corps de femme. Il est donc important que cette information soit accessible au maximum d’entre elles.
Déjà demandé au sein des écoles pour l’éducation menstruelle de nos jeunes, ou encore dans des milieux où la précarité menstruelle fait ravage, ce sujet reste par ailleurs d’utilité publique.

Cette création originale est à découvrir sur la plateforme On.Suzane à partir du 6 juin.
L’avant-première aura lieu le 23 mai à 20 h en présence de la réalisatrice et de l’équipe au MK2 nation Paris.

24h dans la vie d’une femme, l’expo évènement à Marseille

Lancée ce week-end, l’expo-spectacle 24H DE LA VIE D’UNE FEMME est installée pour 6 semaines aux Docks des Suds à Marseille. Cette performance artistique unique est l’occasion de sensibiliser le grand public à la problématique des droits des femmes, victimes des plus graves injustices à travers le monde. 

UNE EXPÉRIENCE IMMERSIVE À LA DÉCOUVERTE DE FEMMES INSPIRANTES

Basée sur des histoires vraies, l’exposition-spectacle dresse les parcours de vie de 6 femmes originaires de 6 pays du monde : Kurdistan iranien, Guinée, Guatemala, Nigéria, Inde et France.
Originalité du concept à la croisée du théâtre et du jeu de rôle : les visiteurs sont invités à se glisser dans la peau de l’une de ces six héroïnes afin de vivre 4 actes déterminants dans leur existence, en interaction avec des comédiens et équipés de casques audio.
De l’enfance à la vie d’adulte, ces femmes ont dû faire face à des injustices liées à leur condition féminine : violences sexistes et sexuelles, discriminations, exploitation, mariages et grossesses précoces… Mais loin d’être victimes de leur destin, animées d’une résilience et d’une force de vie remarquables, elles se sont relevées puis mobilisées pour aider d’autres femmes et faire évoluer les
systèmes en place.

SENSIBILISER « AUTREMENT » LE GRAND PUBLIC

Par sa dimension immersive et participative, cette exposition-spectacle contribue à éveiller les consciences, à donner envie de s’informer, voire de s’engager.
Le projet s’inscrit également dans une démarche pédagogique à destination du jeune public (à partir de 10 ans), avec des séances dédiées en semaine pour les scolaires et le week-end pour les familles.

AOUDA, JUANITA, VANDANA, ABI, MARIE ET SHAYDA : 6 FEMMES RÉSILIENTES ET MILITANTES


o Aouda : née à Conakry en Guinée, Aouda est issue d’un mariage désapprouvé par les familles. A 9 ans, elle est emmenée par ses tantes paternelles au village et subit une excision. A 14 ans, Aouda créé le club des jeunes filles de Guinée pour dénoncer avec courage la pratique de l’excision, les mutilations génitales féminines et les mariages précoces.


o Juanita : issue d’une famille nombreuse et aimante appartenant au peuple Mam, communauté indigène des hauts plateaux de l’ouest du Guatemala, Juanita voit sa vie basculer à l’âge de 8 ans avec l’arrivée au pouvoir du dictateur Rios Montt, en 1982. La spoliation des terres et l’expropriation des peuples autochtones se déroulent alors impunément au profit de multinationales complices. Après des années de traque sans merci, à 15 ans, Juanita entre dans la guérilla.


o Vandana Shiva : troisième fille d’un couple indien, Vandana Shiva grandit au cœur des montagnes de l’Himalaya. Elle fait des études brillantes en sciences et obtient un doctorat au Canada. De retour en Inde, Vandana Shiva dénonce haut et fort les effets dévastateurs de l’extraction minière, des OGM et du brevetage du vivant orchestré par les multinationales, au détriment des populations locales.


o Abi : fille d’une mère nigériane qui n’enfante pas du fils attendu, Abi subit la violence d’un père qui se remarie et relègue son premier foyer au second plan. Constamment vilipendée par la deuxième épouse, Abi et sa sœur se retrouvent, à 16 ans, à la rue. Abi envisage alors de tenter le rêve de l’Europe ! Après 8 mois de traversée de l’enfer en Libye, Abi survit miraculeusement à l’épreuve de la Méditerranée.


o Marie : au cœur du Jura, Marie grandit dans la nature, avec pour passion la danse. Enfant unique, elle effectue des études brillantes et entre à l’école normale supérieure à Paris, en géologie. Mais sa rencontre avec un jeune homme fait basculer sa vie dans un enfer pavé de violences psychologiques qui iront crescendo. S’ensuivent 7 années d’humiliations et d’isolement vécues en silence dont elle parviendra à s’extraire in extremis.


o Shayda : fille d’un père imam à Sanandaj au Kurdistan iranien, Shayda affronte son père dès son plus jeune âge pour obtenir l’autorisation de dessiner et de peindre. Elle défie à 13 ans son autorité et fait une fugue à Téhéran. Rattrapée par ses oncles qui la traduisent devant un conseil familial, elle échappe de peu à la mort.

ADRESSE
Dock des Suds
12 Rue Urbain V
13002
Marseille

SITE WEB
https://www.24h-wmn.org/

OUVERTURE
Du 06/04 au 20/05/2023. Fermé samedi et dimanche. Du mardi au vendredi à partir de 9h, départ de visite toutes les 15 minutes. Chaque séance peut accueillir 15 à 20 personnes. Choisissez la date et l’horaire de votre visite, et découvrez, sur place, quelle femme vous allez incarner.

TARIFS
Tarif unique : à partir de 8 € (Tarif libre à partir de 8 €
Scolaires 6 €).

Dossier 4/4 : Chirurgie de l’obésité, miroir aux alouettes de la perte de poids

Depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, des solutions chirurgicales plus ou moins invasives sont proposées aux malades atteints d’obésité. Ces méthodes offrent une solution mécanique à une pathologie complexe qui mêle à la fois des soucis hormonaux, psychologiques, alimentaires et comportementaux. Loin des clichés du summer body, voyage au cœur des malades du surpoids.

Savez-vous comment perdre 20, 30, 40 ou 80 kilos en quelques semaines seulement ?

L’auteur en 2014
Le même auteur, en 2016

La méthode existe, elle est simple. Elle consiste à rendre inopérante une portion importante de votre intestin (environ 1,50 mètre pour un by-pass gastrique). Ou encore de réduire la taille de votre estomac à celle d’un pot de yaourt. Définitives et ultimes, ces méthodes sont efficaces. Sur le court terme, il n’y a pas de choix, le corps se trouve chamboulé, la malabsorption – dans le cas du by-pass – ou la sensation rapide de satiété – dans le cas de la sleeve gastrectomie – feront disparaître les kilos en trop comme neige au soleil.

Reconnaissance du statut de maladie

Le surpoids, l’embonpoint, les kilos en trop … Longtemps, notamment en France, être rond a été synonyme de bien-être et de confort matériel. Notre culture judéo-chrétienne autant que gastronomique nous a amenés à honorer la nourriture. “Termine ton assiette”, “Il vaut mieux faire envie que pitié”, “Un gros c’est gentil”. Toutes ces injonctions au poids ont fixé l’image d’Epinal du gros heureux, bien portant, fortuné et qui a réussi, depuis des centaines sinon des milliers d’années.

Il aura fallu attendre les années quatre-vingt-dix pour que le surpoids soit d’abord vu comme vecteur de maladies. Atteintes cardiaques, articulaires, perte d’autonomie. C’est d’abord par les conséquences que les pouvoirs publics ont abordé la question. Il s’agissait de réduire le poids pour qu’il ne pose plus de problèmes. Donc la santé physique uniquement.

L’évolution du regard médical sur le poids aura fait que d’une conséquence, l’obésité est devenue une cause à traiter. Sont apparus alors des régimes tous plus inutiles les uns que les autres. Dukan, hyper ceci ou hypo cela, protéiques, à faible indice glycémique, les marchands de bonne santé en tube auront tout essayé pour faire maigrir la population. Avec, le plus souvent, un vrai succès, à court terme. Les premiers kilos facilement perdus – aux alentours de la dizaine – il fallait s’attaquer au fond des choses.

Les malades stagnent sur la balance avec seulement ces quelques dizaines de milliers de grammes en moins sur la balance et des centaines d’euros en moins sur le compte en banque, abandonnent la méthode miracle. Le corps se venge et, là où dix kilos ont été perdus, il en reprend vingt, au cas où.

Le mode famine de notre organisme

C’est la découverte de ce mécanisme dit du mode “famine” qui aura été déclencheur des évolutions spectaculaires des chirurgies bariatriques. L’organisme humain sait s’adapter aux petites quantités d’aliment. Lorsque peu de nourriture lui est fournie, il apprend à stocker ce qui lui servira pour survivre. D’où la stabilisation rapide du poids après les premiers kilos perdus (l’âge d’or de la perte de poids dure environ 2 ans) et une reprise rapide et importante des kilos lors du retour à une alimentation conventionnelle.

Ce mode famine est un des résultats des disettes qui ont, autrefois, frappé l’espèce humaine. Les années “sans” (mauvaises récoltes, maladies dans les troupeaux…), les corps de nos ancêtres se satisfaisaient de ce qui leur était donné pour survivre.

La différence majeure avec la période actuelle est que nous sommes entrés dans une ère de disponibilité alimentaire quasi-permanente. Les fast-foods comme certains restaurants traditionnels sont de plus en plus souvent ouverts 24 / 24, nos réfrigérateurs sont pleins de victuailles et l’industrie alimentaire a su nous offrir des aliments toujours plus riches en goût, donc en nutriments pas toujours sans conséquences sur notre santé. La disponibilité de nourriture, le plus souvent de la junk food, est rendue presque instantanée avec des solutions de livraison à domicile de hamburgers, de pizzas et autres aliments riches en calories là où il fallait, avant, faire l’effort – aussi minime soit-il – de se déplacer au restaurant.

Le sucre, désigné ennemi numéro un, a détrôné le sel dans la composition de notre alimentation. Le gras est venu apporter moelleux et longueur en bouche. Les édulcorants donnent bonne conscience et maintiennent l’appétence pour la douceur ingurgitée.

Et le cycle s’entretient, se répète et engendre des prises de poids lentes mais insidieuses.

L’obésité, qu’on qualifie de morbide, de faible ou de simple, est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30. Cet indice correspond au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m. Inconvénient de l’IMC, sa valeur n’est significative que pour la personne concernée par la mesure. En effet, elle ne fait pas de distinction entre le poids du muscle, celui des os et celui de la masse grasse que comporte l’organisme du sujet.

L’OMS estime que, depuis 1975, le nombre de malades de l’obésité a été multiplié par trois. En trente ans, 650 millions de personnes – dix fois la population française approximativement – sont touchées par cet état. Parmi eux, 38 millions d’enfants de moins de 5 ans sont  en surpoids ou obèses.

Les conséquences de l’obésité sont connues. Maladies coronariennes, cardiaques, articulaires, dépression, cancers ne sont que quelques-uns des résultats les plus visibles des maladies qui touchent les gros.

La reconnaissance de l’obésité en tant que maladie remonte au début des années 2000. Jusqu’alors, elle n’était vue que comme une conséquence de la suralimentation et du manque d’activité physique. Jamais, avant cette période, personne ne se posait la question des causes de la maladie en elle-même.

Traiter la conséquence en ignorant la cause 

Mauvaise éducation alimentaire, traumatismes du jeune âge, hérédité, pauvreté sont autant d’axes de travail que la santé a pris en main. Et ces dix dernières années, les solutions à base de chirurgie sont devenues les seules méthodes de prise en charge des malades. Omettant au passage, le plus souvent, les autres aspects. Il fallait répondre à la prise de poids avec une méthode qui apporte des résultats rapides.

En omettant les autres causes de la maladie, les acteurs de la santé préparaient les patients à une désillusion violente. Ne traiter ni l’aspect psychologique ni l’aspect social revient à dire aux malades qu’on leur propose une solution qui va les amener rapidement dans un nouveau corps. Avec de nouvelles habitudes, de nouveaux vêtements (que certains ne pourront pas se payer), de nouveaux médicaments à prendre à vie (dont la majorité n’est pas prise en charge par le système de santé), de nouveaux réflexes à acquérir… Tout cela après 24 ou 48 heures passées à l’hôpital. 

Le sport et l’activité physique sont une solution “miracle” pour l’entourage médical comme proche

Et en quelques mois seulement.

La perte de poids est un traumatisme

La diminution rapide du poids affiché sur la balance est une récompense énorme pour le gros. “Enfin” pense-t-il. Enfin, effectivement, il rejoint la normalité. Il retourne dans la moyenne, parfois un peu trop bas d’ailleurs. Il peut, donc, se permettre de cesser tous les régimes qu’il a testés, les pilules miracles et autres astuces vestimentaires. Le gros ne l’est plus. L’humain qui se cachait dans ce corps trop lourd, trop encombrant, trop gras n’existe plus. Il faut, à 30, 40, 50 ou 70 ans découvrir un nouveau soi-même. Un nouveau style. Une nouvelle dimension corporelle. Le gros doit, en quelques mois, réaliser le travail de toute une vie.

Pendant que l’aspect change, la personnalité évolue. Le caractère du gros change aussi. Il n’a plus besoin d’être un “passe-partout”, il a aujourd’hui droit au chapitre et il doit apprendre à équilibrer ses interventions.

S’il est en couple, dans plus de la moitié des cas il divorcera car la cellule qui existait était fondée sur un état qui a disparu. Et l’autre, qui n’a pas perdu le poids, n’a pas suivi le rythme rapide des bouleversements que connaît le malade.

Le traumatisme de la perte de poids est une violence inouïe trop souvent oubliée dans les brochures qui proposent ces traitements chirurgicaux.

Redécouvrir son image

L’ex-gros aura tendance à devenir autocentré. Il se prend souvent en photo, demande l’avis des autres sur son apparence. Il s’essaye à de nouveaux styles vestimentaires, de nouveaux sports, de nouvelles pratiques de vie, qu’elles soient de couple ou extraconjugales.

Le rapport à la nouvelle image passe par une sur-exposition à soi-même, à la recherche d’une nouvelle identité

La découverte de l’image est un plaisir jusqu’au jour où l’ancien obèse découvre que ce corps, si longtemps haï, a été déformé par la chirurgie réalisée. La peau du ventre qui tombe, les cuisses qui n’ont plus de fermeté. Les paupières décharnées. Et le froid, la découverte du froid, dont la couche de graisse précédemment présente isolait.

Le poids perdu engendre une déformation de la peau

Ce sont les premiers désagréments qui apparaissent après quelques mois. La pression sociale existe toujours, car le monde n’a pas changé sauf dans le corps du gros. Le “Reprends en un petit peu, tu peux te le permettre”  a remplacé le “Je comprends, tu fais attention à ton poids”. Ni l’une, ni l’autre de ces invectives ne sont gentilles ni compatissantes. Elles sont, l’une comme l’autre, les stigmates d’un système basé sur la consommation à outrance. Et l’ancien ennemi de la balance accepte ces injonctions à faire “comme tout le monde”. Manger comme tout le monde, reprendre une part de gâteau. Ajouter un peu de mayonnaise dans les frites. Boire un petit peu plus sucré qu’avant.

L’apprentissage d’une nouvelle alimentation est nécessaire

Le cerveau gagne toujours la bataille

Insidieusement, le cerveau a compris qu’il ne recevait plus autant de calories qu’il en avait reçues des années durant. Il active alors le mode famine auquel il ajoute une intelligence impressionnante d’analyse.

Chacun sait qu’il y a plus de calories, à volume égal, dans de la salade verte que dans des frites. Que pensez-vous que le cerveau favorise et demandera à la main d’appréhender ?

Il est particulièrement difficile d’expliquer, pour un gros, cette réaction. Car il ne la contrôle pas. Il ne s’agit pas d’une question de volonté – en déplaise aux nutritionnistes – ou de manque de sérieux. C’est le parcours de vie, les raisons qui ont amené l’enfant, l’adolescent qu’était l’adulte gros qui sont à traiter, pas son poids instantané.

La bataille entre le gros et son cerveau est longue et périlleuse. S’il n’est pas accompagné, s’il n’a pas les alliés nécessaires, psychiatres notamment, il est certain de perdre la partie.

Les traumatismes de l’enfance, le vécu, les messages véhiculés par la famille, par les médias, par l’école comme par les amis conditionnent, c’est aujourd’hui une certitude, l’adulte en devenir. La génération en cours est le fruit des enfants de la seconde guerre mondiale. Ces enfants ont connu le manque de nourriture et ont transporté avec eux – cela se comprend sans aucune difficulté – les valeurs que le conflit leur a imposées. C’est donc tout naturellement que nos parents nous ont enseigné cette vénération de la nourriture. Ajoutez des facteurs génétiques évidents (certains stockent plus que d’autres, c’est ainsi), une propension psychologique à créer ce que certains appelleront un coussin, une ceinture ou une muraille entre le gros et les autres. Vous aurez confectionné le gâteau de l’obésité.

Un Combat quotidien

Peu importent les injonctions des médecins, des nutritionnistes ou des chirurgiens après les opérations. Une fois que la machine à reprendre du poids a été enclenchée, rien ne peut en arrêter la marche, sinon comprendre ce dont le malade de l’obésité se protège.

Et accepter que ce combat, au cours de chaque repas, ne soit peut-être finalement qu’une maladie physique.

En 2022, la reprise de poids est évidente

Dossier 3/4 : Regard sur le corps gros, la vision de l’anthropologue

Le corps gros

Ghislaine Gallenga est une chercheuse, professeure des Universités à Aix Marseille Université, Ethnologue, Anthropologue et travaille au sein d’une UMR (Unité Mixte de Recherche du CNRS) à l’IDEMEC (Institut d’ethnologie méditerranéenne européenne et comparative).

Sa spécialisation en tant qu’anthropologue est celle du changement. En s’immergeant dans le poste de travail des sujets de son étude, Ghislaine Gallenga se met “à la place de ceux dont elle parle”. Ainsi, pour ce qui a trait à l’obésité, est-elle en train de préparer un BTS de Diététique, pour avoir le regard d’un nutritionniste sur la question.

Aussi étonnant que cela puisse sembler, aborder le regard sur le gros – l’obésité est l’appellation médicale du surpoids – sous l’angle du changement nécessite de prendre en compte le fait que la prise, comme la perte, de poids est un changement majeur du corps, pour celui qui le porte (“le gros”) comme pour celles et ceux (“la société”) qui l’entourent.

Cette approche, qu’on pourrait résumer par “être gros est un changement”, Ghislaine Gallenga la travaille en regardant, c’est son métier d’anthropologue qui le veut, le passé et le présent. Elle ne saurait prédire l’avenir, même si certaines réalités sont bel et bien visibles, notamment en ce qui concerne la paupérisation des classes les plus pauvres face à la nourriture.

Economiste de formation, Ghislaine Gallenga apporte sur l’analyse anthropologique dans la cité le regard de l’économiste, mettant en rapport l’entreprise, le sujet et l’environnement dans le commun, pour amener des propositions de politiques publiques qui visent à minimiser les impacts de l’obésité sur la santé.

Enfin, comme elle l’explique elle-même, Madame Gallenga travaille plus sur “le corps gros que sur l’obésité, qui est une définition médicale”.

Qu’est-ce que l’obésité ?

L’obésité est, selon Ghislaine Gallenga, une construction sociale et historique qui s’est installée au fur et à mesure du temps. Il aura fallu attendre 1997 pour que l’Organisation Mondiale de la Santé considère l’obésité comme une maladie et ce n’est qu’en 2000 que c’est devenu une épidémie.

Le catalyseur long a été le renversement récent des perceptions autour de l’obésité.

Au moyen-âge, le manque de nourriture encensait les corps gras et gros, signes de bienséance

Ghislaine Gallenga explique les épisodes de l’histoire du corps gros en se basant sur l’historien Georges Vigarello : “Au Moyen Âge, le corps gros est valorisé car il est synonyme de richesse et d’abondance. En effet, à cette époque, seules les personnes aisées avaient accès à de la nourriture convenable. Etre gros, alors, constituait le marqueur social d’une certaine réussite, d’un statut. A la renaissance, la société prend conscience que les gros ne peuvent faire certaines choses, essoufflement, manque de mobilité, morbidité plus importante commencent à entrer dans les esprits comme étant des conséquences de ces corps gros. Et, au XIXe siècle, les compagnies d’assurances mettent en place le principe de l’Indice de Masse Corporelle pour établir des statistiques de mortalité des personnes à couvrir.

Pour autant, c’est en 1701 que l’obésité est définie dans le champ médical.

Maladie de civilisation

On pourrait parler de maladie de civilisation” poursuit la chercheuse “due en effet à une alimentation trop grasse et sucrée. Mais c’est un raccourci insuffisant car l’obésité est plurifactorielle, elle renvoie systématiquement sur la mollesse, le laisser-aller, le non-contrôle. Sa présence rappelle la nécessité, l’injonction presque à la maîtrise du corps et de l’ensemble. Il faut être l’entrepreneur du soi, gouverner et diriger son corps. La société demande dynamisme et vitesse, elle est bâtie contre la sédentarité.

Aujourd’hui, les employeurs sont sensibilisés à la grossophobie car beaucoup de travail a été mis en place pour contrer les discriminations. “Néanmoins” poursuit-elle “Certaines entreprises ont installé des salles de sport, on y transpose le dynamisme sportif sur le dynamisme professionnel. D’une manière générale, on pense que le gros est responsable de cet état.

En elle-même, l’obésité n’a pas de coût. Ce sont les comorbidités (articulations, diabète, maladies cardiovasculaires …) qui représentent un coût pour la société. Par la faute de l’anormalité du gros, il coûte de l’argent à la société, il demeure montré du doigt en tant que victime et auteur de son état.

Pourquoi devient-on obèse ?

On ne devient pas obèse” ajoute l’anthropologue “il faut un diagnostic d’obésité pour que la personne concernée accepte son état.” Avec une vision qu’il faut élargir au-delà de notre prisme d’Ouest-européens. Dans certaines régions (notamment au Maghreb), l’embonpoint est encore bien vu. Ou encore, en Mauritanie, le gavage des femmes, pour qu’elles prennent du poids, est encore pratiqué.

Le niveau social n’est pas un indicateur fiable de l’approche de l’obésité, c’est le niveau de vie qui tend à montrer que l’obésité est dominante dans les classes basses de la société.

Politiques publiques et lobbys

Les individus sont aujourd’hui soumis à des doubles contraintes et des injonctions paradoxales, il faut à la fois consommer et être mince, donc dans la décroissance. Les politiques publiques (la “taxe soda” par exemple) se heurtent à l’opposition dure des lobbys dans une société néolibérale qui travaille, dès l’enfance, à formater et créer le goût et des appétences pour le sucré ou le gras.

Le regard sur l’obésité masculine est plus violent que le regard sur l’obésité féminine, même si elle est mieux tolérée, car on questionne la masculinité à travers la nourriture. Bien manger, c’est pour les hommes forts et costauds. 

Le porno connaît aussi sa tendance “feeders” qui veut que la femme ne soit qu’un corps récipiendaire d’une quantité énorme de nourriture.

Enfin, les “fat acceptance“ laissent penser que la prise de poids est une prise de pouvoir sur son propre corps et donc d’un succès.

L’obésité est peuplée d’idées contre-intuitives

Les Troubles du Comportement Alimentaires, le plus souvent à l’origine de l’obésité, sont aujourd’hui identifiés dans leur mécanisme, addiction, circuit de récompenses.

Dire qu’il faut “bouger, faire des régimes … C’est grossophobe et discriminatoire” pour la spécialiste.

“Bouge toi et tu perdras du poids”, ou comment culpabiliser un enfant dés sa prime enfance dans la gestion de sa nutrition. (Wikipedia/Wsiegmund)

Les chirurgies de l’obésité sont un “mieux que rien” mais, seules, elles ne suffisent pas. “Il est impératif qu’un suivi global soit mis en place avant, pendant et après la perte de poids. Sans quoi, passé la période de lune de miel d’environ deux années au cours de laquelle la perte de poids est presque automatique, les addictions vont revenir. Le plus souvent à la nourriture, car c’est la plus facile à obtenir, mais souvent aussi à d’autres activités qui vont de nouveau donner au cerveau sa dose de plaisir. C’est alors que le jeu, l’alcoolisme, l’orthorexie ou les drogues ont leur chance de s’imposer” ajoute Ghislaine Gallenga.

Un nombre important de bouleversements se produisent dans la vie des opérés, on connaît une augmentation des cas de divorces, tentatives de suicide, dépressions nerveuses. Les personnes qui subissent des opérations de l’obésité restent des “obèses minces” toute leur vie, explique-t-elle.

La nostalgie de l’âge d’or

Longtemps encore après l’opération et la perte de poids, l’ex-obèse conservera certains réflexes comme le réglage du siège de voiture, la taille des vêtements … Et une fois qu’il aura terminé la période de lune de miel va s’installer la nostalgie de l’âge d’or. Le besoin de retrouver l’équilibre qui préexistait avant l’opération, quand l’obésité était présente.

Dossier 1/4 : L’été arrive, il faut penser au body summer ! 

Si vous faisiez ne serait-ce qu’un effort pour perdre ce ventre !

Le voilà, le fameux marronnier du printemps. Mesdames, Mesdemoiselles et souvent Messieurs, vous êtes gros, bien trop gros.

Grosses et grosses, faites un effort. Mangez de la salade de chou arrosée de jus détox et, croix de bois, croix de fer, vous entrerez dans du 34.

Voilà l’été

L’injonction saisonnière à préparer l’été pour exhiber un beau corps sur la plage, doré à souhait, en pleine forme et en pleine santé entre en jeu.

Vous êtes, nous sommes, responsables en intégralité de notre corps. Si nous prenons du poids, c’est par notre faute. Si nous en perdons, c’est grâce aux régimes que magazines, publicités et autres nous recommandent.

De l’hyperconsommation alimentaire à l’hyperconsommation pour se désalimenter ne sortira jamais qu’une seule chose, une prise perpétuelle de poids, incontrôlée et de plus en plus incontrôlable.

J’aperçois le soleil

Devinez au bénéfice de qui ? 

Ce dossier sur l’obésité vous montrera, par les exemples et les interventions de spécialistes ce qu’est cette maladie (car c’en est une) et quels sont les effets pervers de ces régimes aléatoires dans une société où l’efficacité, l’agilité, le self-control et l’arrogance ont pris le pas.

Et les dieux sont ravis

Prêts pour votre body somme mort ?

Bon été, avec Brillante Magazine, le premier qui ne vous conseillera jamais de maigrir !

Dossier 2/4 : Les traitements chirurgicaux de l’obésité

Comme chaque année, la chasse au Summer body est ouverte … méfiance (Flickr/We Are Social)

Les solutions pour accompagner le traitement de l’obésité par voie chirurgicale sont de deux grandes familles. Les sleeves gastrectomies proposent de réduire volume et forme de l’estomac. Les Bypass gastriques, eux, opèrent en empêchant l’absorption par le corps de certains nutriments qui ont amené à la prise de poids.

Comme le rappellent les médecines anciennes, le corps est une machine formidable basée sur de nombreux équilibres. Ces équilibres sont nutritionnels, psychologiques, sociaux et endocriniens.

Cécile Betry est médecin spécialisée et chercheuse en nutrition. Elle alerte sur les dangers des régimes amaigrissants, qui sont à risque de perte de muscle et de développement de troubles du comportement alimentaire. Ses travaux de recherche portent actuellement sur la mesure de la masse musculaire grâce à des méthodes innovantes (intelligence artificielle et données massives en santé) afin d’optimiser le diagnostic de la dénutrition et de la sarcopénie. Elle a également publié des articles sur la chirurgie bariatrique et ses complications.

Elle mène des recherches dans les domaines annexes à l’obésité, la diabétologie, la nutrition et l’endocrinologie, en plus de sa pratique hospitalière et de son titre de Maître de conférences des universités.

Rares complications alimentaires

Dans son travail sur la dénutrition, Cécile Betry explique “il y a peu de complications à proprement parler alimentaires. La plupart des patients comprennent bien la nécessité de modifier son alimentation car la mécanique interne a évolué. Le geste opératoire en lui-même est maîtrisé aujourd’hui, et les cas de sténoses ou de fistules sont rares.”

Cependant, comme l’explique l’enseignante, “les complications de la chirurgie bariatrique sont parfois découvertes sous un angle neurologique ou psychiatrique. Souvent éloignées de l’acte chirurgical en lui-même de durées qui peuvent se compter en années.” Ce qui rend leur détection et le lien de causalité bien plus compliqué à établir pour des médecins généralistes qui n’ont pas été formés, dans leurs cursus, aux problématiques de chirurgie bariatrique. Le taux de patience en “errance médicale”, est supérieur chez les personnes opérées que chez les personnes qui ne le sont pas.

Là où les choses se compliquent, c’est que “le suivi postopératoire n’était pas valorisé par la sécurité sociale jusqu’à maintenant, ce qui est en train de changer. Alors que le suivi préopératoire était imposé par la sécurité sociale. Le patient candidat à une chirurgie de l’obésité doit rencontrer de nombreux spécialistes avant que ne soit octroyé le feu vert de l’opération.” ajoute Cécile Betry.

Accès compliqué et démotivant ?

L’accès à la chirurgie bariatrique est assez compliqué d’accès” commence la spécialiste. “En moyenne 3 à 6 mois avant la première consultation avec un médecin pour ce sujet en particulier, avec un parcours total qui s’étale sur environ 18 mois. Ce temps préopératoire est extrêmement profitable au patient pour commencer les rééquilibrages alimentaires avant le coup de bistouri.” continue-t-elle.

Comme partout sur le territoire, des inégalités existent. Il est aujourd’hui bien plus rapide et simple de se faire opérer à Lyon qu’à Paris, selon les associations de patients.

Chirurgie bariatrique et accompagnement psychologique

L’obésité est une maladie complexe, personne ne sait expliquer pourquoi certaines personnes deviennent obèses et d’autres pas, à alimentation similaire. 

On évoque souvent des traumas dans les histoires de vie” selon la spécialiste qui voit là “une réponse simple à une question complexe.” 

C’est l’un des objectifs du parcours préopératoire que de comprendre pour quelle raison la personne a pris du poids. Déterminer les comportements obésogènes comme les mal-être.

Un avant et surtout un après

La détection des addictions est l’un des aspects les plus complexes” selon la spécialiste. La nourriture peut être utilisée à visée réconfortante. “Et si on ne peut plus utiliser la nourriture dans ce cadre-là, report d’addiction avec augmentation du risque alcoolique, y compris à large distance de la chirurgie.” conclut-elle.

La psychiatrie de ville apporte un soutien et une écoute aux patients, que les soignants hospitaliers n’ont plus le temps d’offrir. “Souvent, la problématique de l’alimentation est peu abordée par les psychiatres. Les TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) font peur à la fois au corpus psychiatrique et au corpus généralistes car ils présentent des implications borderline entre les deux domaines. On retrouve donc des patients qui n’obtiennent de réponse ni d’un côté, ni de l’autre, après leurs chirurgies.

Le patient idéal de la chirurgie bariatrique ? 

Selon la chercheuse, le corps n’est pas fait pour perdre du poids. Certaines personnes ont pris du poids à un moment de leur vie pour différentes raisons identifiables (repas d’affaires, traditions familiales …) et ont un poids stabilisé, sans trauma persistant ni identifié. Ces personnes sont les candidats parfaits à une chirurgie qui sera l’outil qu’il manquait à leur gestion du surpoids. “Mais ils ne sont pas la majorité des opérés” , ajoute-t-elle.

Quid de la déformation des corps ? 

Dans de nombreux cas d’opérations, les patients conservent une insatisfaction de leur corps. On assiste à de nombreuses difficultés de perception de l’image corporelle par rapport aux attendus parfois non exprimés ou, pire, fantasmés. La réappropriation du corps est une chose, le manque ou l’absence d’imagination du corps à venir en est une autre. Et la médecine ne sait pas accompagner vers cette transformation, par nature incontrôlable a priori.

Mettons-nous au summer body !

Par chance” commence le médecin, “le rééquilibrage alimentaire prend aujourd’hui un peu le pas sur les régimes miracles. On peut cependant perdre du poids très rapidement, c’est possible, c’est ce à quoi on assiste d’ailleurs lorsque des patients sont en réanimation ou hospitalisés pour une longue durée. Ce poids est toujours repris lorsqu’il est perdu sous la contrainte, car le cerveau a une mémoire du corps précédent et va envoyer des messages pour retrouver le corps précédent, celui de la fin d’automne !

L’image et l’injonction à la minceur existent toujours, seule les méthodes évoluent (Flickr/orangemania)

Surtout “en perdant du poids rapidement, on perd muscle et graisse. Ce qui conditionne la survie de l’espèce, c’est la quantité de muscles. Le cerveau va envoyer des messages pour reprendre du muscle. Et on va reprendre du gras avant de reprendre du muscle.” conclut l’enseignante.

Valeur et signification de l’IMC

Cet indice a été défini par les compagnies d’assurances pour estimer le risque des personnes couvertes. C’est une approximation en médecine. On a besoin d’être capable d’estimer la quantité de muscles d’un patient. L’obésité se définit donc sur une approximation. Attention, ce n’est pas un mauvais indice, il n’indique pas le risque d’obésité pour une personne donnée” explique l’endocrinologie qui ajoute “l’obésité peut être métaboliquement saine. Certaines personnes sont en “bonne santé” en ayant un IMC important.

Le vrai calcul doit se baser sur l’évaluation de la quantité de muscles, la quantité et la localisation de la masse grasse. Graisse viscérale dangereuse, tout comme la graisse aux cuisses et hanches.” explique la spécialiste. Mais, encore une fois, ceci n’est que généralité, chaque personne est différente, et quelque bourrelet ne signifie pas une obésité ni un IMC anormal.

La culture culinaire en question

On a pour coutume de dire qu’en France “on mange bien, bon et gras”. C’est, selon ce qu’explique la spécialiste relativement faux.

La tradition culinaire française n’est pas mauvaise en elle-même (Flickr/Paull Young)

Le mode de vie à la française c’est le côté gourmet et ce n’est pas en faveur de l’obésité. C’est prendre du plaisir à manger. On est à l’écoute de faim, de satiété. Quand on n’a plus faim, on n’a plus faim, c’est ce que permet la structure de nos repas. Entrée légère, plat, fromage et ou dessert viennent apporter la quantité censément nécessaire d’aliments et de nutriments à notre corps pour être en bonne santé.

Le danger apparaît lorsque se met en place ce qu’on appelle la faim hédonique. On ne mange alors plus par faim mais par envie. Ce n’est plus l’estomac qui crie famine, mais le cerveau” ajoute la chercheuse qui insiste sur le fait qu’il existe une “controverse quant au fait que les produits gras transformés pourraient engendrer de l’obésité, amenant à une situation dans laquelle la nourriture ne comble pas, ne comble plus, la faim.

Et après l’opération ?

Les lendemains ne sont pas tous sombres pour les personnes qui ont connu une chirurgie bariatrique. “Si un certain nombre d’études montrent des patients perdus de vue, on sait aujourd’hui qu’il y a moins de mortalité chez les opérés que chez les non opérés.” complète la spécialiste.

Une difficulté existe néanmoins, les messages de refus de chirurgie sont de plus en plus difficiles à entendre par les patients qui voudraient du “fast-régime” sur commande.

Quel avenir pour nos enfants dans ce monde de gros ? 

Le Body Summer n’est ni une bonne idée, ni un objectif. Les différents spécialistes rencontrés, les échanges et les témoignages rappellent tous que l’équilibrage alimentaire est, à l’instar des mathématiques ou de l’histoire de France, une notion à appréhender dès l’enfance pour créer des adultes qui consommeront de l’alimentation en conscience et en connaissance de leurs besoins.

S’alimenter mieux s’apprend et, y compris dans des périodes de forte augmentation des prix comme nous la connaissons actuellement. Un kilo de haricots verts, en conserve comme frais, ne coûte pas plus cher qu’un repas au fast-food du coin. S’il ne s’agit surtout pas de priver de l’un au  bénéfice de l’autre, il s’agit de répartir en conscience les occurrences de l’ensemble des apports alimentaires qui composent notre assiette.

Abandonnez, abandonnons cette idée du Body Summer et du corps parfait. Car il n’existe pas, car les corps sont tous différents et aucun n’est difforme. Car se maltraiter pendant 3 semaines est la garantie de mettre en place une machine mortifère et génératrice de prise de poids et qui, en bout de chaîne, ne servira qu’à enrichir les marchands de régimes.

Manger bien et manger sain, c’est aussi respecter le rythme biologique des saisons. Si les tomates, les courgettes et autres cucurbitacées poussent en été, c’est pour nous apporter l’eau dont nous pouvons avoir besoin à cette saison.

Les arbres à hamburgers poussent toute l’année, il est peut-être temps de se poser les bonnes questions … 

Caroline Madjar, de l’actu des stars au roman noir avec Le Regard du Hérisson

Née à Paris il y a quelques dizaines d’années, Caroline Madjar est issue d’une famille de journalistes. Elle exerce aujourd’hui en tant que rédactrice en chef chez Cover Media, depuis Londres. Le Regard du Hérisson, aux éditions “Auteurs du Monde”, sera disponible en librairies le 24 février 2023.

Le métier de journaliste a pour particularité, notamment, d’obliger le rédacteur à la vérité, seule et unique. Le travestissement, la déformation ou encore la manipulation de cette vérité est une faute, grave, qui remettrait fondamentalement en cause l’éthique personnelle de l’auteur de ces changements. C’est aussi ce qui fait que le public, les lecteurs, accorde ou non sa confiance à un média ou à un autre.

C’est donc depuis la capitale Britannique qu’elle a accepté de nous parler. Non pas de son métier. Enfin si, mais d’une facette bien fréquente mais rarement assumée par les journalistes, la brûlante envie de pouvoir raconter une histoire façonnée de toutes pièces.

Le regard du hérisson, de Caroline Madjar
Le regard du hérisson, de Caroline Madjar

Habituée à parler des stars et de musique – des sujets bien plus profonds et en prise avec la société que le simple côté show-business qu’on imagine – Caroline est une multipassionnée, un peu touche à tout, comme les gosses des années quatre-vingt qui ont vu défiler sous leurs yeux tant d’évolutions et de révolutions qu’ils ont une soif de tout essayer. C’est ainsi que, parmi ses cordes, la journaliste explique “Parfois, je passe des disques, à l’ancienne, qui craquent et qui sautent.” Pour parler des mix qu’elle prend plaisir dans quelques pubs londoniens.

Parler des stars sans fard

Pour Caroline, “parler des stars, ce n’est pas que le côté jet-set bling-bling. J’aime informer, quel que soit le sujet et si, aujourd’hui, on parle plus facilement de l’endométriose par exemple, c’est parce que certaines vedettes telles que la chanteuse Lory s’est exprimée publiquement à ce sujet. Encore, Kim Kardashian ne fait pas qu’une émission de télé réalité, elle milite aussi pour une réforme de la justice carcérale aux États-Unis“.

Caroline Madjar à Londres -
Caroline Madjar photographiée à Londres, par Paul Gallagher – ©PaulGallagher

Et parce qu’elle aime mots et lettres, la rédactrice en chef s’est lancée dans l’écriture de son premier roman. Il sort le 24 février et s’appelle “Le regard du Hérisson“. Le raccourci serait facile de se dire qu’en faisant marcher les relations, un journaliste un petit peu connu a toutes les portes ouvertes pour faire un roman et puis voilà. C’est l’inverse qu’a vécu Caroline Madjar qui explique “Un livre demeure un produit de consommation et l’éditeur a besoin de gagner de l’argent pour faire fonctionner son entreprise, au même titre que le libraire. Informer c’est un métier, écrire des livres, je ne le vois pas comme un métier. Je voulais créer mon univers et mon sujet. Les possibles sont infinis dans les romans, mais il y a une nécessité de sens, de codes et des impératifs éditoriaux différents de la presse“.

Pourquoi créer une dystopie quand on en a assez dans l’assiette ?

Le roman Le regard du Hérisson est un roman réaliste. A mille lieux de la tendance dystopique actuelle (à croire que l’actualité est si vide et creuse qu’il faut inventer les choses), le premier roman de mon amie – car je vous dois cette vérité – Caroline est réaliste dans sa forme. Il démarre sur un crime dans le quartier des Batignolles à Paris, se poursuit dans le Londres de Camden pour s’achever à l’île d’Yeu. “Les rues, les bars, les pubs et les paysages que je décris existent réellement” insiste l’autrice, “je n’ai rien eu à inventer. Les lecteurs pourront, s’ils en ont envie, aller retrouver les lieux dont je parle, car ils sont réels” explique celle à qui Anne Rice a donné envie d’aller découvrir la Louisiane.

Le Dublin Castle, cité dans le livre, est un pub qui existe réellement à Londres
Le Dublin Castle, pub Lodonien

Dans son livre, Caroline Madjar met des morceaux d’elle-même. La musique a une large place, la gastronomie aussi.

Un crime, whatelse ?

Pour faire simple, deux femmes ont été retrouvées tuées dans le quartier des Batignolles, affreusement mutilées par un tueur qui leur volait les yeux. C’est sur cette base que démarre le roman de Caroline. La commissaire enquête, les rideaux s’écartent comme pour mieux voir celui ou celle qui est le tueur ou, pire, qui sera la prochaine victime. Hélène, une libraire, déterminée à relancer le commerce de son père, refuse la peur et continue son œuvre quotidienne. Survient un troisième homicide et, alors, les plans de tous les protagonistes sont bouleversés. Absolument tous.

Il faut lire les 320 pages de ce roman pour comprendre toute l’histoire. Se laisser partir sur de fausses pistes. Se perdre et faire demi-tour dans des chemins de campagne, jusqu’à obtenir la vérité. Pas avant.

Un livre à l’ère des réseaux sociaux ?

Caroline aurait pu, comme cela a déjà été fait, publier un blog en ligne avec ses textes, éventuellement payant. Ce faisant elle aurait sans doute brûlé une étape cruciale, la relation presque charnelle qu’il peut exister entre un lecteur et un livre.

C’est en militante que l’habituée des réseaux sociaux (son compte Instagram @caromadjar et son site https://carolinemadjar.com/ sont ses outils du quotidien) a choisi de passer par une maison d’édition, par des libraires et par du vrai papier pour sortir son ouvrage. Et aussi pour se prouver, comme si c’était nécessaire, qu’elle était capable de le faire. Capable de sortir un bouquin, se faire conseiller, apprendre, être corrigée, relue, critiquée jusqu’à l’épreuve finale, le “Bon à Tirer” ferme et définitif.

Elle a peur, Caroline. Mais c’est trop tard, aléa jacta est. Le sort est jeté, le livre est déjà arrivé dans les points de vente. Le regard du Hérisson, qu’il soit ou non un succès littéraire (il n’y a pas de raison qu’il ne le soit pas) est et restera le livre qu’elle a écrit.

Aller à la rencontre des gens qui ont voulu venir à la rencontre de mon livre

Pour la suite, Caroline aimerait “aller rencontrer celles et ceux qui sont venus rencontrer son livre. Ou même ceux qui se seraient amusés à sur les lieux que je cite, ce serait très drôle“. En tout cas, c’est bel et bien de l’humain, du concret, sans chatbot ni intelligence artificielle qu’espère l’autrice.

Je voudrais que mon livre voyage. Il y a des lieux précis où se passe l’action. Tu lis un livre pour voyager, si ça te donne envie de découvrir un lieu, c’est bien.” Ajoute-t-elle, fière et timide à la fois. Fière qu’au moins une personne, au sein de la Maison “Auteurs du Monde” ait apprécié sa plume. Timide, car on ne se refait pas.

Lorsqu’on lui parle de la suite du regard du Hérisson, c’est avec l’éclat des passionnés dans l’œil que Caroline Madjar répond “Le tome 2 est prêt, peut-être.”

L’objectif, à court terme, de Caroline Madjar, simplissime “Aller à la rencontre de mes lecteurs. Ça me fait peur et c’est attractif. Tu écris pour être lu et aller à la rencontre des gens qui t’ont lu. C’est comme un rêve éveillé en somme !

Souhaitons à Caroline Madjar que Le Regard du Hérisson soit – il le sera – un succès de librairie et qu’il donnera envie à ses nombreuses lectrices et lecteurs d’aller s’accouder au “3 pièces cuisine” de croiser Amy Winehouse et les Gallagher au “Dublin Castle” avant d’aller regarder rentrer les pêcheurs à Port Joinville.

Les lieux cités dans le livre Le regard du Hérisson existent bel et bien
De vrais lieux cités

Le Regard du Hérisson, aux éditions “Auteurs du Monde”, dans toutes les librairies dès le 24 février 2023. En Attendant, n’hésitez pas une seconde à suivre Caro sur Instagram (@caromadjar) et la découvrir un petit peu plus sur son site https://carolinemadjar.com/.

Caroline est avant tout une belle personne, possédant sa propre personnalité, ses goûts et ses opinions.

Elle possède un réel talent de journaliste et c’est seule, à force d’échecs et de succès qu’elle est devenue, aujourd’hui celle qu’elle est.

Ce livre, son premier livre, est comme elle, brillant, fougueux et explosif !

Affaire Clarisse Cremer : “Le “Clarisse Gate” n’est que la partie émergée de l’iceberg”

Quelques jours après le début de la polémique, les soutiens envoyés via les réseaux sociaux à Clarisse Cremer se multiplient. Charlie Dalin, Sam Davies, Marie Tabarly se sont exprimés sur cette affaire.

La navigatrice de 33 ans s’est exprimé ce jeudi 2 février. « J’ai appris vendredi dernier que Banque Populaire avait finalement décidé de me remplacer. Par leur décision, et malgré ma volonté constante, je ne serai pas au départ du Vendée Globe 2024 ».
La faute à une évolution du règlement qui demande des points à tous les skippers, en se basant sur les milles parcourus à chaque course. Or, elle a donné naissance à une petite fille en 2022.

Le “Clarisse Gate” n’est que la partie émergée de l’iceberg, il est évident que les femmes ne sont clairement pas au même niveau que les hommes dans ce milieu.” Marie Tabarly, navigatrice

Le président de la Fédération française de voile (FFV) Jean-Luc Denéchau a déploré ce mardi 7 février par une déclaration à l’AFP l’éviction de Clarisse Crémer par Banque Populaire après sa maternité et espère que la navigatrice puisse prendre le départ du prochain Vendée Globe. “Je comprends la colère et la déception de Clarisse Crémer. J’ai donc immédiatement pris contact avec les différentes parties pour trouver une solution à l’image des valeurs que nous défendons toutes et tous et faire en sorte de retrouver Clarisse sur la ligne de départ du Vendée Globe 2024, a t’il expliqué. La fédération est engagée depuis plusieurs années dans un programme de féminisation de notre sport et, dans ce cadre, elle est particulièrement attachée à ce que ses sportives de haut niveau puissent concilier maternité et carrière sportive.

Clarisse Cremer X Banque populaire – DR.


La navigatrice, installée à Locmiquélic (56), a reçu un énorme soutien, dont celui de la Ministre des sports.

Trois jours après l’annonce de la décision de la Banque populaire d’évincer la skipper du prochain Vendée Globe après sa maternité et un changement de réglementation, le sponsor pourrait revenir sur sa décision. Comme indiqué chez nos confrères du Parisien, RMC Sport confirmait ce week-end que les responsables de la Banque Populaire avaient entamé une réflexion pour revenir sur leur décision et proposer à la navigatrice de prolonger son bail sous les couleurs bleu et blanc.

La cheffe d’orchestre Marin Alsop offensée par le film “Tàr”

Marin Alsop, la chef d’orchestre interprétée par Cate Blanchett dans son dernier film «Tár», a critiqué le projet, affirmant qu’il l’offensait «en tant que femme… en tant que chef d’orchestre… en tant que lesbienne».

Selon nos confrères de Vanity Fair, Cate Blanchett serait déjà pressentie pour un Oscar pour sa performance en tant que Lydia Tár, une chef d’orchestre lesbienne accusée d’être abusive envers les jeunes femmes.

Un certain nombre de téléspectateurs, dont l’écrivain du New York Times Zachary Woolfe, ont repéré des parallèles entre Alsop et Tár, comme le fait qu’elles sont toutes les deux des les protégées de Leonard Bernstein, qu’elles sont toutes les deux lesbiennes, qu’elles sont mariés à des musiciens d’orchestre (avec qui ils ont des enfants) et toutes deux étaient, jusqu’à récemment, les seules femmes à diriger un grand orchestre (Alsop à Baltimore, Tár à l’Orchestre philharmonique de Berlin.)

Dans le premier acte du film, dans une scène dans laquelle Tár est interviewée par l’écrivain new-yorkais Adam Gopnik, elle vérifie même le nom d’Alsop en disant : « En ce qui concerne la question des préjugés sexistes, je n’ai rien à redire. Ni, d’ailleurs, Nathalie Stutzmann, Laurence Equilbey, Marin Alsop ou JoAnn Falletta. Il y avait tellement de femmes incroyables qui sont venues avant nous, des femmes qui ont fait le vrai lifting.

Une différence majeure entre les deux chefs d’orchestre, cependant, est que dans le film de fiction, Tár est accusé d’inconduite sexuelle, un rebondissement qu’Alsop a maintenant qualifié d ‘«offensant».

Marin Alsop – Crédit : Mastrangelo Reino /A2img

J’ai lu pour la première fois à ce sujet fin août et j’ai été choqué que ce soit la première fois que j’en entende parler“, a déclaré Marin Alsop à propos du film dans une interview au journal britannique Sunday Times. «Tant d’aspects superficiels de ‘Tár’ semblaient correspondre à ma propre vie personnelle. Mais une fois que je l’ai vu, je n’étais plus concernée, j’ai été offensée : j’ai été offensée en tant que femme, j’ai été offensée en tant que chef d’orchestre, j’ai été offensée en tant que lesbienne.

«Il y a tellement d’hommes – des hommes réels et documentés – sur lesquels ce film aurait pu être basé, mais au lieu de cela, il met une femme dans le rôle mais lui donne tous les attributs de ces hommes. Cela se sent anti-femme. Supposer que les femmes se comporteront de la même manière que les hommes ou deviendront hystériques, folles, folles, c’est perpétuer quelque chose que nous avons déjà vu au cinéma tant de fois auparavant.” continue t’elle.

“Tár”, qui a été écrit et réalisé par Todd Field , a été créé à Venise l’année dernière où il a reçu une réponse élogieuse . Martin Scorsese s’est également dit fan du film .

Marin Alsop elle-même a fait l’objet d’un long métrage documentaire, “The Conductor” de Bernadette Wegenstein, sorti en 2021.

Vivienne Westwood, l’icône punk s’est éteinte à l’âge de 81 ans

La créatrice de mode et icône de style britannique Vivienne Westwood est décédée à l’âge de 81 ans. Elle est décédée paisiblement, entourée de sa famille, à son domicile de Londres jeudi, selon un communiqué officiel de sa marque.

Pour les médias, elle était “la grande prêtresse du punk” et la “reine de l’extrême”. 
Pour le monde de la mode, elle était un personnage chéri qui a dynamisé et repoussé les limites de l’industrie jusqu’à sa mort.
Après avoir tournoyé sans culotte pour les photographes après avoir reçu son Ordre de l’Empire britannique de la reine en 1992.
En avril 1989, elle a fait la couverture du magazine Tatler, vêtue d’un costume Aquascutum qui, selon elle, était destiné à Margaret Thatcher.

Au fur et à mesure que sa stature grandissait, elle semblait transcender la mode. 
La jeune femme qui avait méprisé l’establishment britannique en est finalement devenue l’une de ses vedettes, même si elle a gardé ses cheveux teints dans cette teinte orange vif caractéristique.

La longue carrière de Westwood était pleine de contradictions : rebelle de toute une vie mais honorée à plusieurs reprises par la reine Elizabeth II. 
Elle s’est habillée comme une adolescente même dans la soixantaine et est devenue une fervente partisane de la lutte contre le changement climatique, avertissant de la catastrophe planétaire.

La mode peut être si ennuyeuse“, a-t-elle déclaré à l’Associated Press après avoir dévoilé l’une de ses nouvelles collections lors d’un défilé en 2010. “J’essaie de trouver autre chose à faire.

Westwood laisse dans le deuil son deuxième mari, le designer d’origine autrichienne Andreas Kronthaler qui possède une ligne de mode sous sa marque, et deux fils.

Stéphanie Frappart devient la première femme à arbitrer un match de Coupe du monde masculine

Stéphanie Frappart est devenue la première femme à arbitrer un match de la Coupe du monde masculine après avoir été sélectionnée pour prendre en charge l’affrontement crucial de jeudi entre l’Allemagne et le Costa Rica.

La joueuse de 38 ans, a dirigé une équipe entièrement féminine sur le terrain pour le match du Groupe E au stade Al Bayt, avec la Brésilienne Neuza Back et la Mexicaine Karen Diaz Medina choisies comme assistantes.

Stéphanie Frappart est déjà entrée dans l’histoire du tournoi, pusiqu’elle est devenue la première femme officielle d’un match de Coupe du monde masculin alors qu’elle était quatrième officielle pour le match nul et vierge entre le Mexique et la Pologne mardi dernier.

La Fifa a nommé trois femmes arbitres sur sa liste de 36 pour la compétition, avec Salima Mukansanga du Rwanda et Yoshimi Yamashita du Japon également au Qatar.

Il y a également trois femmes parmi les 69 arbitres assistantes : Back, Diaz Medina et Kathryn Nesbitt des États-Unis.

Italie : “Femme, mère et chrétienne” Giorgia Meloni est-elle anti féministe ?

Dimanche 25 septembre 2022, le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni, est arrivé en tête des élections législatives qui ont eu lieu en Italie.

Âgée de 45 ans, la femme politique conservatrice qui se présente comme « femme, mère et chrétienne » met au cœur de son programme électoral Risollevare l’Italia (Redresser l’Italie), le soutien à la natalité et à la famille.

Qu’est-ce que la famille pour cette extrême droite postmoderne qui réaffirme la valeur de la triade traditionnelle Dieu, Patrie et Famille?

Avec un mélange de valeurs religieuses et laïques, le modèle familial reproposé est celui considéré comme «naturel», fondé sur le mariage hétérosexuel et la division rigide des rôles masculins et féminins, dans lequel les femmes garantissent l’«économie du don», un travail de soin non rémunéré et non reconnu dans une société organisée selon les principes de la hiérarchie des classes et des sexes, de l’individualisme compétitif et du profit individuel.

Le droit à l’avortement menacé en Italie ?

Plus encore qu’une opposition à l’avortement, Giorgia Meloni incarne cette droite dure et nationaliste qui veut renforcer la natalité et qui craint le déclin de la population face à une arrivée d’immigrés.
Il faut que les femmes fassent des enfants et il en va de la survie du pays, clame en résumé Fratelli d’Italia : « La population italienne est en déclin. Je ne dis pas que les étrangers ne devraient pas avoir d’enfants mais nous devons créer les conditions pour que les Italiens se reproduisent », déclarait récemment Carlo Ciccioli, un des leaders du parti.
Toutefois, la candidate d’extrême droite et favorite des sondages a déclaré qu’elle souhaitait protéger la maternité et trouver des solutions pour permettre aux femmes de ne pas avorter. Giorgia Meloni veut limiter le recours à l’IVG. “Nous ne toucherons pas à la loi sur l’avortement, nous voulons juste que (les femmes) sachent qu’il y a d’autres options”, a t’elle déclaré.

La France sera “attentive” au “respect” des droits humains et du droit à l’avortement en Italie, a affirmé lundi matin Élisabeth Borne. La Première ministre réagissait après la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni dimanche lors des élections législatives italiennes.

Au delà de la question de l’avortement, la communauté LGBT craint elle aussi de voir ses droits limités, au nom des valeurs familiales chrétiennes défendues par Giorgia Meloni.

Lors de rassemblements politiques, Giorgia Meloni a farouchement dénoncé ce qu’elle appelle “l’idéologie du genre” et “le lobby LGBT”.

L’éducation des enfants par des personnes du même sexe n’est pas normale, a suggéré un membre important du parti d’extrême droite qui devrait remporter les élections italiennes dimanche, jetant un nouveau coup de projecteur sur son programme socialement conservateur.

Les remarques de Federico Mollicone, porte-parole de la culture pour les Frères d’Italie (FdI) de Giorgia Meloni, ont déclenché l’indignation des opposants politiques et des médias sociaux alors que Meloni semble sur le point de devenir la première femme Premier ministre d’Italie.

Giorgia Meloni n’est certainement pas une icône féministe: il y avait une certaine ironie dans sa remarque, adressée à ses adversaires de la gauche réformiste, sur le fait que, si pour la première fois l’Italie avait une femme à la tête du gouvernement, il y aurait là une rupture du «plafond de verre».

Selon Paolo Berizzi, journaliste au quotidien italien La Repubblica, la région des Marches a servi de laboratoire pour les politiques de l’extrême droite. “Ils ont expérimenté à l’échelle locale un modèle qu’ils se préparent à reproduire au niveau national“, analyse le journaliste, spécialiste de l’extrême droite en Italie.

Cela implique de revenir sur certains droits, d’introduire des politiques adaptées aux familles traditionnelles et de faire campagne contre l’avortement. C’est une voie qui est anti-progressiste, qui s’oppose à la modernité et au principe de l’égalité des droits pour tous, dans laquelle les hommes et les femmes se voient attribuer des rôles spécifiques“.

Zarifa Ghafari, plus jeune maire Afghane sort son autobiographie et un documentaire Netflix

Zarifa Ghafari est afghane. Elle avait trois ans quand les talibans ont interdit aux filles d’aller à l’école, six lorsque les frappes aériennes américaines ont débuté. Autrice et femme politique, Zarifa a obtenu le Prix international de la femme de courage 2020, le Prix Nord-Sud 2021 du Conseil de l’Europe, ainsi que le Prix international des droits de la femme 2022 du Sommet de Genève.

À vingt-six ans, elle est devenue la première maire de la province de Wardak, l’une des plus conservatrices d’Afghanistan. Les extrémistes ont barré l’accès à son bureau, ont tenté de la tuer trois fois. Malgré cela, Zarifa a tenu bon. Elle a lutté contre la corruption, œuvré pour la paix et tenté d’éduquer les femmes. Mais à l’arrivée des talibans à Kaboul en 2021, et après l’assassinat de son père, elle a dû fuir en Europe. Elle continue pourtant d’aider celles qui vivent sous le règne des talibans. Les récompenses internationales ont salué son engagement.
Elle a ainsi obtenu le Prix international de la femme de courage 2020, le Prix Nord-Sud 2021 du Conseil de l’Europe, ainsi que le Prix international des droits de la femme 2022 du Sommet de Genève.

Aujourd’hui réfugiée en Allemagne, l’opposante déterminée aux talibans, vit désormais en exil. Le 14 septembre, elle publie son autobiographie aux éditions JC Lattès, suivi d’un documentaire “Dans ses mains” dont la sortie est prévue en novembre sur Netflix.

Son témoignage offre un éclairage sans précédent sur les deux dernières décennies en Afghanistan, à travers le regard d’une citoyenne, femme et maire. Il incarne la résistance des Afghanes face à l’obscurantisme.

Dans ses mains” aura sa première mondiale au Festival international du film de Toronto 2022 le 9 septembre.

Le documentaire raconte l’histoire de Zarifa Ghafari, qui est devenue à 26 ans l’une des premières femmes maires d’Afghanistan et la plus jeune à occuper ce poste.

Tourné pendant deux années turbulentes, le film documente sa bataille personnelle pour la survie alors que son pays se défait au milieu du retrait rapide des forces occidentales et du retour au pouvoir des talibans. Face à cette nouvelle réalité, Zarifa doit prendre la décision la plus difficile de sa vie.

« “Dans ses mainsest un travail extraordinaire de narration personnelle qui nous offre un aperçu rare et une réelle compréhension de ce à quoi les femmes afghanes ont été confrontées ces dernières années », ont déclaré Hillary Rodham Clinton et Chelsea Clinton, qui ont produit le film via HiddenLight. « Lorsque nous avons entendu parler de ce projet pour la première fois, nous avons dû nous impliquer. Nous croyons que les filles et les femmes – et les hommes et les garçons – partout dans le monde seront inspirés par le travail acharné, l’intelligence et la pure détermination de Zarifa Ghafari. »

Site officiel Zarifa Ghafari

Une expo féministe aux rencontres de la photographie d’Arles

“Une avant-garde féministe des années 1970” tel est le nom de l’exposition de photographies et performances des années 1970 de la collection Verbund, Vienne.

Les Rencontres d’Arles présentent pour la première fois en France l’exposition Une avant-garde féministe des années 1970, qui réunit plus de deux cents œuvres de soixante-et-onze femmes artistes de la collection Verbund à Vienne, constituée pendant dix-huit ans sur les années 1970, d’un point de vue européen.

À travers cinq thématiques, l’exposition présente les travaux des premières artistes qui proposèrent une nouvelle « image de la femme », dénonçant le sexisme, les inégalités sociales et les structures du pouvoir patriarcal.

L’exposition s’articule ainsi autour de cinq thèmes :

1. La rébellion contre l’attribution du rôle exclusif de « mère, femme au foyer et épouse ». Birgit Jürgenssen accroche une cuisinière sur son corps et enfourne une miche de pain dans le four. Une allusion à l’expression « avoir une brioche au four», qui signifie être enceinte.

2. Le sentiment d’être « enfermé » et de vouloir sortir de ce rôle unidimensionnel. Sonia Andrade entoure étroitement son visage d’un fil. Annegret Soltau et Renate Eisenegger enveloppent également leur visage à tel point qu’elles ne peuvent plus ni voir ni parler. Mais tandis que Soltau coupe le fil avec des ciseaux et suggère la possibilité de libération du patriarcat, Eisenegger reste immobile. Il est intéressant de noter que l’artiste brésilienne et les deux artistes allemandes ont toutes deux créé des oeuvres similaires sans se connaître.

3. Rébellion contre le « dictat de la beauté » et « l’instrumentalisation du corps de la femme ». Katalin Ladik et Ana Mendieta appuient toutes deux leur visage contre une vitre, déformant ainsi leur nez et leurs lèvres, afin de subvertir l’idée qu’une femme devait être gentille et bien habillée. Aucune des deux ne connaissait les oeuvres de l’autre. La plupart du temps, les artistes utilisent leur propre corps pour créer leurs oeuvres. En représentant le corps féminin, les femmes conquièrent un terrain qui, pendant des siècles, était réservé aux hommes, aux hommes artistes.

4. L’exploration de la « sexualité féminine ». Penny Slinger place son corps dans un gâteau de mariage, écarte ses jambes et colle un oeil sur sa vulve et nomme son collage I See You. Elle dit ainsi adieu au statut la femme-objet et montre clairement que les femmes revendiquent activement leur sexualité et veulent être désormais perçues en tant que sujets. Il est surprenant de constater qu’Annegret Soltau avait également placé un oeil sur sa vulve.

5. « Jeux de rôles et identité ». La philosophe française Simone de Beauvoir affirmait déjà : « On ne naît pas femme, on le devient ». Ce sont les conditions sociales qui engendrent la construction de la féminité. De nombreuses artistes ont étudié par biais de jeux de rôles ce que cela signifiait d’être une femme dans les années 1970. À l’aide de maquillage, de perruques et de mimiques, les artistes se sont déguisées et ont ainsi démasqué les stéréotypes et les clichés. Par exemple, les artistes américaines Martha Wilson, Suzy Lake, Lynn Hersman Leeson ou Cindy Sherman. Il est passionnant de voir que, à la même époque, l’artiste italienne Marcella Campagnano a également créé des mises en scène très similaires. Dans les années 1970, les femmes artistes de couleur étaient la cible de discriminations multiples telles que le racisme, les discriminations de classe et de genre. Leurs oeuvres évoquent clairement l’intersectionnalité, avant même que Kimberlé Crenshaw n’invente ce terme en 1989. C’est le cas de l’activiste et chorégraphe péruvienne d’origine africaine Victoria Santa Cruz, qui témoigne de son expérience personnelle de discrimination dans sa performance vidéo Victoria. Black and Woman (1978). Howardena Pindell et Emma Amos procèdent de manière similaire. Dans sa performance photographique Mlle Bourgeoise Noire, Lorraine O’Grady pointe du doigt le comportement de sa communauté noire, qui ne devrait pas se conformer aux directives des curateurs et curatrices blancs, mais produire son art de manière indépendante.

S’il est ici question d’« une » avant-garde, c’est pour faire référence à la diversité des mouvements féministes, pensés selon une approche intersectionnelle, tenant compte des différents types de discriminations dont de nombreuses artistes ont été et sont encore la cible, en raison de leur race, de leur classe ou de leur genre.

Mécanique générale, Parc des Ateliers : 35, Avenue Victor Hugo. 
Du 4 juillet - 25 septembre 2022

Dix choses à savoir sur la prodige Nigériane des mathémathiques Faith Odunsi

La “reine Africaine des Mathématiques” a de nouveau été couronnée.

Déjà «championne du monde de mathématiques» en 2021, la lycéenne de 16 ans vient de remporter un nouveau concours, cette fois à l’échelle nationale, renforçant encore son image d’icône de l’excellence continentale.

Après ses performances de l’an dernier aux Global Open Mathematics Tournament, en Angleterre, le centre national de mathématiques du Nigéria (NMC) a couronné la nigériane Faith Odunsi, en tant que «Reine des mathématiques» pour sa performance exceptionnelle au concours national des Olympiades.

Faith Odunsi – Crédit photo : Afrique femme

C’est un trophée de plus qui vient s’ajouter à tous ceux qui ornent déjà le mur de la chambre de la jeune fille. Le 24 janvier 2022, Faith Odunsi a remporté sans difficultés l’édition 2022 du concours national des Olympiades. Il s’agit d’un concours organisé par le Centre national de mathématiques du Nigéria, qui réunit les meilleurs élèves du pays et les soumet à des tests de rapidité.

Cela fait plusieurs années déjà que la lycéenne dispute des compétitions de mathématiques sur le plan national, panafricain ou international. Mais c’est le titre mondial décerné en 2021 au Royaume-Uni qui a provoqué le plus d’enthousiasme dans les médias du continent.

Faith Odunsi bénéficie d’une notoriété au sein de la communauté internationale des mathématiciens. C’est en mars 2021 qu’elle a réalisé sa plus belle performance en remportant le Global Open Mathematics Tournament, organisé au Royaume-Uni. Un concours qui réunissait des jeunes venus du monde entier.

10 choses que vous devez savoir sur cette génie des mathématiques :

1. Faith Odunsi a résolu 19 questions de mathématiques en 60 secondes, devenant ainsi la meilleure candidate du concours de mathématiques 2021.

2. Elle a participé au Global Open Mathematics Tournament, une compétition internationale avec des participants d’Europe, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Australie où elle a obtenu les meilleures notes, battant toutes les autres nations.

3. En 2018, Odunsi a reçu un Record Holder Award pour le plus grand nombre de questions répondues sur Cowbellpedia Secondary Schools Mathematics TV Quiz Show, un quiz télévisé national nigérian sur les mathématiques où elle a répondu à 19 questions mathématiques en 60 secondes.

4. La première et la deuxième étapes du concours étaient des tests informatisés et Faith a obtenu 66 points chacune dans les deux étapes. Les quarts et les demi-finales se sont déroulés sur Microsoft Teams où le premier à donner les bonnes réponses a obtenu 10 points.

5. Faith est une étudiante de 16 ans d’Ijebu dans l’État d’Ogun qui fréquente les Ambassadors Schools, Ota, où elle a été nommée ambassadrice.

6. Faith a remporté la compétition avec 40 points tandis que le premier finaliste avait n’avait que 10 points.

7. Faith a également participé à plusieurs autres compétitions, y compris l’Olympiade nationale qu’elle fait depuis qu’elle était en JSS2 et a été nommée reine des mathématiques de JSS3 à SS2.

8. Elle a également participé à l’Olympiade mathématique d’Afrique du Sud où elle a reçu des médailles.

9. Odunsi a également participé au Kangourou Sans Frontières, au Concours américain de mathématiques et à l’Olympiade panafricaine de mathématiques où elle a également reçu une médaille d’argent.

10. Son exploit au Concours mondial ouvert de mathématiques a suscité des éloges de tout le continent et a incité le gouverneur de l’État d’Ogun, Dapo Abiodun, à rendre hommage à l’élève de 15 ans de l’école Ambassadors, Ota. Elle a été honorée aux côtés d’autres compatriotes; Olasukanmi Opeifa, Oluyemisi Oladejo et Olalekan Adeeko, qui ont remporté des lauriers académiques dans différents domaines.

Actuellement lycéenne à l’école Ambassadors de l’État d’Ota Ogun, elle n’a pas laissé la compétition affecter ses activités académiques.

Au-delà des concours, elle ne cache pas son intérêt pour les Nouvelles Technologies et elle prévoit d’étudier un jour le génie informatique à l’université.

La première rectrice d’une université publique en Belgique francophone, une femme engagée.

Anne-Sophie Nyssen est élue rectrice de l’Université de Liège le 12 mai 2022, fonction qu’elle exercera officiellement à partir du 1er octobre 2022, succédant au Pr Pierre Wolper. Elle sera alors la 63e personnalité académique à occuper cette fonction depuis la création de l’Université de Liège en 1817, première rectrice de l’histoire de l’ULiège et première rectrice d’une université publique en Belgique francophone.

Anne-Sophie Nyssen (57 ans) est professeure de psychologie du travail à la faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation de l’Université de Liège (ULiège) et, depuis 2018, Vice-rectrice à l’Enseignement et au Bien-être. Elle a été précédemment Vice-doyenne de sa faculté.

En tant que Vice-rectrice, Anne-Sophie Nyssen a développé la campagne #RESPECT qui vise à lutter contre les différentes formes de discrimination vécues au sein de l’Université : lutte contre le harcèlement, pour la communication non-violente et le respect des différences.

Elle s’est engagée dans la lutte contre la violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles dans le cadre de la Chaire Mukwege à l’ULiège.

Durant la période du Covid, elle est notamment à l’origine de la distribution des paniers bio-solidaires à destination des étudiant.es. Dans le contexte de la pandémie, qui a bousculé brutalement les méthodes d’enseignement tant pour les enseignant·es que les étudiant·es, elle a lancé un processus de réflexion sur une vision moderne de la place du numérique dans l’enseignement universitaire et plaide, en ce sens, pour une sobriété raisonnée des outils numériques.

Parallèlement, elle a participé activement en interuniversitaire aux réformes du décret Paysage et de la Formation initiale des enseignants.

Ses domaines de recherche portent sur le rôle des facteurs humains et organisationnels dans les milieux de travail (industrie, aviation, hôpitaux,…) : l’erreur humaine, l’accidentologie, la souffrance au travail, l’ergonomie cognitive, la prise de décision et le développement de l’expertise, la conception, l’évaluation des nouvelles technologies, l’analyse des systèmes complexes et la fiabilité des systèmes.

Anne-Sophie Nyssen est également détentrice du certificat d’hypnose ericksonienne obtenu à l‘Institut Erickson de Liège. Elle est à l’origine, dans le cursus universitaire, d’un cours sur la sensibilisation au processus hypnotique et à la communication thérapeutique.

La future rectrice prendra ses fonctions le 1er octobre 2022 pour un mandat de 4 ans.

Inédit en Europe, l’Espagne vers un “congé menstruel”

Le gouvernement de gauche espagnol a présenté un projet de loi créant un “congé menstruel” pour les femmes souffrant de règles douloureuses, une première en Europe.

Le gouvernement de coalition dirigé par le Premier ministre Pedro Sánchez (parti socialiste) a présenté ce 17 mai un projet de loi en ce sens en conseil des ministres avec la volonté de lever un « tabou ».

“Nous allons être le premier pays d’Europe à instaurer un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des règles douloureuses et invalidantes”, s’est félicité la ministre de l’Egalité, Irene Montero, à l’issue du Conseil des ministres.

Irene Montero Photographer: Gabriel Bouys/AFP/Getty Images

“Les règles ne seront plus taboues (..) C’en est fini d’aller au travail avec des douleurs” ou en “se gavant de comprimés” et “de cacher notre douleur”, a ajouté la ministre, l’une des chefs de file du parti de gauche radicale Podemos, partenaire du parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez au sein du gouvernement de coalition.

“Nous avançons en matière de féminisme. Les femmes doivent pouvoir décider librement de leurs vies”, a salué Pedro Sánchez sur Twitter en référence à un projet de loi qui renforce par ailleurs le droit à l’avortement dans le pays.

En France, comme au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, quelques entreprises accordent un tel “congé menstruel” à leurs salariées mais il n’est pas inscrit dans la loi.

En Espagne, la mesure a toutefois suscité des réticences au sein même de l’exécutif, parmi les ministres socialistes, mais aussi au sein des syndicats.

“Il faut faire attention avec ce type de décision”, avait mis en garde vendredi la secrétaire générale adjointe de l’UGT, l’un des deux principaux syndicats espagnols, Cristina Antoñanzas, en se disant inquiète vis-à-vis d’un possible frein à l’embauche des femmes de la part d’employeurs voulant éviter ces absences.

Une analyse réfutée par Commissions ouvrières (CCOO), l’autre grand syndicat espagnol, qui a salué une “avancée législative” majeure, de nature à “rendre visible et reconnaître un problème de santé jusqu’à présent ignoré”.

Le texte du gouvernement prévoit aussi un renforcement de l’éducation sexuelle dans les écoles ainsi que la distribution gratuite de moyens contraceptifs ou de produits d’hygiène menstruelle dans les lycées.

La ministre de l’Égalité était aussi favorable à une réduction de la TVA sur les produits d’hygiène menstruelle, de 10% à 4%, mais cette mesure n’a pas été retenue.

L’Espagne est un pays considéré comme l’un des pionniers en Europe en matière de féminisme depuis l’adoption en 2004 d’une loi sur les violences de genre. Se revendiquant féministe, le gouvernement Sánchez compte plus de femmes (14) que d’hommes (9 en incluant le Premier ministre).

© 2022 AFP

Karine Jean-pierre, la nouvelle porte-parole de la maison blanche au parcours hors du commun

Karine Jean-Pierre, née le 13 août 1977 à Fort-de-France, est “tout ce que Trump déteste” comme elle s’amusait à le dire il y a quelques mois. Femme, mère, noire et ouvertement homosexuelle, le président américain, Joe Biden, a annoncé, jeudi 5 mai, avoir choisi Karine Jean-Pierre pour remplacer Jen Psaki au porte-parolat de la Maison Blanche.

C’est la première fois que ce poste très exposé est attribué à une femme noire.

Et pas n’importe quelle femme ! La nouvelle porte-parole aujourd’hui âgée de 44 ans, est francophone. Et pour cause : elle est née à Fort-de-France, en Martinique, de parents haïtiens qui avaient fui la dictature de Duvalier. Toute petite, elle vit ensuite quelque temps à Paris, avant que ses parents ne s’installent à New-York dans le quartier du Queens. Son père devient alors chauffeur de taxi (il y a beaucoup de Haïtiens chauffeurs de taxi à New-York) et sa mère aide-soignante.

Press Secretary Jen Psaki introduces incoming Press Secretary Karine Jean-Pierre as the first Black and out LGBTQ person to hold the position in the Briefing Room at the White House in Washington, DC on Thursday, May 5, 2022.

S’ensuit un parcours fulgurant et une sucess story dont sont friands les américains. Diplômée de la prestigieuse université Columbia avant de s’engager dans le monde associatif et politique, la nouvelle porte-parole de la Maison Blanche milite pour faire tomber les préjugés en matière de santé mentale dont elle a souffert : une dépression et tentative de suicide dont elle sortira renforcée.

En 2008, Karine Jean-Pierre n’a alors que 30 ans et elle s’engage dans la primaire démocrate aux côtés de l’un des candidats, John Edwards. Barack Obama remporte la primaire. Karine Jean-Pierre rejoint son équipe de campagne. La fille d’immigrés haïtiens sera également de la campagne 2012, celle de la réélection d’Obama. Elle devient ensuite chargée de cours à l’université Columbia, là où elle avait étudié, puis s’engage dans des associations de défense des droits.

Karine Jean-Pierre et son épouse la journaliste politique Suzanne Malveaux

Le vendredi 13 mai, elle s’installera derrière l’iconique pupitre de la « Briefing Room » de la Maison-Blanche où elle aura à répondre aux questions des médias américains et internationaux.

Sa sucess story, elle l’a dédié aux jeunes femmes et hommes à travers un message rapporté par l’AFP : « Si vous travaillez très dur pour un objectif, cela arrivera. Oui, vous subirez aussi des coups durs, vous traverserez des moments difficiles et cela ne sera pas toujours facile mais la récompense sera incroyable, surtout si vous restez fidèles à ce que vous êtes. »

Cette nomination intervient alors que les États-Unis se trouvent actuellement secoués par une vague conservatrice qui entend remettre en cause le droit à l’avortement des femmes. Tout un symbole !

Femme oubliée de la science victime de “l’effet Matilda”, Marthe Gautier s’est éteinte.

La femme à qui l’on doit le cocktail Molotov et médecin française co-découvreuse du chromosome surnuméraire responsable de la trisomie 21, est décédée samedi 30 avril à l’âge de 96 ans.

Son nom a longtemps été oublié, a l’instar d’un grand nombre de femmes dans l’Histoire et contrairement à ceux de ses homologues masculins, les Prs Jérôme Lejeune et Raymond Turpin.

Marthe Gautier DR.

C’est seulement à partir des années 2010 que le rôle de la Française Marthe Gautier dans la découverte du chromosome surnuméraire responsable de la trisomie 21 a été pleinement reconnu.

Marthe Gautier écrira : « Je suis blessée et soupçonne des manipulations, j’ai le sentiment d’être la « découvreuse oubliée » ». Convaincue d’avoir été trahie, Marthe Gautier décide d’abandonner la trisomie 21 pour retourner vers les soins de l’enfant atteint de cardiopathie.

Elle sera la fondatrice et la directrice du département d’anatomopathologie des maladies hépatiques de l’enfant à la demande de Daniel Alagille, directeur de l’unité de recherche INSERM 56 « Hépatologie infantile », à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (1966). Elle sera ensuite maître de recherche (1967), puis directrice de recherche à l’INSERM, et membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’INSERM “Métabolismes inorganiques, physiologie et pathologie hépatiques et digestives”.

Marthe Gautier a été élevée directement au grade d’officière dans l’ordre de la Légion d’honneur et a été décorée le 16 septembre 2014 par Claudine Hermann, professeure honoraire de physique à l’École polytechnique et membre fondatrice de l’association Femmes & Sciences.. Après avoir refusé deux fois cette distinction, elle l’accepte finalement, selon ses termes, « par indignation à l’égard de l’impudence de la Fondation Lejeune ».

En 2014, Marthe Gautier recevait la légion d’honneur (grade d’officière) des mains de Claudine Hermann (fondatrice de l’association Femmes & Sciences). Crédit Femmes & Sciences.

Si son histoire a été médiatisée ces dernières années, elle n’est pourtant pas unique. Cette méconnaissance des femmes de sciences est principalement liée à ce que l’on appelle aujourd’hui « l’effet Matilda ». Qu’est-ce que c’est ? L’effet Matilda part d’un constat : les femmes à l’origine de recherches et découvertes scientifiques majeures sont longtemps restées dans l’ombre, au profit des hommes.
Supprimées de l’Histoire, oubliées, reniées ou dénigrées, ces femmes n’ont eu ni l’honneur de se voir décerner un prix, ni celui de figurer sur les manuels scolaires.

On parle d’effet Matilda lorsque des hommes s’approprient le travail intellectuel effectué par des femmes pour s’en attribuer les mérites.

Réduites à des remerciements en bas de pages ou tout simplement supprimées du projet, nombreuses sont les femmes scientifiques à avoir été mises aux oubliettes. Leurs contributions sont minimisées, niées ou reniées.

Au-delà de l’omission par intérêt, on remarque également qu’en cas de découvertes simultanées ou communes, le nom retenu par la presse et le public était uniquement celui de l’homme.

Etats-Unis : la Cour suprême s’apprête à mettre fin au droit constitutionnel à l’avortement

La Cour suprême américaine se prépare à renverser l’arrêt historique qui a fait de l’avortement un droit constitutionnel aux Etats-Unis, d’après le site d’information américain Politico, qui s’appuie sur la fuite sans précédent d’un document d’une centaine de pages. Cette annonce a fait l’effet d’une bombe. Une menace pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), et une victoire pour les Etats conservateurs.

Abortion rights supporters and anti-abortion demonstrators rally outside the U.S. Supreme Court | Getty Images

L’arrêt Roe vs Wade qui, il y a près d’un demi-siècle, a estimé que la Constitution américaine protégeait le droit des femmes à avorter, était « totalement infondé dès le début », selon ce texte qui peut faire l’objet de négociations jusqu’au 30 juin.

La loi sur l’avortement au centre de l’affaire de la Cour suprême pourrait porter un coup final à l’accès à l’avortement.

Femmes brillantes de l’Histoire : l’inventrice du Monopoly

Presque chaque famille en possède une version, mais au fond, que sait-on vraiment du Monopoly? Et de son inventrice, Elizabeth Magie ?

«Lizzie» Magie, née en 1866, est une femme indépendante et sténographe, également poétesse et inventeurice. Elle a déjà déposé un brevet en 1893 facilitant l’usage de la machine à écrire quand, inspirée par l’économiste Henry George ( la pauvreté découle de la possession par certains des terres), elle enregistre en 1904 le Landlord’s Game («le jeu du propriétaire»). Les participants pourront mesurer la «nature antisociale du monopole». Le jeu circule pas mal au cours des années 1920 et retient l’attention de Darrow qui l’accommode à sa sauce.

Pendant de nombreuses décennies, le jeu a été attribué à Charles Darrow, mais cette croyance répandue a été remise en question dans les années 1970. Des recherches au cours d’un procès à l’époque ont révélé qu’une Elizabeth J. Magie semble avoir créé le jeu au moins 20 ans avant le brevet de Charles.

Qui est Charles Darrow ? A-t-il inventé le Monopoly ?

Charles Brace Darrow est l’homme qui, pendant de nombreuses années, a été officiellement reconnu comme l’inventeur du Monopoly. Le succès ultérieur du jeu l’a amené à devenir le tout premier concepteur de jeux millionnaire de l’histoire et cimenterait son nom dans l’histoire – mais il n’aurait peut-être pas été entièrement honnête dans ses premières affirmations.

Avant le développement de Monopoly, il était vendeur de chauffage domestique à Germantown à Philadelphie juste avant la Grande Dépression. Darrow finira par perdre son emploi dans la société de vente lors du krach boursier de 1929 et travaillera plus tard divers petits boulots pour joindre les deux bouts.

Il est intéressant de noter qu’Elizabeth Magie a effectivement approché les frères Parker en 1910 avec son jeu original publié par Economic Game Company. Mais malheureusement pour Magie, ils ont ensuite refusé. 

Elle les approchera plus tard en 1924 avec une version améliorée qui comprenait de nouveaux mécanismes de jeu, comme des loyers plus élevés lorsque les trois chemins de fer et les services publics étaient détenus, etc. Une fois de plus, les Parker Brothers ont refusé, qualifiant le jeu de “trop ​​​​politique” pour leur entreprise. 

En fait, les premières versions du jeu étaient dessinées à la main à l’aide de stylos techniques, les planches elles-mêmes étant fabriquées à partir de morceaux ronds de toile cirée au lieu d’un carton carré rigide. Après avoir eu un certain succès, Darrow a contacté des imprimeries locales pour produire des ensembles de jeux plus standardisés et d’aspect professionnel.

George Parker l’a cependant encouragée à retirer son brevet de jeu de 1924. 

Lorsque Darrow les a finalement approchés avec sa version, le jeu avait subi quelques changements cosmétiques, notamment le symbole désormais emblématique de la locomotive, Free Parking, l’emblématique Red Go Arrow, les actions de cartes colorées, les cartes Chance et les jeux de cartes Community Chest, etc. 

Darrow approchera les Parker Brothers en mai 1934 mais, comme Magie avant eux, verra sa candidature rejetée. Cette fois, pour différentes raisons, ils pensaient que le jeu était “trop ​​compliqué, trop technique et prenait trop de temps à jouer”. 

Au cours de la période de Noël 1935, la version de Darrow a rencontré un certain succès financier à Philadelphie. La nouvelle parvint aux Parker Brothers qui décidèrent de recontacter Darrow pour organiser une nouvelle rencontre et achetèrent le jeu en 1935.

Plus tard la même année, les frères ont appris que Darrow n’était pas le seul inventeur du jeu et ont racheté tous les autres brevets existants, y compris celui de Magie de 1924 pour un montant forfaitaire de 500 $ . Ils ont également acquis tous les autres droits d’auteur et autres variantes commerciales du jeu pour garantir sa propriété incontestée de sa propriété intellectuelle.

Dès qu’ils ont eu la pleine propriété, les frères Parker ont commencé des efforts de marketing à grande échelle dès qu’ils ont pu. Ils ont produit et publié une version standard et Deluxe du jeu de Darrow et ont ensuite publié six autres versions avec les plus chères comprenant une planche en bois et des pièces de joueur en laiton.  

Qui est Elizabeth J. Magie ? 

Elizabeth (Lizzie) J. Phillips était une ingénieure américaine, une conceptrice de jeux et une géorgiste (une philosophie économique du XIXe siècle). Elle est née à Macomb, dans l’Illinois, en 1866 et a ensuite inventé une première version de l’un des jeux de société les plus populaires de l’histoire, bien que sans reconnaissance pendant de nombreuses décennies.

Elle a été présentée à Henry George (qui a fondé le mouvement Georgist) à travers son livre “Progress and Poverty” à la fin des années 1850. Cela dominera sa pensée philosophique pour le reste de sa vie et influencera grandement le jeu qui deviendra un jour Monopoly. 

Dans les années 1880, elle travailla comme sténographe mais écrivit aussi des nouvelles et de la poésie, s’essaya au théâtre et à la comédie. Elle a également défendu le droit de vote des femmes au début du XXe siècle.

En 1906, elle travaillait comme journaliste et s’est mariée en 1910 à l’âge de 44 ans. 

Malgré tout cela, son plus grand travail a été la création du jeu “The Landlord’s Game” et a déposé son premier brevet en 1903. L’idée du jeu était de démontrer les effets néfastes économiques du monopole foncier et les avantages potentiels de la taxe sur la valeur foncière. (système fiscal unique ou géorgisme). 

Elle a ensuite déménagé à Chicago en 1906, a formé une société de jeux, The Economic Game Co, avec d’autres georgistes et a autopublié son jeu. En 1912, son jeu a été adapté par la Scottish Newbie Game Co sous le nom de Bre’r Fox et Bre’r Rabbit et d’autres adaptations ont commencé à apparaître aux États-Unis.

Une version mise à jour a ensuite été également brevetée par Magie en 1924 après l’expiration de son original en 1921. En 1936, elle a vivement critiqué les Parker Brothers dans un journal de Washington, ce qui a incité la société à publier deux autres de ses jeux ” Bargain Day ” et ” Les Hommes du Roi ” en 1937. 

Aujourd’hui très peu d’exemples de son “The Landlord’s Game” existent mais “Bargain Day” et “King’s Men” sont moins rares. 

Magie mourra plus tard à Staunton, en Virginie, en 1948, à l’âge de 82 ans. Elle fut enterrée avec son mari à Albert Wallace Phillips à Arlington, en Virginie. 

Aurélie Clémente-Ruiz, première femme directrice du Musée de l’Homme

Une femme à la tête du Musée de l’Homme c’est fait ! Succédant ainsi à André Delpuech, qui officiait à ce poste depuis 2017, Aurélie Clemente-Ruiz a été nommée directrice du Musée de l’Homme, le 1er avril 2022, à l’issue d’un processus de recrutement qui a sélectionné son projet pour l’établissement.

C’est une petite révolution dans le monde de l’Art, Aurélie Clémente-Ruiz qui occupait depuis janvier 2021 le poste de directrice des expositions, devient la première femme directrice de cette institution : «Il était temps, non ?» a t’elle confié à nos confrères du Parisien.

Le nouveau Musée de l’Homme inauguré en 2015 et situé en face de la Tour Eiffel, a pour objectif la compréhension de l’évolution de l’Homme et des sociétés, en croisant les approches biologiques, sociales et culturelles. Il aborde aussi bien l’étude des périodes les plus anciennes que la période contemporaine qui questionne le devenir de l’Homme.

Musée de restitution des connaissances et de débats publics, le nouveau Musée de l’Homme comporte de vastes espaces publics réservés à ces fonctions. Expositions, balcon des sciences, auditorium, centre de ressources, salles d’enseignements, ateliers pédagogiques sont autant de lieux dans lesquels les visiteurs sont invités à vivre en direct l’actualité des Sciences de l’Homme. Par ailleurs, le Musée de l’Homme héberge des équipes de chercheurs internationalement reconnues qui travaillent sur l’évolution de l’Homme et les interactions entre les sociétés et leurs environnements.

Galerie de l’Homme. © MNHN – J-C Domenech

Aux commandes du Musée de l’Homme, Aurélie Clémente-Ruiz. aura pour mission d’accroître sa visibilité et sa fréquentation en l’ouvrant à de nouveaux publics, grâce à une diversité de projets (expositions mais aussi rencontres, ateliers, visites spécifiques, soirées thématisées…) Elle souhaite en faire un lieu de convivialité, de connaissance et découverte pour tous. Convaincue que l’étude du passé de l’humanité permet de mieux appréhender son futur, Aurélie Clemente-Ruiz entend également renforcer le positionnement du Musée de l’Homme, un des rares lieux culturels traitant à la fois de préhistoire et de sociétés, en les ancrant dans le monde contemporain.

La nouvelle directrice souhaite conserver l’esprit citoyen du Musée de l’Homme qui, depuis sa réouverture en 2015, s’empare de thématiques suscitant l’engagement (à l’image de l’exposition Nous et les autres, des préjugés au racisme, en 2017), avec la plus grande rigueur scientifique. Par ailleurs responsable du pôle Musées, elle sera chargée de renforcer les liens entre le Musée de l’Homme et les autres sites du Muséum national d’Histoire naturelle.

#StandWithUkrain

Toute l’équipe de Brillante Magazine est très préoccupée par l’intensification de l’offensive militaire en Ukraine et ses conséquences, notamment pour les femmes & les filles.

Œuvre de l’artiste Kasia Rubin Art

Malgré la distance qui nous sépare, il y a des manières d’agir pour les Ukrainiens dans cette guerre contre la Russie.

Voici une plateforme de recensement des initiatives humanitaires qui centralise les besoins des acteurs associatifs présents en Ukraine.

Le peuple Ukrainien a besoin de dons, de bénévoles, de matériels notamment de médicaments type insuline, de famille d’accueil pour les réfugiés etc..

Une pensée particulière pour nos consœurs et confrères journalistes partis couvrir le conflit..

L’augmentation du cancer au féminin creuse les inégalités

Le 4 février dernier s’est tenue la Journée Mondiale contre le Cancer. A cette occasion, une étude a été réalisée par Viavoice pour l’Institut Curie. Celle-ci interroge les Français et scrute les problématiques sociétales des cancers chez la femme. Elle révèle notamment des disparités en terme de charge mentale, d’organisation familiale, de vie intime et de retour à l’emploi, dans un contexte où près de 60% des Français se sentent concernés par le risque d’être atteint d’un cancer.

« Les chiffres nous le rappellent : chaque année, le nombre de cancers chez la femme augmente, sous l’effet du tabagisme ou par défaut de prévention. Précarité, retour à l’emploi, charge mentale, organisation du foyer… pendant et après les traitements, la survenue d’un cancer chez une femme est une rupture renforcée et l’impact social de la maladie est plus lourd pour elles. L’Institut Curie, au quotidien, prend soin de ces femmes à travers des parcours adaptés, des dispositifs d’accompagnement complets, la formation de nos soignants. Mais, pour soutenir les femmes face au cancer et dans chacun des aspects de leur vie, c’est collectivement qu’il nous faut agir, à tous les niveaux de la société », déclare le Pr Steven Le Gouill, directeur de l’Ensemble Hospitalier de l’Institut Curie, 1er centre français de lutte contre le cancer.

Une femme sur deux estime qu’il existe des inégalités par rapport aux hommes en matière de charge mentale et d’organisation familiale face aux cancers.

Charge mentale, organisation familiale, maintien de la vie professionnelle, retour à l’emploi, précarité : lorsqu’on interroge les Français sur leur perception des inégalités face au cancer, ce sont les éléments les plus cités et très nettement en défaveur des femmes. Ainsi, parmi 43% des Français qui pensent qu’il existe des inégalités entre hommes et femmes en matière de charge mentale et d’organisation familiale, 37% d’entre eux pensent que ces inégalités sont en défaveur des femmes contre 6% seulement en défaveur des hommes. Le cancer vient aggraver les inégalités femmes-hommes à tous les niveaux de la société.

Plus de la moitié des Françaises pense que les femmes atteintes de cancer ne peuvent pas retrouver la même vie professionnelle qu’avant la maladie, un facteur aggravant les situations de précarité des femmes. Si une personne sur cinq n’a pas repris le travail un an après les traitements, les femmes ont eu plus d’arrêts de travail et plus d’aménagements du temps de travail que les hommes (source INCa : étude VICAN 5). De plus, 8% des Français estiment que la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle fait partie des principales difficultés pour le retour à l’emploi des femmes alors que cet aspect n’est pas mentionné pour les hommes. Si les enjeux de maintien dans l’emploi chez les cadres supérieurs sont importants, les conséquences financières de la maladie sont parfois dramatiques chez des femmes qui vivent seules, avec des revenus moins conséquents, plus isolées. Ce sont d’ailleurs 45 % des personnes interrogées qui estiment que les inégalités entre Français sur les cancers sont d’abord liées aux revenus (salaires, aides sociales…).

Cette problématique de maintien et de retour à l’emploi est bien réelle. Dans ce domaine, l’Institut Curie, notamment à travers son Unité transversale d’éducation thérapeutique, est fortement mobilisé ; à l’instar du projet qui vient de démarrer avec l’association WeCare@Work. Ce nouveau projet porte sur les représentations du travail pour les professionnels de santé, la facilité d’arrêter le travail et inclut un volet d’éducation thérapeutique visant un changement de culture et d’autonomie du patient ainsi qu’une relation soignants-soignés plus à l’écoute.

Evelyne Renault-Tessier, directrice de l’unité transversale d’éducation thérapeutique de l’Institut Curie (UTEP), précise : « En lien avec des associations de patients, des patients partenaires, avec le soutien du service interentreprise de santé au travail, notre équipe a mis en place un atelier sur ce sujet du retour au travail dont le besoin s’avérait important pour les patientes. Avec l’arrêt de l’activité professionnelle, se joue la perte d’une identité sociale. Comment évoquer le sujet auprès de son employeur ? Comment en parler à son équipe ? Par ailleurs et grâce à l’amélioration des soins de support, de l’organisation des soins, notamment avec l’hospitalisation à domicile, plus que le retour à l’emploi, c’est la question du maintien dans l’emploi qui se pose de plus en plus souvent. En effet, l’arrêt de travail, pas toujours justifié sur le plan médical, est une question difficile que nous travaillons dans le cadre de nos travaux sur l’amélioration du parcours de soin. Il faut changer cette vision du statut de malade qui est en opposition avec le statut professionnel et à l’inverse, ne pas pointer du doigt le fait qu’une femme peut ne pas être tout le temps une « super working woman » ».

Oser briser les tabous

Aujourd’hui, en France, une femme sur deux considère que les femmes ne peuvent pas retrouver la même vie intime qu’avant d’être malade.  « La sexualité n’est ni un luxe ni un tabou et la santé sexuelle des femmes est au cœur du processus thérapeutique. Il est crucial de pouvoir évoquer et légitimer ces questionnements autour de la sexualité et de l’intimité. C’est pourquoi aujourd’hui, à l’Institut Curie, nous sommes investis non seulement dans la sensibilisation et la formation des soignants mais aussi dans la mise en place d’un parcours de soins « santé sexuelle » pour les patientes qui sont confrontés aux conséquences intimes et sexuelles du cancer et de ses traitements », explique le Dr Sylvie Dolbeault, psychiatre, cheffe du service psycho-oncologie et social de l’Institut Curie. Elle rappelle également que « Les choses évoluent et se structurent en France. En septembre 2021, l’Inca a labellisé un référentiel sexualité et cancer qui a donné lieu dans notre Institut à la création d’un groupe de travail oncosexologie ».

Douleur, altération de l’image du corps, peur de la récidive, sentiment d’être isolée dans la société… comment aider les femmes à vivre pendant et après leur cancer ? A travers son département pluridisciplinaire dédié aux soins de support, l’Institut Curie propose un accompagnement global à ses patientes. Soignants, psychiatres, psychologues explorent chez leurs patientes leur état psychologique, fatigue, image du corps, estime de soi, insertion professionnelle, soutien social et autres préoccupations vitales. La nutrition et l’activité physique adaptée sont deux autres aspects incontournables de cette prise en charge. De plus, depuis plus de deux ans, des ateliers d’éducation thérapeutique se sont structurés avec des proches et des aidants, avec des associations et autres réseaux, des partenaires…pour aborder entre autre vie de couple, organisation familiale, retour au travail avec les patientes.

Cancers chez la femme : données générales et chiffres clefs en France
Source : Panorama des cancers en France (édition 2021) de l’INCa
 
- Les cancers en France : 2e cause de décès chez la femme, 1ère cause chez l’homme

- 382 000 nouveaux cas de cancers dont 46% chez les femmes (soit 177 400 cas) en 2018

-  Les cancers les plus fréquents chez la femme : sein (33%); colorectal (11%), poumon (8,5%)

- L’incidence du cancer du poumon progresse fortement chez les femmes (+ 5% par an) et transforme considérablement l’épidémiologie du cancer.

- En 2018, le nombre de nouveaux cas d’hémopathies malignes (cancers du sang) en France métropolitaine est estimé à près de 45 000 (25 000 chez l’homme et 20 000 chez la femme).
 
- Grâce aux diagnostics de plus en plus précoces, aux progrès thérapeutiques considérables avec notamment l’arrivée de nouvelles molécules et une meilleure prise en charge à tous les niveaux, on observe une diminution globale de la mortalité : de -2% par an chez les hommes et -0,7% chez les femmes.

- 3 dépistages disponibles chez la femme : sein, col et côlon

Nadia Nadim, star du foot au parcours beau comme la liberté..

Nadia Nadim, footballeuse danoise avec 98 apparitions internationales à son actif, est devenue médecin après 5 ans d’études tout en continuant de briller au football. Nadia Nadim, qui a fui l’Afghanistan lorsqu’elle était enfant, a joué un rôle crucial au sein du Paris Saint-Germain en remportant le titre de Division 1 pour la première fois de son histoire, marquant 18 buts en 27 matchs.

“Merci à tous ceux qui m’ont soutenu depuis le premier jour et à tous les nouveaux amis que je me suis fait en cours de route. Je n’aurais pas pu le faire sans vous, et je serai toujours reconnaissante de votre soutien », a-t-elle tweeté le 14 janvier.

Née à Herat en Afghanistan, elle y a vécu jusqu’à ce que son père, un général de l’Armée nationale afghane (ANA), soit exécuté par les talibans en 2000. Après cela, sa famille fui au Danemark via le Pakistan, où elle débute son parcours footballistique en jouant pour B52 Aalborg et L’équipe de Viborg. “Nous avions prévu de nous enfuir à Londres, où nous avions quelques parents, et avec de faux passeports, nous sommes venus en Italie via le Pakistan“, raconte Nadia sur son site Internet. “A partir de là, toute ma famille et moi sommes allés dans un camion, pensant que nous allions vers Londres. “Après quelques jours, nous avons tous quitté le camion, nous attendant à voir Big Ben. Nous ne l’avons pas vu. Tout ce que nous avons vu, ce sont des arbres. Nous avons demandé à un passant et avons découvert que le bus nous avait déposés au Danemark.” Après avoir joué au Danemark pendant environ 7 ans, Nadia Nadim déménage à Manchester City en janvier 2018 et fait ses débuts avec Manchester City le 7 janvier 2018 lors d’une victoire 5-2 contre Reading. Un an plus tard, elle s’installe en France et rejoint l’équipe du Paris Saint Germain en 2019.

Jugée comme l’une des femmes les plus puissantes par Forbes, Nadia Nadim réalise un travail remarquable d’ambassadrice pour les Nations Unies et utilise ses atouts afin de contribuer à l’amélioration de la société.

Récemment, Nadia Nadim s’est associée au PSG et à KLABU, une organisation qui aide à construire des clubs sportifs pour les enfants dans les camps de réfugiés.

Plus qu’une athlète exceptionnelle, Nadia aimerait qu’on se souvienne d’elle comme d’une gentille guerrière qui a donné l’exemple à tous ceux qui viendront après elle.

La pub se rachète une image ?

Vingt-huit marques ne feront plus de pubs en surfant sur le sexisme.
Vingt-huit c’est long à citer mais ça vaut quand même le coup de le faire : Bel, BNP Paribas, Citeo, Citroën, Coca-Cola, Danone, DS, EDF, Ferrero, Galeries Lafayette, Lesieur, L’Oréal, Mars, Michelin, Nespresso, Nestlé, Opel, Orange, Orangina, Pernod Ricard, Peugeot, PMU, Procter & Gamble, Renault, SNCF, Société générale, Unilever, Yves Rocher. Toutes ces marques ont accepté de signer quinze engagements qui doivent concrétiser une démarche de communication responsable. « Cet engagement intervient alors que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a décidé ces dernières années de combattre les stéréotypes sexistes à la télévision.

Après avoir regardé 2000 publicités diffusées juste avant 20 heures sur 24 chaînes, le CSA affirmait dans un rapport d’octobre 2017, que “le rôle attribué aux femmes est réducteur et, volontairement ou non, des stéréotypes de genre imprègnent encore un grand nombre de messages” » rapporte L’Express.
Parmi les images les plus répandues, le CSA listait que les femmes sont globalement minoritaires (46%) que les jeux d’argent mettent en scène 78% d’hommes, les voitures 64% et la technologie 58%. Les femmes sont elles majoritaires à 63% pour les produits de soin, 57% pour l’habillement et la parfumerie et autour de 55% pour les loisirs et produit de santé.
« Autre constat du CSA: la publicité sexualise plus les femmes que les hommes. Sur 82 messages mettant en scène des attitudes suggestives ou des cadrages intimes, 55 le faisaient via des corps féminins » ajoute L’Express.
Pour ce qui est de l’aspect femme à poil pour vendre, on peut comprendre. En revanche, pour le reste, les publicitaires vont s’arracher les cheveux s’ils ne peuvent plus mettre en scène les principales cibles d’un produit.
La réclame est elle là pour faire en sorte que plus de femmes s’intéressent aux voitures ? Naïvement on pensait que la pub était là pour donner envie d’acheter.

Sylvaine Grévin, présidente de la Fédération Nationale des Victimes de Féminicides : “La réponse judiciaire n’est pas adaptée”

Elle parle d’une voix douce mais convaincue, Sylvaine Grévin, Présidente de la Fédération Nationale des Victimes de Féminicides (FNVF) est bien décidée à faire bouger les choses et évoluer la société.

Un projet ambitieux ? Pas si l’on prend le temps de comprendre son parcours. Sylvaine est avant tout une femme meurtrie dans sa chair. Suite au décès de sa soeur Bénédicte Belair le 4 avril 2017, une instruction judiciaire est en cours pour meurtre sur conjoint depuis 2018 au parquet de Senlis.
Elle est donc la mieux placée pour écouter et assister les familles victimes collatérales de ce type de drame. Très sensible, celle qui a pour habitude “d’évacuer sur son mari les histoires entendues dans la journée” ne manque pas de courage et il en faut une sacrée dose. Mais Sylvaine, cadre dirigeante, est de ces femmes fortes, forgée aux us et coutumes des méthodes d’entreprise.

Fondatrice de la FNVF, Sylvaine Grévin est cosignataire – en compagnie de l’AFVF – d’une tribune adressée au Gouvernement, vendredi 3 novembre (disponible ici). Pour mieux comprendre le contexte, Sylvaine nous rappelle que “ce lundi 29 novembre à Portel-des-Corbières dans l’Aude une femme d’une quarantaine d’années a été tuée à l’arme blanche par son conjoint, le drame a eu lieu au sein du domicile du couple où il vivait avec leurs deux enfants de 7 et 10 ans. Il s’agit de la 106ème victime de féminicide depuis le 1er janvier 2021.”

A peine quelques jours avant elle, Sylvaine nous raconte avec horreur les circonstances du décès de Bouchra, mère de deux filles âgées de 5 et 14 ans, sous les coups de poignards de son ex-conjoint, qui sortait de prison: “Bouchra bénéficiait d’un dispositif de protection dont le fameux téléphone “grave danger”. Libéré le 5 octobre, son ex-conjoint avait violé son interdiction d’entrer en contact avec Bouchra ce qui avait déclenché ce dispositif. Il a été écroué le 8 octobre et quelques jours après le juge d’application avait révoqué deux mois sur les six de sursis. Il devait donc sortir le 7 décembre mais avec les remises de peine, l’ex-compagnon de Bouchra est sortie le 17 novembre, sans qu’elle n’en soit avertie.”

Et Sylvaine de se poser des questions bien légitimes : “pourquoi ce récidiviste ne portait-il pas de bracelet électronique ? Comment se fait-il que personne (NDLR : ni son avocat, ni le tribunal) n’est averti la jeune femme ? La majorité des victimes doivent faire elles-mêmes la démarche de contacter le Juge aux Affaires Familiales pour savoir si leur ex-conjoint est sorti de prison.” Et de conclure avec son empathie habituelle: “Bouchra n’aurait jamais dû mourir !

A l’heure où la championne de judo Margaux Pinot, soutenue par de nombreuses personnalités du monde sportif, dénonce des faits de violences commis par son compagnon et entraîneur Alain Schmitt, le tribunal de Bobigny estime “n’avoir pas assez de preuves de culpabilité” pour inculper le compagnon de Margaux Pinot qui pose la question à son tour : “Que manquait-il ? La mort au bout, peut-être ?” Le parquet a fait appel de la relaxe.

En France, les chiffres des violences conjugales s’envolent.

Selon le ministère de l’Intérieur, elles ont ainsi augmenté de 10% sur l’année 2020 (confinement oblige). Environ 87% des victimes de violences conjugales sont des femmes.

Dans un rapport produit le 9 octobre 2020 le haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes indique que 80% des plaintes de violences conjugales sont classées sans suite.

La FNVF a noté une augmentation des crimes conjugaux avec un taux de récidive sur les 105 auteurs recensés de 26%.

Selon le rapport du ministère de l’Intérieur, sur les morts violentes au sein du couple pour 2020, les femmes représentent 82% du total des victimes.

Pour Sylvaine Grévin, “jamais autant de mesures n’ont été mises en place : bracelets électroniques, téléphone “grand danger”, pour autant – et elle insiste – l’accompagnement des victimes, les réponses judiciaires, le suivi des auteurs et l’application des mesures décidées par le gouvernement, ne sont pas adaptées ni évaluées comme il le faudrait. Les délais d’obtention du “téléphone grand danger”, par exemple, sont beaucoup trop longs (Sylvaine nous raconte alors l’histoire de Laly1, femme victime de violences, qui a mis 4 mois pour obtenir enfin le téléphone grave danger après en avoir fait la demande auprès d’une association – NDLR), les hébergements d’urgence ne sont pas toujours adaptés, avec des décisions judiciaires incompréhensibles qui interdisent à l’auteur des violences de s’approcher de sa compagne mais qui en parallèle l’autorise à rendre visite à ses enfants dont on sait qu’ils sont les victimes directes des violences subies par leur mère.”

Face à un véritable phénomène sociétal en hausse, Sylvaine nous évoque le modèle Espagnol où le nombre de féminicides a baissé de 25 % depuis 2004. Selon ONU Femmes, l’Espagne bénéficie d’une des lois les plus protectrices dans le monde. Une loi-cadre intitulée : « Mesure de protection intégrale contre les violences conjugales » a en effet été votée en 2004. Elle a été complétée en 2017 par une loi « pacte d’État » contenant 290 mesures interministérielles.

Il faut évaluer la dangerosité des potentiels auteurs de féminicides, mais la justice manque de moyen et de psychiatres sur le terrain car le métier de psychologue public est peu reconnu et malheureusement sous-payé“, nous détail Sylvaine, “il y a encore trop d’effets d’annonces suivis de peu d’applications des mesures. Le ministère public n’a pas de moyens humains et il n’y a pas de coordination entre les services. Savez-vous que les familles des victimes de féminicides sont tenues de nettoyer elles-mêmes la scène de crime ou de prendre à leur charge la société de nettoyage ? Cela rajoute au traumatisme..” nous raconte celle qui se retrouve confrontée à cette réalité violente et inhumaine au quotidien.

Nommée au sein du groupe de travail du gouvernement sur le sujet, ses propositions sont entendues mais sont-elles véritablement prises en compte ? Parmi les nombreuses demandes de la FNVF dans la Tribune à paraître dans Le Monde, Sylvaine Grévin insiste sur l’urgente nécessité de faire évoluer le fonctionnement actuel de la justice concernant l’application des lois et une meilleure prise en compte des victimes et parties civiles. Elle s’associe en cela à l’appel des 3000 magistrats et leur tribune (parue le 23 novembre dans Le Monde, NDLR) soulignant un certain nombre de problématiques sur la désorganisation générale et l’archaïsme de cette lourde machine judiciaire mais souhaite aller encore plus loin.

Nous souhaitons la nomination d’une commission interministérielle indépendante en charge des violences conjugales et des Féminicides (…) Nous souhaitons à l’instar de l’Espagne la création d’un tribunal spécifique aux violences intra-familiales avec la mise en place d’une filière de formation débouchant sur la fonction de juge spécialiste en violences conjugales afin que ce fléau soit traité à part entière ce qui permettrait une prise charge plus efficiente et allègerait la surcharge actuelle des tribunaux judiciaires.”

Cadre dirigeante dans sa vie professionnelle, Sylvaine nous évoque les reportings effectués en entreprise auprès de sa hiérarchie : “L’objectif de cette commission serait d’effectuer un contrôle qualitatif des mesures décidées par le gouvernement en fournissant un rapport semestriel à chaque ministère concerné. Nous le faisons tous tous les jours dans le cadre professionnel privé, pourquoi n’en serait-il pas de même dans le domaine public ?”

Collage Paris 2019 – Ittmust

On les oublie encore trop souvent.. D’après Josiane Bigot, présidente de la CNAPE et magistrate, on estime à 4 millions le nombre d’enfants qui seraient au total témoins de violences conjugales en France. Pour Sylvaine Grévin ces premières victimes collatérales sont à protéger plus efficacement : “Nous devons aller plus loin que le décret n° 2021 -1516 du 23 novembre 2021 tendant à renforcer l’effectivité des droits des personnes victimes et souhaitons la suspension immédiate pour le conjoint violent des droits de visite et d’hébergement de ses enfants. L’interdiction de visite médiatisée pour les conjoints condamnés avec retrait systématique des droits parentaux aux conjoints maltraitants.

Combattive, sans une once d’agressivité, Sylvaine, qui se dit féministe, n’est pas une femme résignée. Afin de légitimiser le combat, elle souhaite avant tout “porter les voix de celles qui ne sont plus” avec la ferme conviction que “la sororité et l’espoir peuvent changer les choses“. Pour cette femme sensible, les associations féministes sont d’une aide précieuse qu’il ne faut pas sous estimer, “ensemble et dans la bienveillance on peut faire beaucoup en se soutenant les unes, les autres“.
Gageons qu’avec une telle humanité, de telles actions et une motivation chevillée au corps, la porte parole de celles qui ne sont plus, fera résonner à nouveau leurs cris très haut.

1 Pour des raisons d’anonymat, le prénom a été changé.

Site de la Fédération Nationale des Victimes de Féminicides : www.fnvf.org

Page Facebook de la Fédération Nationale des Victimes de Féminicides : www.facebook.com/FNVF.Asso

Tribune au gouvernement

Si vous êtes victime de violences, ou si vous êtes inquiet pour une membre de votre entourage, il existe un service d'écoute anonyme, le 3919, joignable gratuitement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. D'autres informations sont également disponibles sur le site du gouvernement, où il est également possible de déposer un signalement.

Journée internationale des femmes en politiques, continuons la lutte !

A l’initiative du réseau Elues locales, qui entend soutenir et valoriser les femmes pour lever les obstacles à leur engagement politique et leur permettre d’accéder aux plus hautes responsabilités, sera lancée le 4 décembre prochain, la journée internationale des femmes en politique.

Les chiffres sont affligeants ! Une étude conjointe APCE/UIP souligne que des actes de sexisme, d’abus et de violence à l’égard des femmes sont fréquents dans les parlements nationaux des États membres du Conseil de l’Europe :

  • 85,2% des femmes parlementaires ayant pris part à l’étude indiquent avoir fait face à des violences psychologiques au cours de leur mandat
  • 46,9% ont reçu des menaces de mort, de viol ou de coups
  • 58,2% ont été la cible d’attaques sexistes en ligne sur les réseaux sociaux
  • 67,9% ont été la cible de remarques portant sur leur apparence physique ou fondées sur des stéréotypes de genre
  • 24,7% ont subi des violences sexuelles
  • 14,8% ont subi des violences physiques
  • Les femmes parlementaires de moins de 40 ans sont davantage visées par les actes de harcèlement.

Jusqu’à présent, en France, la violence que subissent les femmes en politique n’attire pas l’attention des médias ni du grand public. Les chiffres à ce sujet sont limités et compliqués à collecter. Les femmes ne témoignent pas ou peu. Pourtant cette violence est réelle et systémique et ce à tous les niveaux du pouvoir, que ce soit sous les ors de la République ou dans le couloir d’une petite mairie de village.

Une enquête nationale sur les violences sexistes à l’encontre des femmes en politique est actuellement en cours afin de collecter des données objectives. Les résultats seront dévoilés le 3 décembre lors de la conférence de presse donnée en vue du lancement de la journée. Les organisateurs espèrent également pouvoir réunir au moins 500 femmes politiques de la France entière le 3 décembre pour le lancement officiel de cette journée avec l’objectif que le 4 décembre devienne la journée où les femmes politiques de petites communes rurales, les adjointes de grandes villes, les députées, les sénatrices et les ministres se réunissent pour dire non à la violence qu’elles subissent du fait de leur genre.

Brillante Magazine est partenaire officiel de cette journée, pour que continue la lutte..

Plus d’info sur : https://www.journeeinternationaledesfemmesenpolitique.com/

Mali. “Notre corps n’est pas la propriété de l’homme.”

Au Mali, la société reste encore très patriarcale et peu de femmes accèdent à l’éducation. Bon nombre de femmes quittent les campagnes pour Bamako, dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie, voire de fuir un mariage forcé. Mais elles sont vite confrontées à une misère plus crasse encore : celle de l’exploitation dans toutes ses formes. Loin de se résigner, des religieuses ont relevé le défi de sauver et de promouvoir les femmes du Mali.

Située au Sud-Ouest du Mali, la ville de Bamako a de multiples visages entre les banques ultra modernes, les parcs au bord du Niger et les marchés surpeuplés de la vieille ville. Les larges boulevards qui traversent Bamako tranchent avec le dédale de petites ruelles adjacentes de sable rouge, ponctuées de trous plus ou moins profonds et de ponts de fortune au-dessus de fossés. Quand la nuit tombe sur la capitale, le tohu-bohu s’apaise et laisse place aux aboiements des chiens errants. Quelques notes de musique lointaine percent les ténèbres de la ville peu éclairée. Dans les rues, aucune femme ne sort seule car le danger est partout. Pourtant, chaque année, elles sont nombreuses à quitter leur village natal de brousse pour trouver du travail à Bamako et fuir la misère. Perdues, souvent seules, ces femmes sont vulnérables.

S’affranchir, s’élever, entreprendre

Sans éducation et ne connaissant pas leurs droits, les jeunes filles des campagnes maliennes sont souvent les victimes de tous les abus une fois arrivées à Bamako : maltraitance, servage, prostitution… « Il est facile de trouver du travail comme employée de maison dans une famille », explique Maria, une jeune malienne de trente ans, « tu frappes aux portes et proposes tes services pour la cuisine, le ménage, les enfants… Mais tu risques de te faire complètement exploiter ! » Aucun jour de repos, logées sous l’escalier, un salaire de misère… La liste des abus est longue. Une situation à laquelle Maria a pu échapper grâce au Centre Vicenta Maria. « J’ai quitté mon village pour gagner de l’argent et aider ma mère, veuve, à survivre. A Bamako, une vieille dame m’a indiqué ce centre. » Depuis ce jour, la vie de Maria a pris un tournant.

Au centre Vicenta Maria, les jeunes filles sont très proches des religieuses. Une relation qui va au-delà de la religion. Maria, à gauche, est musulmane.

En 2000, le centre Vicenta Maria ouvre ses portes à Bamako, dans le quartier du fleuve, afin d’accueillir les jeunes filles démunies venues des campagnes. Mais son action va bien plus loin : il promeut la femme et lui donne les clefs pour s’affranchir, s’élever et entreprendre. Il est aussi appelé “centre de promotion féminine.” « Les femmes au Mali sont encore très soumises. » Sœur Marie-Dominique est l’ancienne responsable provinciale des Religieuses de Marie Immaculée d’Afrique. Depuis près de vingt ans, la congrégation catholique se bat pour que la femme africaine puisse être indépendante. Un combat qu’elle porte partout dans le monde. « Notre vocation est d’aider les femmes. C’est notre mission. Nous voulons leur faire prendre conscience de leur dignité, de la beauté de ce qu’elles sont. L’avenir de l’Afrique passera par la femme, c’est une certitude », affirme-t-elle sans détour. Le centre Vicenta Maria se divise en trois structures : le centre social, le foyer et le centre de promotion féminine. Chaque année, 1 000 femmes sont orientées vers le monde professionnel. Le centre social forme une vingtaine d’employées de maison par semaine. Le centre de promotion propose trois formations différentes pour près de 200 femmes : coupe-couture, pâtisserie-restauration et coiffure-esthétique.

“Nous voulons leur faire prendre conscience de leur dignité.”

Soeur Marie-Dominique

Tout en longueur, recouverte de grandes glaces, la salle de classe ressemble à un studio de danse. Au programme de la journée : pose de faux ongles et cours de tressage. Chaque jeune fille est affairée sur une tête-à-coiffer au regard aussi séducteur qu’impassible. Des clientes pour le moins facile à contenter. Tresses, chignons, boucles de toutes les couleurs ornent leurs visages de plastique. « Pendant leur formation, les filles font des stages chez des professionnelles », souligne sœur Christa, « il arrive qu’elles soient embauchées à la fin du stage. D’autres veulent monter leur propre salon. » Il en va de même pour les apprenties pâtissières qui décrochent des emplois dans les hôtels huppés de Bamako. Concernant la filière couture, « c’est plus difficile pour les couturières de créer leur entreprise à cause des impôts qui sont trop élevés. Alors, elles vendent leur production sur la base du bouche-à-oreille, sans être déclarées. » Les jeunes couturières trouvent aussi du travail dans les ateliers privés de couture.

Côté centre social, les religieuses ont des exigences à contre-courant des habitudes de la société bamakoise pour protéger les employées de maison. « Nous rencontrons chaque futur employeur », explique sœur Marie-Jeanne, en charge du centre social, « nous faisons signer un contrat, entre les deux parties, conforme au droit du travail avec un salaire minimum de 20 000 francs CFA [ndlr : environ 30 €]. » Un montant relativement élevé puisque la moyenne d’un salaire d’employées de maison oscille entre 7 000 et 7 500 francs CFA. « L’employeur doit aussi fournir une chambre et la nourriture. L’employée de maison doit avoir un jour de repos par semaine. » Une association réunissant des avocats vient en aide aux religieuses en cas de litiges.

Avec l’alphabétisation obligatoire, certaines souhaitent reprendre leurs études après la formation au centre social ou au centre de promotion féminine. « Ce qui est beau, c’est qu’elles sont ambitieuses et veulent passer les diplômes », souligne sœur Christa. Un moyen pour certaines d’échapper aux mariages arrangés.

Le mariage attendra

Dans les zones rurales maliennes, les garçons sont scolarisés avant les filles. « Les familles considèrent que c’est une perte de temps et d’argent d’envoyer les filles à l’école. La femme va être mariée et donc quitter le foyer tandis que l’homme s’installe à côté de ses parents pour reprendre la ferme ou les champs », explique sœur Marie-Dominique.  Les jeunes filles du centre Vicenta Maria sont âgées de 15 à 30 ans. « Il arrive que des filles de moins de 15 ans viennent frapper à notre porte. Dans ces cas-là, nous les emmenons à l’école et tentons de sensibiliser leurs parents », explique sœur Christa, responsable du centre.

C’est le cas de Marie-Dominique, 14 ans. Foulard noué sur la tête, un large sourire illumine son visage. Venue de Côte d’Ivoire avec son oncle, Marie-Dominique avait perdu tout espoir après le décès de sa mère. « Je ne sais pas qui est mon père. Je pensais que ma vie était terminée, sans issue… » Au centre de promotion féminine, la jeune fille est orientée vers la couture « mais ça ne me plaisait pas alors j’ai suivi le cursus pâtisserie. » Les religieuses décèlent en Marie-Dominique un réel potentiel pour les études et lui suggèrent de retourner à l’école. « Je suis en classe de 5ème », dit la jeune fille avec une pointe de timidité, « je souhaite suivre des études de lettres pour un jour devenir journaliste. » Et lorsque l’idée du mariage est évoquée, Marie-Dominique botte en touche : « la femme doit travailler et ne pas rester au foyer. Il ne faut pas être pressé et construire sa vie au fur et à mesure. »

Marie-Dominique souhaite devenir journaliste.

Tous les sujets qui touchent la femme suscitent de nombreux tabous dans les familles. C’est pour cette raison que les religieuses ont mis en place des causeries pour les jeunes filles du foyer. « Nous donnons des cours de biologie et d’anatomie sur le fonctionnement du corps et les maladies du type MST. Par exemple, beaucoup de jeunes filles ne savent pas ce que sont les menstruations. Elles paniquent complètement lorsqu’elles saignent pour la première fois », souligne une religieuse. Toutes les semaines, les causeries permettent d’aborder les sujets sensibles comme les grossesses précoces ou encore l’excision. « Elle sont attentives car c’est très nouveau pour elles. » Les sœurs souhaitent faire prendre conscience aux jeunes femmes de l’importance de leur rôle dans la société, de la vertu féminine et de la beauté de leur corps.

« Notre corps n’est pas la propriété de l’homme », rappelle Maria lorsqu’elle témoigne lors des “causeries” auprès des autres jeunes filles pour les sensibiliser sur le mariage. « J’ai 32 ans à présent et je ne peux pas retourner dans mon village car je refuse de me marier. Il faut que la femme puisse être indépendante financièrement, s’élever dans la société malienne par l’étude, l’éducation et le travail. » Un défi que l’ensemble des sociétés africaines doivent relever.

Journée internationale de la fille, Vision du Monde invite à parrainer 100 petites filles du monde entier

Ce lundi 11 octobre aura lieu la Journée internationale de la fille, l’occasion pour l’association Vision du Monde, d’alerter sur les pires formes que peuvent prendre les violences faites aux filles dans les contextes fragiles, lorsqu’elles sont motivées par l’extrême pauvreté.

Chaque minute à travers le monde, 22 filles sont mariées avant leurs 18 ans, chaque année, près de 800 000 jeunes filles âgées de moins de 15 ans sont victimes de grossesses précoces, avant la pandémie, 132 millions de filles étaient privées d’éducation. Elles risquent d’être 11 millions à ne pas retrouver le chemin de l’école, en raison de la crise sanitaire.

L’éducation des filles en péril

Alors que l’éducation est un levier indispensable à l’émancipation des filles et au développement des populations, leur droit d’aller à l’école reste encore massivement bafoué. Face aux crises, les enfants et plus particulièrement les filles sont les plus exposés aux violences intensifiées par la fermeture des systèmes scolaires. Suite aux différentes mesures liées à la pandémie, ce sont des millions des filles supplémentaires qui risquent de ne pas reprendre le chemin de l’école, victimes de mariages et grossesses précoces et de travail infantile.

Dans les pays en développement, la pauvreté des familles représente un frein majeur à la scolarisation des petites filles. Frappées de plein fouet par la précarité, ces familles vulnérables sont contraintes de marier leur fille très jeune, pour des raisons financières. Certaines d’entre elles, voient le mariage comme le seul espoir d’une vie meilleure, bien loin de se douter qu’il viendra davantage assombrir leur avenir et les plonger dans le cercle vicieux de la pauvreté. Elles doivent bien souvent endosser un rôle jugé incompatible avec le suivi de leurs études.  

Le mariage précoce, une triste réalité en augmentation

Représentant une violation des droits de l’enfant, le mariage précoce demeure une réalité pour beaucoup trop de filles : 12 millions d’entre elles sont mariées avant l’âge de 18 ans chaque année.

La pandémie de COVID-19 a notamment provoqué une hausse inédite de cette pratique, ainsi 10 millions de filles supplémentaires risquent d’être mariées précocement en raison de la pandémie. Les mariages précoces ont plus que doublé entre mars et décembre 2020, par rapport à l’année précédente, et le nombre risque encore d’augmenter.

L’association Vision du Monde œuvre pour un monde où les filles peuvent grandir à l’abri du danger

Au sein de ses 18 programmes de développement répartis dans 11 pays, Vision du Monde place la défense des droits de l’enfant au cœur de ses actions. L’association se mobilise pour que chaque fille puisse avoir accès à l’éducation et grandir dans un environnement sûr où elle peut devenir actrice du changement. Via des Clubs d’enfants, les filles elles-mêmes s’emparent de la lutte contre les mariages précoces et sensibilisent leur entourage. Au Bangladesh, ce sont plus de 2 000 mariages d’enfants qui ont été récemment annulés !  

Cette année à l’occasion de la Journée internationale des filles, Vision du Monde invite les Françaises et les Français à parrainer 100 filles  pour leur permettre de grandir dignement loin de toutes formes de violences.  

Paris Fashion Week, l’Oréal rappelle son engagement aux côté des femmes

À l’occasion de la Paris Fashion Week, la première marque de beauté au monde s’empare une nouvelle fois d’un lieu hautement symbolique pour célébrer ses valeurs féminines et féministes, et rappeler l’importance de son programme « Stand Up contre le harcèlement de rue ».

Comme chaque année depuis 2017, le dimanche 3 octobre à 15 h, L’Oréal Paris, partenaire officiel de la Paris Fashion Week ®, organise la 4ème édition de son Défilé tant attendu et ouvert à tous, retransmis dans plus de 30 pays sur les réseaux sociaux de la marque.

Le thème de cette édition, qui marque également le 50ème anniversaire de la signature emblématique de la marque « Parce que vous le valez bien », est une ode à l’émancipation des femmes et à la diversité, et rappelle l’engagement militant de L’Oréal Paris aux côtés de toutes les femmes. Un engagement qui s’illustre également par le programme de formation   « Stand Up contre le harcèlement de rue », conçu pour lutter contre ce fléau et permettre aux femmes de marcher librement, sans crainte.
 
Une édition qui se distingue des précédentes également par sa direction créative audacieuse, qui célèbre la liberté de mouvement, d’expression de soi et de féminité. En organisant son défilé sur le Parvis des Droits de l’Homme – lieu chargé d’histoire où fut adoptée la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – et en le rebaptisant pour l’occasion, « Parvis des Droits de L’Homme et de la Femme », L’Oréal Paris veut amplifier son message d’émancipation à destination de toutes les femmes du monde.

Pour Delphine Viguier-Hovasse, Directrice Générale internationale de L’Oréal Paris : « Le Défilé de cette année se veut une tribune exceptionnelle pour l’émancipation des femmes. Il véhiculera un message fort en faveur de l’estime de soi et bouleversa les codes des défilés traditionnels en invitant le public à rejoindre le programme “Stand Up contre le harcèlement de rue”. L’événement célèbrera notre vision de la féminité et du féminisme, et sera un cri de ralliement pour toutes les femmes – mais aussi pour les hommes – qui partagent nos convictions. Je suis fière de réunir notre famille mondiale de porte-parole inspirants pour défendre ces valeurs. »
Des porte-parole internationaux seront présents pour représenter les valeurs de diversité et d’inclusion de la marque, parmi lesquels Katherine Langford, Helen Mirren, Camila Cabello, Gemma Chan, Yseult, Nidhi Sunil, Aja Naomi King, Camille Razat, Jaha Dukureh, Liya Kebede, Cindy Bruna, Soo Joo Park, Luma Grothe, Nicolaj Coster Waldau, tout en perpétuant la tradition de L’Oréal Paris : mettre en scène une vision unique de la beauté dans les lieux les plus emblématiques de la Capitale.

Cette vision créative audacieuse est particulièrement pertinente cette année, puisque L’Oréal Paris fête le 50e anniversaire de la création de son fameux slogan « Parce que vous le valez bien », un puissant message féministe sur la valeur individuelle qui unit les consommatrices autour de la marque. L’Oréal Paris souhaite poursuivre aujourd’hui un objectif universel : être aux côtés de chaque femme, peu importe son âge et quelle que soit son origine, pour l’aider à prendre conscience de sa valeur.

“The Space That Makes Us Human”, une série documentaire au cœur du débat spatial mondial

Réunissant bon nombre des principaux acteurs.ices de l’écosystème spatial international contemporain, The Karman Project dévoile le documentaire “The Space That Makes Us Human” (l’espace qui nous rend humains), tissant des liens entre l’Art et la science menée par l’agence de production et de stratégie créative Impolite Culture GmbH.

Au moment où l’espace est une part essentielle du futur de l’humanité, l’ambition de ce projet est de faire entendre des voix nouvelles au sein du débat mondial spatial, accélérant ainsi les collaborations et coopérations vers un avenir où l’espace sera exploré et investi dans le sens du bien commun.

Cette nouvelle série de documentaires met en avant l’importance de la diplomatie spatiale avec des leaders de l’industrie spatiale publique et privée, destinée à engager un dialogue entre les acteurs de la communauté spatiale et la société, dans le but de susciter une prise de conscience de l’importance de la coopération spatiale, et analyse ainsi les retombées positives de l’exploration spatiale sur l’humanité.

À travers ce documentaire mêlant aux entretiens inédits des courts-métrages réalisés par des cinéastes reconnus, le projet dévoile les réflexions et anecdotes de figures centrales de la communauté spatiale réunis au sein du Karman Project dont plusieurs femmes d’influences Karen Hitschke, Impact investisseur, Katherine Bennell, Director of Space Capability and Director of Robotics & Automation Australian Space Agency, Hélène Huby, Co-Founder & Chairwoman of The KarmanProject, VP Orion-ESM, dont vous pouvez retrouvez les interviews sur la chaine YouTube de Brillante Magazine.
Mais également des hommes et pas des moindres : Jean-Jacques Dordain, ancien directeur général de l’ESA, William Gerstenmaier, ancien administrateur associé de la NASA et actuel vice-président de Space X, Thomas Pesquet, astronaute, Chris Boshuizen, entrepreneur et investisseur spatial.

Le documentaire met en lumière des aspects clefs, tels que les technologies spatiales en tant que vecteurs essentiels de l’éducation, la connectivité, de la lutte contre le changement climatique ou encore les questions de gouvernance et diplomatie spatiales. Conçus par la Karman Community, ses quatre chapitres explorent également l’étroite relation que l’humanité entretient avec l’espace, autant d’expériences artistiques s’adressant aussi bien aux experts qu’à un public plus vaste fasciné par l’espace.

Le chapitre 1 “Exploring The Unknown” (Explorer l’inconnu) nous entraîne au sein d’un parcours orinique qui commence au début de l’existence, dans cette expérience commune aux êtres humains, qui en regardant vers le ciel, se laissent aller au rêve. Le duo de réalisateurs Bonasia & Narcisi se penche sur la source de toute exploration, nous emmenant dans un voyage vers l’inconnu pour comprendre les limites de l’univers – et y briser les nôtres.

Le chapitre 2 “Cosmic Link” (Lien cosmique) est conçu par trois réalisateurs et produit entre la France, l’Allemagne et l’Ukraine. Ce film emprunte la forme d’une danse légère mettant en scène 30 danseurs dirigés par le chorégraphe Sadeck Waff. Cosmic Link représente la connexion entre l’espace et la Terre,ainsi que la connectivité des hommes et des machines en tout temps et tout lieu, grâce aux infrastructures spatiales. Le film comprend un extrait d’interview deJonathan Hofeller, vice-président des ventes commerciales de Starlink chez Space X, il est réalisé par Lorenzo Musiu, Anastasia Kovalchuk, Stephane Barbato.

Le chapitre 3 “Terra Cene” En 1977, le Golden Record étant envoyé dans l’espace,contenant des sons et des images sélectionnés pour représenter la diversité de la vie et de la culture sur Terre, et destiné à toutes formes de vies extraterrestres intelligentes susceptibles de le trouver. Dans ce film, les réalisateurs Rodrigo Inada et NONO – Nono Ayuso – explorent comment les hommes ont tenté d’établir le contact avec des formes de vies existantes par-delà notre galaxie, sur de lointaines planètes. Un constat s’impose : 50 ans seulement après le lancement d’Apollo, nous avons malheureusement perdu le contact avec notre planète.

Pour clôturer cette série, le chapitre 4 “The Way Forward” (La voie à suivre) souligne notre responsabilité collective face à notre avenir dans l’espace, lequel ne pourra être assuré qu’à travers une collaboration transparente et responsable. Inspiré par les 300 scientifiques impliqués dans le projet Event Horizon Telescope qui a permis de photographier la toute première image d’un trou noir, le duo de réalisateurs Jungle dépeint notre ambition collective d’explorer “The space that makes us human”.

Une première exclusive a été diffusée le 19 juillet 2021, devant un public d’environ 2 millions de personnes sur le site NOWNESS.

Le premier film pourra être visionné le 19 juillet 2021 sur la plateforme : media.karmanproject.org.
Les autres chapitres seront ensuite diffusés indépendamment tous les deux jours.

“Nées pour surfer”, un hommage aux femmes qui font le surf

Loin du cliché tenace du surfeur blond à la peau tannée par le soleil et les embruns, les femmes, font le surf et font du surf. Ce sport, si masculin, attire de plus en plus de mamans, d’exploratrices, de globe-trotteuses ou encore d’activistes qui font changer le regard du grand public et c’est tant mieux !

L’hommage que Carolina Amell rend à ces femmes est beau et émouvant.

Carolina Amell est graphiste freelance créative. Elle est tombée amoureuse du monde de l’édition et plus particulièrement des livres illustrés et de l’aspect créatif que requiert leur création. Sa sensibilité de graphiste est criante de beauté dans le livre qu’elle nous présente ici, hommage en forme d’ode aux femmes qui pratiquent le surf.

Elles sont photographes, réalisatrices, globe-trotteuses, entrepreneuses ou “mamans professionnelles” et entretiennent toutes une passion en commun, aller glisser sur l’océan. Entrer dans la vague qui donnera ce shoot d’adrénaline tant attendu, cette sensation de risque. Mesuré, certes, mais risque quand même.

Surfeuses et femmes

Qu’on ne s’y trompe pas, ces femmes engagent autant d’énergie à la pratique de leur sport que le font les hommes. Pas de protection supplémentaire, de soins ou d’artifices de sécurité, les femmes que Carolina présente prennent en réalité bien plus de risques que leurs homologues masculins. Elles mènent leurs vies de femmes, leurs vies de revendicatrices, pour certaines, et leurs vies sportives de haut – très haut – niveau.

Leur philosophie, leurs motivations, elles les expliquent en complément de splendides images, beautés réelles et charnues. Charnues comme les vagues, charnues comme la houle, charnues comme de vraies femmes, loin des clichés anorexiques d’ordinaire portés pour vendre quelque vêtement sans âme.

De grands noms au service d’une cause noble

Si ces femmes parlent et témoignent de leur passion, c’est pour délivrer un double message au sein de cet ouvrage. De front, elles soutiennent la voix de l’océan, militent pour la préservation et le respect de cet écosystème si vulnérable qui anime leurs feux sacrés. En tant que femmes, elles forcent le respect dû à toutes celles et à tous ceux qui ont osé. Osé aller dans la vague, oser saisir cette chance dont Séréna Lutton dit “Dans la vie, la seule chance qu’on a est celle qu’on se donne”.

En définitive, ce ne sont pas 36 portraits de 36 femmes ou de 36 surfeuses, que nous propose ce beau livre, touchant et captivant de Carolina Amell. Au delà du genre et des clmichés, ce sont 36 portraits d’êtres humains qui entretiennent en commun une passion.

Nées pour surfer

  • Édition Glénat
  • 22 x 28,5 cm
  • 242 pages
  • 39,50 €
  • EAN : 9782344042922

Thaïlande. Des féministes harcelées pour leur engagement démocratique.

LAUREN DECICCA / GETTY IMAGES VIA AFP

D’après un rapport publié en février dernier par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, les droits fondamentaux des femmes qui ont joué un rôle majeur dans la conduite de manifestations pro-démocratiques en 2020 en Thaïlande ont fréquemment été bafoués dans le but d’entacher leur crédibilité et de les décourager.

« Garder la tête haute : c’est la devise des défenseures* des droits humains en première ligne des manifestations pro-démocratie en Thaïlande ». C’est ainsi que pourrait se traduire le titre du rapport Standing tall – Women human rights defenders at the forefront of Thailand’s pro-democracy protests . 22 femmes ont été interviewée, toutes engagées dans la protection et la promotion pacifiques des droits humains et des libertés fondamentaux dans le cadre des manifestations qui ont démarré en juillet 2020 réclamant une réforme de la monarchie à travers le pays. Ces militantes ont été les cibles systématiques d’acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux pour avoir participé à ces rassemblements .

Attaques et violences répétées

Recours à des lois et décrets répressifs contraires aux normes internationales , harcèlement, intimidation et surveillance de la part des autorités qui se rendaient notamment à leur domicile ou dans leur établissement universitaire afin de les intimider ou recueillir des informations sur leurs activités: la liste des attaques et tentatives de déstabilisation est longue. Elles doivent aussi faire face à d’autres types de violences liées à leur sexe : elles ont notamment rapporté avoir été la cible d’agressions par les acteurs gouvernementaux, principalement des violences et harcèlements oraux qui leur étaient destinés uniquement en raison de leur sexe et/ou de l’expression de leur genre. Elles ont en outre subi une pression de la part de leur propre entourage en raison de leur militantisme. Cette situation a touché les étudiantes de façon disproportionnée, car elles sont nombreuses à dépendre de leur famille.

Démocratie et féminisme

Les féministes ont connu des difficultés au sein même du mouvement pro-démocratie. Une frange de manifestants jugent que leurs combats sont moins urgents que la lutte démocratique et qu’ils peuvent attendre. « Ça serait complètement hypocrite de prétendre se battre pour la démocratie tout en ne voyant rien de mal dans l’inégalité des sexes » condamne Verita Sriratana, professeure agrégée au Département d’anglais de la Faculté des arts de l’une des plus grandes universités de Bangkok, l’Université Chulalongkorn, et engagée sur les questions féministes en Thaïlande.

Le rapport formule de nombreuses recommandations tant à l’égard du gouvernement thaïlandais que de la communauté internationale pour assurer la protection des femmes défenseures des droits humains et le respect de leurs droits fondamentaux conformément aux normes internationales.

*le parti qui a été pris ici est de féminiser à dessein le mot “défenseur”, même si la féminisation du terme n’est pas reconnue par l’Académie française.

Iran : trois femmes détenues politiques entament une grève de la faim

Trois femmes ont entamé une grève de la faim dans la prison de Qarchak en Iran pour protester contre les conditions déplorables dans lesquelles elles sont détenues.

Les prisonnieres, Sakineh Parvaneh, Soheila Hejab et Zeinab Jalalian ont entamé une grève de la faim ces derniers jours pour protester contre le traitement inhumain infligé par les autorités pénitentiaires, les peines de prison inéquitables et le non-respect du principe de la séparation des détenus par le type et la durée de la détention.

La prisonnière politique Zeinab Jalalian a entamé une grève de la faim depuis le samedi 20 juin pour exiger son transfert à la prison centrale de la ville de Khoy, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental. La détenue kurde de souche, qui a été transférée de la prison de Khoy à la prison de Qarchak le 10 mai, avait récemment annoncé qu’elle entamerait une grève de la faim dans les prochains jours si elle n’était pas transférée à la prison de Khoy. Cette prisonnière politique a récemment été diagnostiqué du Coronavirus mais est détenue dans la salle de quarantaine de la prison de Qarchak sans accès à des soins médicaux.

Le 16 juin 2020, un militant des droits de l’homme basé à Téhéran a publié sur sa page Facebook les informations concernant le transfert de Zeinab Jalalian à la prison de Qarchak. «Malgré son infection par le coronavirus, les conditions de son emprisonnement n’ont pas changé. Même lorsqu’elle a été emmenée à l’hôpital pour subir un test de dépistage du coronavirus, elle a été maintenue menottée, y compris pendant l’examen. Elle a envoyé des lettres à de nombreuses autorités, mais personne n’a prêté attention à sa situation difficile », a-t-il écrit.

Zainab Jalalian, qui vient d’une famille kurde à Maku, dans le nord-ouest de l’Iran, est en prison depuis 13 ans.

Soheila Hejab, une autre prisonnière politique, a également entamé une grève de la faim depuis le 16 juin pour protester contre sa détention à la prison de Qarchak à Varamin et contre le refus des autorités de la transférer à la prison d’Evin.

Soheila Hejab a été violemment arrêtée par les agents des Gardiens de la révolution après avoir assisté à une audience devant la cour d’appel le 23 mai. Elle a été arrêtée pour la première fois en janvier 2018 à Shiraz pour «rassemblement, collusion et propagande contre le système». Elle a été arrêtée de nouveau le 6 juin 2019 par la Revolutionary Guard Intelligence Organisation et emmenée à la prison d’Evin où elle raconte avoir été si violemment battue par des gardiens de prison qu’elle a dû être emmenée à l’hôpital. Cependant, elle a été renvoyée en prison avant tout traitement.

Le 14 mars, Soheila Hejab a été temporairement libérée sous caution lourde. Le 18 mars, un tribunal présidé par le célèbre juge Mohammad Moghiseh l’a condamnée à 18 ans de prison pour «propagande contre le système», «formation d’un groupe de défense des droits des femmes» et «appel à l’organisation d’un référendum pour modifier la Constitution». La Cour d’appel a maintenant confirmé la peine.

La prisonnière politique Sakineh Parvaneh est également en grève de la faim depuis le 25 mai pour protester contre sa peine de cinq ans d’emprisonnement et sa détention illégale avec des prisonniers reconnus coupables de crimes violents.

Le tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné la prisonnière kurde à cinq ans de prison et à deux ans d’interdiction d’appartenir à des groupes politiques. Elle a récemment été battue par plusieurs criminels en prison.

Ils l’ont pris pour cible après que des responsables de la prison du quartier 3 de la prison de Qarchak les aient incités à la malmener.

Sakineh Parvaneh vient d’une famille kurde de la province de Khorasan, dans le nord-est de l’Iran. Elle a été transférée au quartier des femmes de la prison d’Evin après la période d’interrogatoire.

En mars 2020, la prisonnière politique a été transférée au quartier des femmes à Evin, où elle a griffonné des slogans anti-régime sur les murs et pour laquelle elle a été punie. Elle a ensuite été envoyée à la prison de Qarchak.

Plusieurs cas de mauvais traitements épouvantables ont été signalés à la prison de Qarchak.

L’installation est un élevage de poulets désaffecté qui détient des prisonniers dans des conditions surpeuplées et insalubres, sans accès à l’eau potable, à une nourriture décente, aux médicaments et à l’air frais. Connu pour ses conditions de vie «inhumaines», l’établissement était destiné à emprisonner des criminels de droit commun, mais le pouvoir judiciaire l’a également utilisé pour détenir des militants et des dissidents. De nombreuses informations ont fait état d’agressions à l’encontre de détenus à la fois par d’autres détenus et du personnel pénitentiaire, ainsi que d’une consommation de drogues et de maladies infectieuses.