Les minettes en goguette la jolie marque de vêtements adaptés à toutes les femmes

La marque de vêtements initialement post-cancer du sein, lancée à Marseille il y a un an par Véronique Gonzalez, s’étoffe et se développe.

L’histoire est belle, Véronique Gonzalez l’a raconté à nos confrères des Nouvelles publications : « Un jour, sous la douche, j’ai senti une boule sous mon sein gauche. Je suis allée voir mon docteur et, après plusieurs examens, on m’a diagnostiqué un cancer du sein en juin 2016. Afin d’être certaine que la tumeur disparaisse, j’ai décidé de me faire retirer le sein. Puis on m’a prescrit de l’hormonothérapie. À ce moment-là, j’ai commencé à avoir de nombreux effets secondaires : sensibilité de la peau due aux cicatrices, prise de poids, transpiration excessive, bras qui gonfle, j’avais la sensation de ne plus maitriser mon corps »

Deux ans plus tard l’annonce de sa maladie, son poste chez Ikéa est supprimé : « C’est à ce moment là que je me suis jetée à l’eau, avec l’idée de créer de jolis vêtements féminins, adaptés à nos pathologies post-cancer. Car en plus de notre maladie, ne pas pouvoir s’habiller comme on le souhaite, ça nous mine le moral ! Imaginez que 95 % de la mode est en polyester et cette matière est insupportable pour nous. Ca nous gratte en permanence. »

De là commence une formation intensive en stylisme pour cette néophyte déterminée de 48 ans.

Eco responsables, les tissus sont choisis avec soin pour leur qualité et les bénéfices pour la peau, les cicatrices et l’environnement. Les vêtements sont dessinés pour pallier aux effets secondaires des traitements.

Véronique Gonzalez, fondatrice Les minettes en goguette DR.

Après un an d’existence et initialement destinée aux femmes atteintes d’un cancer du sein, Les Minettes en Goguette décident aujourd’hui d’élargir leur collection à toutes celles en quête de tenues confortables et écoresponsables. Ménopause, surpoids, poitrine imposante…, nombreuses sont celles à chercher des vêtements qui s’adaptent à leur corps et non l’inverse. Une évolution accompagnée par l’ouverture d’une boutique à Marseille.

Les minettes en goguette DR.


« Honnêtement, lorsque j’ai lancé Les Minettes en Goguette, je pensais que les effets secondaires vécus par les femmes ayant eu un cancer du sein étaient spécifiques à cette maladie. Je ne mesurais pas le nombre de personnes qui ont des problèmes pour s’habiller en général. Que ce soit en raison d’un surpoids, de cicatrices, d’eczéma… Et rien n’est prévu pour elles. J’ai envie de changer cela et d’accompagner toutes celles qui ont besoin de retrouver du confort. Celles qui veulent aussi des produits sains, à la fois pour elles et pour l’environnement », explique Véronique Gonzalez.

Une décision prise au fil des salons auxquels cette marque marseillaise a participé pour sa première année d’existence. Au fur et à mesure des échanges, cette entrepreneuse de 49 ans se rend compte des besoins, mais  surtout, que les vêtements des Minettes en Goguette sont adaptés à chaque situation. Avec son tissu déperlant,  la robe Ingrid convient ainsi parfaitement aux femmes en pleine ménopause et confrontées à des problèmes de  transpiration. Le top Akiko et la tunique Jeanne s’adaptent à celles qui ont une poitrine imposante grâce à leurs élastiques. Enfin, le maillot de bain Inès protège la peau des clientes ayant une hypersensibilité avec son tissu anti-UV. « Le plus souvent, c’est à nos corps de s’adapter aux vêtements. Nous, nous avons cherché à produire  l’effet inverse en faisant attention aux détails et aux matières avec des tissus certifiés et écoresponsables »

Pour les prochains mois, Les Minettes en Goguette travaillent sur de nouveaux prototypes qui seront lancés en précommande cet été. Dont notamment un maillot de bain, des tops et une robe. L’équipe a également prévu de décliner les vêtements déjà disponibles en proposant d’autres options de cols ou des manches longues dès le mois de septembre.
Des tenues qui pourront bientôt être essayées dans la première boutique de la marque. En effet, Les Minettes en Goguette viennent d’être sélectionnées pour occuper d’ici novembre l’une des nouvelles enseignes du passage des Folies Bergères, en plein cœur de Marseille. Ces bâtiments
Haussmannien, réhabilités par Soleam, ont pour but de mettre en avant la production et la création locale, tout en donnant une seconde vie au centre-ville marseillais. « Les clientes ont besoin d’essayer les vêtements avant de se décider. Cette boutique va nous aider. Nous voulons aussi que ce soit un lieu d’écoute et de partage, un lieu où l’on puisse venir voir comment nous travaillons et surtout co-créer nos prochaines tenues. C’est une superbe opportunité » conclut véronique Gonzalez.

E-boutique : lesminettesengoguette.com

Docu : La Révolution Menstruelle” de Mélissa Carlier

Mélissa Carlier propose un documentaire anti-tabous sur les règles qui explore les multiples facettes du Flux Libre Instinctif.

En France, environ 15,5 millions de femmes de 15 à 50 ans sont concernées par les menstruations.
Malheureusement, encore aujourd’hui, et ce, depuis des siècles, cet évènement qui concerne les femmes près de 450 fois dans leur vie, est vécu dans l’ignorance, le tabou, la souffrance…
Mais depuis quelques années, un nouveau paradigme est en train d’éclore comme en témoignent des milliers de femmes partout dans le monde.
“La Révolution Menstruelle” dévoile au grand jour cette nouvelle vision.
Ce documentaire de la réalisatrice Mélissa Carlier permet de découvrir une nouvelle approche des menstruations, où les femmes sont en pleine capacité de ressentir et libérer leur sang directement aux toilettes, en se réappropriant leur corps.

Une capacité connue sous le nom de Flux Libre Instinctif et qui semble impacter de manière inattendue la vie de ces femmes.
L’expression « flux libre instinctif » apparaît pour la première fois en 2012 à l’initiative de Léna Abi Chaker. Cette méthode est originaire des États-Unis. Elle connait un essor en France sur internet en 2015 via des blogs ou des chaînes YouTube.

Le but de ce projet ? Oser bousculer les croyances sur les menstruations et les capacités inexploitées du corps en découvrant les recherches et les témoignages de ces femmes pour qui ce phénomène a changé leur vie.

À travers de documentaire, j’aimerais pour la première fois transmettre l’essence même de ce nouveau paradigme où les femmes ne vivent plus leurs menstruations comme un fardeau, mais comme un cadeau.” explique la réalisatrice Mélissa Carlier.

Et si finalement tout pouvait être autrement ?
Il y a urgence à prendre conscience de ce phénomène : aujourd’hui encore, les menstruations font littéralement souffrir les femmes du monde entier.

Les chiffres sont éloquents :


– Une femme sur trois dit s’être déjà fait humilier à cause de ses règles (Étude IFOP 2021) ;
– 57 % des femmes disent ne jamais avoir eu d’enseignement formel à ce sujet ;
– 69 % des femmes se sont déjà retrouvé en situation de précarité menstruelle ;
– 21 500 € : c’est le coût engendré par les menstruations dans la vie d’une femme.


En bref, le tabou des règles laisse les femmes dans l’ignorance, la précarité et les difficultés financières.
Une situation qui n’est pourtant pas une fatalité, à condition de démocratiser les connaissances autour du flux libre instinctif, cet art de gérer ses menstruations sans serviettes ni tampons. Car oui, il est possible d’apprendre à libérer le flux menstruel directement aux toilettes !
Ainsi, depuis 2017, plus de 800 femmes en France ont été accompagnées pour reconquérir leur capacité naturelle de continence menstruelle. C’est avec succès que chacune d’entre elles a mis en place cette nouvelle vision.

L’éducation menstruelle : la première étape de tout changement


Parce que « le savoir c’est le pouvoir », il est absolument fondamental de transmettre la connaissance précise et juste du fonctionnement du corps de la femme, du cycle menstruel et des menstruations pour permettre à chacune d’agir en conscience dans ses choix. Mais surtout de comprendre, de se réapproprier son propre corps et ne plus le subir.
À travers des témoignages de pratiquantes, de spécialistes et la propre histoire de la réalisatrice, ce documentaire invite la spectatrice à prendre conscience de sa propre manière dont elle perçoit ses menstruations pour finalement se libérer de conditionnements inhibants, et tendre vers une profonde libération.


Loin d’être un nouveau dogme pour la femme, le flux libre instinctif n’est autre qu’une réconciliation avec notre corps de femme. Il est donc important que cette information soit accessible au maximum d’entre elles.
Déjà demandé au sein des écoles pour l’éducation menstruelle de nos jeunes, ou encore dans des milieux où la précarité menstruelle fait ravage, ce sujet reste par ailleurs d’utilité publique.

Cette création originale est à découvrir sur la plateforme On.Suzane à partir du 6 juin.
L’avant-première aura lieu le 23 mai à 20 h en présence de la réalisatrice et de l’équipe au MK2 nation Paris.

Charge mentale : génération de femmes débordées.

En 2023, combiner vie de famille et carrière est encore source de charge mentale pour les femmes en entreprise. Une étude menée par Capterra en janvier 2023 auprès d’un panel de 1013 participants, dont 499 femmes et 517 hommes, montre que la charge mentale liée à la combinaison de la vie professionnelle et familiale est toujours un défi pour les femmes en entreprise. 

Bien que des avancées aient été réalisées pour permettre aux femmes d’accéder à une égalité professionnelle, des obstacles subsistent, notamment la difficulté de concilier vie de famille et carrière professionnelle. 

Sur l’ensemble des employées interrogées, 78% des femmes partagent l’opinion qu’il est encore difficile pour une femme active de conciler vie professionnelle et familiale. . De plus, 60% des employées mères de famille ont affirmé que s’occuper de leur famille générait une charge mentale pesante

Alors que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de connaître des interruptions de carrière liées à la famille, la question de la conciliation entre vie professionnelle et familiale reste un enjeu majeur pour les entreprises souhaitant promouvoir l’égalité des sexes. Bien que des mesures juridiques aient été mises en place, il reste encore beaucoup à faire pour permettre aux femmes d’associer sphère privée et professionnelle sans ressentir de stress supplémentaire. 

La conciliation des responsabilités professionnelles et familiales, un défi pour 60% des employées des mères de famille 

La conciliation des responsabilités professionnelles et familiales est une difficulté bien présente dans le quotidien des femmes actives : 60% des employées qui sont également des mères de famille disent ressentir une charge mentale supplémentaire quant à la gestion de leur vie professionnelle et parentale. L’arrivée d’un enfant est un exemple majeur de changement pour

les femmes, nécessitant une réorganisation de leur emploi du temps professionnel, en particulier lorsqu’elles prennent un congé de maternité. 

Bien que 63% des mères ayant annoncé leur grossesse sur leur lieu de travail actuel n’aient ressenti aucune inquiétude quant à leur carrière professionnelle, 38% d’entre elles ont tout de même été préoccupées par les conséquences potentielles de cette nouvelle sur leur travail: 11% affirment avoir été “assez’ voire même très préoccupées pour 27 % d’entre elles. 

Outre le stress potentiel lié à la prise d’un congé de maternité et à la reprise du travail avec l’accumulation de tâches à gérer, la parentalité ajoute une responsabilité permanente supplémentaire dans la vie quotidienne des femmes. De fait, 50 % des mères de familles jugent comme “plutôt difficile” (42 %) voire “très difficile” ( 8 %) d’équilibrer responsabilité parentale et vie professionnelle, quand 40 % des hommes interrogés l’estime comme “plutôt difficile” (38 %) à “très difficile” (2 %).

Quel rôle pour les entreprises ? 

Selon notre étude, les parents de sexe féminin semblent désavantagés par les nouveaux modes de travail. Bien que 78 % des employés travaillant en mode hybride ou à distance affirment qu’il est facile de séparer travail et vie privée, certains salariés considèrent que ce mode de travail affecte leur équilibre professionnel et personnel. 

Les femmes semblent être plus touchées que les hommes, 31 % d’entre elles ayant des difficultés à séparer vie professionnelle et vie privée, contre seulement 15 % des hommes

Les femmes travaillant selon ces modèles ressentent également plus de stress (42 %) que les hommes (14 %) en conciliant vie professionnelle et obligations parentales.

Bien qu’il ne soit pas de la responsabilité des entreprises d’interférer dans l’équilibre des responsabilités parentales de leurs employés, elles peuvent néanmoins aider les employés ayant des enfants à mieux concilier leurs obligations professionnelles et personnelles. Par exemple, elles peuvent revoir leurs politiques en matière d’objectifs à atteindre en adoptant une échelle mensuelle plutôt que quotidienne ou hebdomadaire afin de réduire le stress lié à une performance quotidienne optimale. 

Une autre option envisageable est d’évaluer si le modèle de travail proposé (présentiel, à distance ou hybride) prend en compte les défis quotidiens rencontrés par ces employés. 

Une autre action que peut mener une entreprise en faveur de cette catégorie de salarié(e)s est de proposer des aides adaptées. L’étude révèle toutefois que seuls 20 % des parents bénéficient d’aides de leur entreprise, et que 36 % jugent ces aides insuffisantes pour équilibrer leur vie professionnelle et leur vie privée. 

En analysant la répartition par sexe des répondants déclarant ne pas avoir accès à une quelconque aide, on constate que les femmes sont majoritaires (60 %) par rapport aux hommes (36 %).

Face à la difficulté d’accès aux infrastructures publiques de garde d’enfants et aux impératifs scolaires, un soutien approprié de la part des entreprises est nécessaire pour permettre aux parents, et surtout aux femmes, d’équilibrer travail et vie familiale. 

L’importance de privilégier la santé mentale au travail 

Favoriser le bien-être physique et mental des employés devrait être une priorité pour les entreprises, mais la santé mentale reste souvent négligée. 84 % de l’ensemble des répondants ont déclaré être impactés par un épuisement léger à extrême

Mais les employés sont-ils à l’aise pour faire valoir l’importance de leur santé mentale au travail ? Un sentiment positif est partagé à cet égard par une majorité d’entre eux se déclarant plutôt à l’aise (32 %), à l’aise ( 27 %), voire très à l’aise (15 %). À l’inverse, ils sont 25 % à déclarer le contraire, certains se décrivant comme assez mal à l’aise (20 %) voire très mal à l’aise (5 %) pour en faire de même. Si une comparaison est effectuée par sexe, on peut constater que les hommes sont souvent plus à l’aise que les femmes sur ce sujet.

Pour faire face aux difficultés rencontrées par les employées quant à leur santé mentale, qu’ils soient parents ou non, une solution est disponible : les encourager à prendre un temps de repos dès que ceci s’avère nécessaire. Cependant, seulement 38 % des répondants disent pouvoir en bénéficier. Encore une fois, les inégalités entre les sexes sont présentes puisque 41% des répondants qui ont pu avoir accès à ce bénéfice sont des hommes et 35 % des femmes. 

Considérer le bien-être physique et mental de leurs employés au-delà de leurs performance, et ce, quelle que soit leur situation familiale ou leur sexe, est d’une importance cruaicle pour les entreprises. Lorsque ce facteur est favorisé, ipeut conduire à un engagement accru, quand à l’inverse, une absence de considération peut entraîner des conséquences négatives telles que l’absentéisme et la démotivation. Outre ces risques, négliger ce facteur peut même contribuer à accentuer des disparités présentes entre les deux sexes, notre étude indiquant le défi majeur que représente celui d’équilibrer vie professionnelle et personnelle, pour les femmes, et en particulier, celles qui font le choix d’une vie de famille. 

Méthodologie 

Pour collecter les données de ce rapport, Capterra a mené une enquête en ligne en janvier 2023 auprès de 1013 employés, dont 499 femmes et 514 hommes. 

Le panel a été sélectionné selon les critères suivants : 

Réside en France 

Âgé(e) de 18 à 65 ans 

S’étant défini(e) comme appartenant en tant que femme ou homme 

Employé(e)s à temps plein, à temps partiel ou en congé parental 

Travaillant dans une entreprise de 1 à plus de 10 000 employés 

N’exerçant pas en tant que stagiaire

La 6e journée nationale contre le sexisme fait le procès… du sexisme !

La journée nationale contre le sexisme s’inscrit depuis plus de 5 ans dans le paysage français. Tout au long de l’année, de nombreuses actions sont menées par les différentes associations féministes et les réseaux professionnels en appui des pouvoirs publics permettant des avancées bien réelles et des prises de conscience de l’aspect systémique du sexisme, même si les écarts persistent et les progrès sont encore trop lents.

Pour cette 6e édition, l’association Ensemble contre le Sexisme bouscule les codes et propose de faire le procès du sexisme en présence d‘Isabelle ROME, ministre en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Procureur.e.s, avocat.e.s, juges seront représenté.e.s par des membres d’Ensemble contre le Sexisme et de grand.e.s témoins.

C’est une façon originale d’aborder les différents thèmes puisque le sexisme se retrouve sur le banc des accusés.

« Notre association travaille en profondeur afin des dégager des thématiques d’une portée sociétale, historique et sociologique. Le fait que nous fédérions de nombreuses associations et collectifs engagés dans des domaines divers nous permet de travailler sur des sujets concrets et de faire des propositions innovantes pour éradiquer le sexisme et libérer les femmes de ce fléau car il reste encore beaucoup à faire » explique Catherine Ladousse, co- présidente d’Ensemble contre le Sexisme.

Les trois grands thèmes 2023 :

  • Le sexisme tue…

Cette thématique fait écho à la campagne de communication offerte par l’agence Nude à l’association avec pour thème : « Le sexisme tue … ». Le sexisme « tue » les femmes, au sens figuré. Il piétine leur créativité, leurs ambitions, leur liberté et leur désir.

…le talent et la créativité

En matière de création artistique et économique, le sexisme a éliminé, tout au long des âges, les femmes talentueuses, que ce soit dans le domaine du spectacle vivant, de la littérature ou d’autres expressions artistiques, les femmes sont les oubliées de l’Histoire.

Plus encore, dans le secteur du cinéma, les jeunes femmes sont souvent instrumentalisées pour leur corps, alors que les plus de 50 ans rentrent dans un tunnel qui les invisibilise.

Par ailleurs, la création de valeurs par les femmes rencontre de multiples obstacles, dans l’accès aux financements notamment. Les start-up dirigées par des femmes ont 3 fois plus de mal à se faire financer que celles des hommes.

…le désir

Les hommes et les femmes devraient comprendre que le sexisme est un vrai tue-l’amour, un tue-le-désir, qui empêche l’épanouissement des femmes dans leur sexualité.

  • Pourquoi les hommes ne se mobilisent-ils pas sur le sexisme ?

Si quelques hommes s’impliquent, ils sont encore trop peu nombreux à se mobiliser. Il ne s’agit pas ici de décrire les manifestations du sexisme perpétrées le plus souvent par les hommes mais de voir leurs réactions contemporaines aux actions menées en faveur de l’égalité : sont-ils des alliés ou des fossoyeurs de la lutte contre le sexisme ? Comment les mobiliser aujourd’hui pour lutter ensemble contre les manifestations du sexisme sous toutes ses formes ?

  • Le sexisme dans les institutions

L’État est loin d’être exemplaire. Les femmes sont souvent invisibles dans la gouvernance et le pouvoir est souvent confisqué par les hommes. Au-delà du sexisme interindividuel, il existe un sexisme institutionnel, souvent invisible et qui présente comme neutres des règles ou pratiques en réalité fondées sur un ethos masculin. De la formation à la prévention, des programmes de lutte contre le sexisme se développent mais pour quels résultats ?

Dans les entreprises privées et publiques comme en politique, il s’agira d’analyser l’impact du sexisme sur le partage du pouvoir et les moyens de l’éliminer.

« La force d’Ensemble contre le Sexisme c’est de jouer collectif pour rendre visible et dénoncer chaque manifestation du sexisme : en entreprise, dans l’orientation, dans la culture, dans la vie quotidienne. Les violences sexistes et sexuelles ne faiblissent pas en France malgré l’urgence et les solutions proposées par les associations féministes et la situation de crise de tous les secteurs, privés comme publics, ne facilitent pas la prise en charge des victimes. Cette année encore, nous combattrons de nombreuses inégalités entre les femmes et les hommes et le verdict sera sans concession… » conclut Yseline Fourtic- Dutarde (co-présidente d’Ensemble contre le Sexisme)

Informations pratiques

Le procès se tiendra en physique ou à distance :

Mercredi 25 janvier 2023 de 14h à 18h

Ministère de la Santé – 20, avenue de Ségur 75007 Paris

Inscriptions : www.ensemblecontrelesexisme.org

Deuxième édition du tour de France femmes 2023 du 23 au 30 juillet 2023

Après trois décennies d’absence, le Tour de France féminin a fait son grand retour lors de l’édition 2022 et un nouveau nom – fini l’appellation Tour de France féminin – pour suivre un tracé inverse aux hommes et terminer sa course dans les Vosges, au sommet de la Planche des Belles Filles, dimanche 31 juillet.

Le jeudi 27 octobre, Marion Rousse, la directrice de la Grande Boucle féminine, a dévoilé le parcours du Tour de France 2023. Après le nord-est, et comme leurs homologues masculins : place au sud-ouest ! 

« Toujours plus haut », affirme la directrice de l’épreuve, qui a pu détailler le programme des huit étapes, totalisant une distance de 956 kilomètres et confrontant surtout les championnes à de nouvelles difficultés. Le principe du passage de témoin avec le Tour a été conservé, mais les coureuses se retrouveront cette fois-ci à Clermont-Ferrand pour entamer dans une première séquence la découverte du Massif Central. En fin de semaine c’est la chaîne pyrénéenne qui fera le tri entre les grimpeuses les plus efficaces : la ligne d’arrivée au col du Tourmalet sera l’objectif de toutes les prétendantes au Maillot Jaune. Il faudra encore le défendre le lendemain sur le chrono final de Pau.

Présentation du parcours 2023 : Annemiek van Vleuten, vainqueur du TDFF 2022 et Marion Rousse, Directrice de la course

En rassemblant le peloton à Clermont-Ferrand, l’accent est une fois de plus mis sur le lien entre la course féminine et l’histoire du  Tour. Elles ne monteront pas au Puy de Dôme cette fois-ci, mais goûteront dès les premiers jours aux aspérités de la géologie auvergnate : de façon délicate dans la première étape qui ne verra peut-être pas le peloton totalement éparpillé ; puis de manière plus marquée sur la route de Mauriac où elles devront encaisser un dénivelé positif de 2 500 mètres avant de batailler pour le bouquet du jour.

Les sprinteuses auront probablement la parole à Montignac, où se trouve la grotte de Lascaux, mais devraient laisser leur chance sur la plus longue étape de la semaine (177 km), les côtes aveyronnaises se chargeant de sélectionner pour l’arrivée à Rodez les plus résistantes d’une échappée ou les puncheuses les plus tranchantes. L’air des Pyrénées commencera à se faire sentir sur les étapes d’Albi et de Blagnac, mais c’est le week-end venu que  les candidates au Maillot Jaune se départageront pour la première fois en haute montagne.

La légende est à nouveau au rendez-vous au col du Tourmalet, où les cyclistes du Tour ont goûté pour la première fois à l’altitude en 1910, à  2115 mètres. La ligne d’arrivée de la septième étape a été tracée cinq mètres plus bas, dans un décor où seules les meilleures grimpeuses du monde peuvent envisager la victoire. Celle qui y parviendra comptera probablement parmi les protagonistes encore en lice sur le contre-la-montre final, empruntant autour de Pau, mais en partie en sens inverse, le parcours sur lequel Julian Alaphilippe avait défendu son Maillot Jaune en 2019.

Le parcours du Tour de France femmes 2023 – A.S.O

Annie Ernaux, nouveau prix Nobel de littérature et championne des ventes.

Annie Ernaux, 82 ans, remporta le jeudi 6 octobre le Nobel de littérature. Elle est la 17e femme
à remporter ce prix mais surtout la première femme Française.

Figure de proue du féminisme contemporain, dans l’air du temps depuis quelques années, Annie Ernaux séduit ou divise l’élite intellectuelle, mais ne laisse pas indifférent. Suite à l’annonce de sa récompense, les libraires ont eu affaire à une nouvelle vague : tous les titres de la romancière se sont arrachés.
Par conséquent sa maison d’édition a décidé de réimprimer son œuvre pour faire face à la demande croissante.
C’est un chiffre impressionnant, près d’un million de livres, qui vont être réédités par la maison d’édition Gallimard.

Parallèlement à ses romans, Annie Ernaux tient un journal d’avant-écriture ; une sorte de livre de fouilles, rédigé année après année, qui offre une incursion rare de « l’autre côté » de l’œuvre.
Plongé au cœur même de l’acte d’écrire, le lecteur devient témoin du long dialogue de l’autrice avec elle-même : la pensée taillée au couteau, des idées en vrac, des infinitifs en mouvement ; des associations de mots, de morceaux de temps, et de confidences.

Pour la réédition de L’atelier noir, Annie Ernaux a souhaité augmenter l’ouvrage de pages inédites de son journal de Mémoire de fille.

« Nous sommes convaincus qu’elle va élargir son audience et on peut espérer atteindre les 5 millions d’exemplaires d’autant qu’un prix Nobel de littérature s’étend sur une période assez longue, précise le responsable des ventes de Gallimard, dans les colonnes du Parisien. Il poursuit : « Ce prix va donner à l’autrice une visibilité accrue à l’étranger même si son œuvre est déjà appréciée en Allemagne, en Espagne, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis. »

En Une des journaux Européen, le lendemain de sa victoire, Annie Ernaux a été accueillie aux Etats-Unis à l’invitation du centre culturel français de New York.
Traduite depuis trente ans aux États-Unis, l’auteure de “L’évènement” a été ovationnée par une assemblée constituée majoritairement de femmes.

Italie : “Femme, mère et chrétienne” Giorgia Meloni est-elle anti féministe ?

Dimanche 25 septembre 2022, le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni, est arrivé en tête des élections législatives qui ont eu lieu en Italie.

Âgée de 45 ans, la femme politique conservatrice qui se présente comme « femme, mère et chrétienne » met au cœur de son programme électoral Risollevare l’Italia (Redresser l’Italie), le soutien à la natalité et à la famille.

Qu’est-ce que la famille pour cette extrême droite postmoderne qui réaffirme la valeur de la triade traditionnelle Dieu, Patrie et Famille?

Avec un mélange de valeurs religieuses et laïques, le modèle familial reproposé est celui considéré comme «naturel», fondé sur le mariage hétérosexuel et la division rigide des rôles masculins et féminins, dans lequel les femmes garantissent l’«économie du don», un travail de soin non rémunéré et non reconnu dans une société organisée selon les principes de la hiérarchie des classes et des sexes, de l’individualisme compétitif et du profit individuel.

Le droit à l’avortement menacé en Italie ?

Plus encore qu’une opposition à l’avortement, Giorgia Meloni incarne cette droite dure et nationaliste qui veut renforcer la natalité et qui craint le déclin de la population face à une arrivée d’immigrés.
Il faut que les femmes fassent des enfants et il en va de la survie du pays, clame en résumé Fratelli d’Italia : « La population italienne est en déclin. Je ne dis pas que les étrangers ne devraient pas avoir d’enfants mais nous devons créer les conditions pour que les Italiens se reproduisent », déclarait récemment Carlo Ciccioli, un des leaders du parti.
Toutefois, la candidate d’extrême droite et favorite des sondages a déclaré qu’elle souhaitait protéger la maternité et trouver des solutions pour permettre aux femmes de ne pas avorter. Giorgia Meloni veut limiter le recours à l’IVG. “Nous ne toucherons pas à la loi sur l’avortement, nous voulons juste que (les femmes) sachent qu’il y a d’autres options”, a t’elle déclaré.

La France sera “attentive” au “respect” des droits humains et du droit à l’avortement en Italie, a affirmé lundi matin Élisabeth Borne. La Première ministre réagissait après la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni dimanche lors des élections législatives italiennes.

Au delà de la question de l’avortement, la communauté LGBT craint elle aussi de voir ses droits limités, au nom des valeurs familiales chrétiennes défendues par Giorgia Meloni.

Lors de rassemblements politiques, Giorgia Meloni a farouchement dénoncé ce qu’elle appelle “l’idéologie du genre” et “le lobby LGBT”.

L’éducation des enfants par des personnes du même sexe n’est pas normale, a suggéré un membre important du parti d’extrême droite qui devrait remporter les élections italiennes dimanche, jetant un nouveau coup de projecteur sur son programme socialement conservateur.

Les remarques de Federico Mollicone, porte-parole de la culture pour les Frères d’Italie (FdI) de Giorgia Meloni, ont déclenché l’indignation des opposants politiques et des médias sociaux alors que Meloni semble sur le point de devenir la première femme Premier ministre d’Italie.

Giorgia Meloni n’est certainement pas une icône féministe: il y avait une certaine ironie dans sa remarque, adressée à ses adversaires de la gauche réformiste, sur le fait que, si pour la première fois l’Italie avait une femme à la tête du gouvernement, il y aurait là une rupture du «plafond de verre».

Selon Paolo Berizzi, journaliste au quotidien italien La Repubblica, la région des Marches a servi de laboratoire pour les politiques de l’extrême droite. “Ils ont expérimenté à l’échelle locale un modèle qu’ils se préparent à reproduire au niveau national“, analyse le journaliste, spécialiste de l’extrême droite en Italie.

Cela implique de revenir sur certains droits, d’introduire des politiques adaptées aux familles traditionnelles et de faire campagne contre l’avortement. C’est une voie qui est anti-progressiste, qui s’oppose à la modernité et au principe de l’égalité des droits pour tous, dans laquelle les hommes et les femmes se voient attribuer des rôles spécifiques“.

Zarifa Ghafari, plus jeune maire Afghane sort son autobiographie et un documentaire Netflix

Zarifa Ghafari est afghane. Elle avait trois ans quand les talibans ont interdit aux filles d’aller à l’école, six lorsque les frappes aériennes américaines ont débuté. Autrice et femme politique, Zarifa a obtenu le Prix international de la femme de courage 2020, le Prix Nord-Sud 2021 du Conseil de l’Europe, ainsi que le Prix international des droits de la femme 2022 du Sommet de Genève.

À vingt-six ans, elle est devenue la première maire de la province de Wardak, l’une des plus conservatrices d’Afghanistan. Les extrémistes ont barré l’accès à son bureau, ont tenté de la tuer trois fois. Malgré cela, Zarifa a tenu bon. Elle a lutté contre la corruption, œuvré pour la paix et tenté d’éduquer les femmes. Mais à l’arrivée des talibans à Kaboul en 2021, et après l’assassinat de son père, elle a dû fuir en Europe. Elle continue pourtant d’aider celles qui vivent sous le règne des talibans. Les récompenses internationales ont salué son engagement.
Elle a ainsi obtenu le Prix international de la femme de courage 2020, le Prix Nord-Sud 2021 du Conseil de l’Europe, ainsi que le Prix international des droits de la femme 2022 du Sommet de Genève.

Aujourd’hui réfugiée en Allemagne, l’opposante déterminée aux talibans, vit désormais en exil. Le 14 septembre, elle publie son autobiographie aux éditions JC Lattès, suivi d’un documentaire “Dans ses mains” dont la sortie est prévue en novembre sur Netflix.

Son témoignage offre un éclairage sans précédent sur les deux dernières décennies en Afghanistan, à travers le regard d’une citoyenne, femme et maire. Il incarne la résistance des Afghanes face à l’obscurantisme.

Dans ses mains” aura sa première mondiale au Festival international du film de Toronto 2022 le 9 septembre.

Le documentaire raconte l’histoire de Zarifa Ghafari, qui est devenue à 26 ans l’une des premières femmes maires d’Afghanistan et la plus jeune à occuper ce poste.

Tourné pendant deux années turbulentes, le film documente sa bataille personnelle pour la survie alors que son pays se défait au milieu du retrait rapide des forces occidentales et du retour au pouvoir des talibans. Face à cette nouvelle réalité, Zarifa doit prendre la décision la plus difficile de sa vie.

« “Dans ses mainsest un travail extraordinaire de narration personnelle qui nous offre un aperçu rare et une réelle compréhension de ce à quoi les femmes afghanes ont été confrontées ces dernières années », ont déclaré Hillary Rodham Clinton et Chelsea Clinton, qui ont produit le film via HiddenLight. « Lorsque nous avons entendu parler de ce projet pour la première fois, nous avons dû nous impliquer. Nous croyons que les filles et les femmes – et les hommes et les garçons – partout dans le monde seront inspirés par le travail acharné, l’intelligence et la pure détermination de Zarifa Ghafari. »

Site officiel Zarifa Ghafari

8e Edition des Journées du Matrimoine

Depuis 2015, chaque année en septembre, les Journées du Matrimoine, en écho aux Journées du Patrimoine, permettent de mettre en lumière des créatrices du passé à travers de nombreuses performances artistiques d’artistes femmes contemporaines qui se réapproprient des œuvres mal connues de leurs aînées.

Le Mouvement HF a été créé en 2009 à l’initiative de femmes et d’hommes travaillant dans des métiers artistiques ou culturels. Née en novembre 2009 à l’initiative de femmes et d’hommes travaillant dans le domaine du spectacle, de la radio et du cinéma, HF Île-de-France se rapproche de HF Rhône-Alpes, créée en 2008, et appelle à l’émergence d’autres antennes partout en France.HF Île-de-France compte aujourd’hui plus de 400 adhérent·e·s, personnes physiques et morales, professionnel·le·s, acteurs·rices de la sphère culturelle, publics, théâtres et organismes partenaires

Son but est le repérage des inégalités entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture, la mobilisation contre les discriminations observées et l’évolution vers la parité. Ainsi, depuis plus de 10 ans, le mouvement mène un travail de fond pour sensibiliser tous types de publics (professionnel.les, responsables institutionnel.les, élu.es, grand public, etc.) sur les disparités existantes entre hommes et femmes dans les arts et la culture.

Le mouvement entend ainsi partager les leviers d’actions pour parvenir sans plus attendre à l’égalité réelle. Il réunit aujourd’hui 8 collectifs en France dont la plupart organisent des Journées du Matrimoine.

Cet événement culturel est accessible à tous.tes. Associer «matrimoine» et «patrimoine» permet de valoriser un héritage culturel commun. Les Journées du Matrimoine éveillent les consciences et concourent à favoriser l’égalité entre femmes et hommes dans les arts et la culture et plus largement dans notre société.

Une 8e édition particulièrement riche

Au fil des années, les Journées du Matrimoine prennent de l’ampleur. Organisées par HF Ile de France, elles débuteront dès le 10 septembre, au Théâtre 14 avec une conférence de Titiou Lecoq sur «Les grandes oubliées». Cette année, la Mairie de Paris, celles des 13e et 14e arrondissements, de Bobigny et l’Ile Saint-Denis y participent activement en proposant des événements. 26événements gratuits(entrée libre sur réservation obligatoire)s oit plus de 50 rendez-vous culturels à Paris, Bobigny, Colombes, l’Ile Saint Denis.

Les Journées du Matrimoine 2022 mettront en lumière une cinquantaine de créatrices : autrices, poétesses, compositrices, peintresses, sculptrices, intellectuelles parmi lesquelles: Chistine Desroches-Noblecourt, Gisèle Halimi, Emmanuelle Riva, Maria Szymanowska, Janine Solane, Marceline Desbordes-Valmore… Depuis 2015, près de 400créatrices du passé ont été présentées et répertoriées sur le site : matrimoine.fr.

Quelques chiffres

Les femmes sont plus diplômées

-61% d’étudiantes dans les écoles d’art

mais moins présentes sur le marché professionnel

-40% des actives en moyenne dans les professions culturelles

-17% d’autrices-compositrices sociétaires à la SACEM en 2019

moins programmées

-20% en moyenne des œuvres programmées sont créées par des femmes

-14% de femmes programmées dans les festivals de Musiques actuelles

-moins de 20% des opéras programmés sont mis en scène par les femmes (2020-2021)

moins récompensées :

-0 réalisatrice primée aux Césars depuis 2010

-1 film réalisé par une femme récompensé par la Palme d’or au Festival de Cannes depuis 2010

-0 femme primée pour le meilleur album aux Victoires de la Musique 2021

*Source : Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication -Mars 2022

Programme des Journées du Matrimoine : lematrimoine.fr/les-journees-du-matrimoine/

Une expo féministe aux rencontres de la photographie d’Arles

“Une avant-garde féministe des années 1970” tel est le nom de l’exposition de photographies et performances des années 1970 de la collection Verbund, Vienne.

Les Rencontres d’Arles présentent pour la première fois en France l’exposition Une avant-garde féministe des années 1970, qui réunit plus de deux cents œuvres de soixante-et-onze femmes artistes de la collection Verbund à Vienne, constituée pendant dix-huit ans sur les années 1970, d’un point de vue européen.

À travers cinq thématiques, l’exposition présente les travaux des premières artistes qui proposèrent une nouvelle « image de la femme », dénonçant le sexisme, les inégalités sociales et les structures du pouvoir patriarcal.

L’exposition s’articule ainsi autour de cinq thèmes :

1. La rébellion contre l’attribution du rôle exclusif de « mère, femme au foyer et épouse ». Birgit Jürgenssen accroche une cuisinière sur son corps et enfourne une miche de pain dans le four. Une allusion à l’expression « avoir une brioche au four», qui signifie être enceinte.

2. Le sentiment d’être « enfermé » et de vouloir sortir de ce rôle unidimensionnel. Sonia Andrade entoure étroitement son visage d’un fil. Annegret Soltau et Renate Eisenegger enveloppent également leur visage à tel point qu’elles ne peuvent plus ni voir ni parler. Mais tandis que Soltau coupe le fil avec des ciseaux et suggère la possibilité de libération du patriarcat, Eisenegger reste immobile. Il est intéressant de noter que l’artiste brésilienne et les deux artistes allemandes ont toutes deux créé des oeuvres similaires sans se connaître.

3. Rébellion contre le « dictat de la beauté » et « l’instrumentalisation du corps de la femme ». Katalin Ladik et Ana Mendieta appuient toutes deux leur visage contre une vitre, déformant ainsi leur nez et leurs lèvres, afin de subvertir l’idée qu’une femme devait être gentille et bien habillée. Aucune des deux ne connaissait les oeuvres de l’autre. La plupart du temps, les artistes utilisent leur propre corps pour créer leurs oeuvres. En représentant le corps féminin, les femmes conquièrent un terrain qui, pendant des siècles, était réservé aux hommes, aux hommes artistes.

4. L’exploration de la « sexualité féminine ». Penny Slinger place son corps dans un gâteau de mariage, écarte ses jambes et colle un oeil sur sa vulve et nomme son collage I See You. Elle dit ainsi adieu au statut la femme-objet et montre clairement que les femmes revendiquent activement leur sexualité et veulent être désormais perçues en tant que sujets. Il est surprenant de constater qu’Annegret Soltau avait également placé un oeil sur sa vulve.

5. « Jeux de rôles et identité ». La philosophe française Simone de Beauvoir affirmait déjà : « On ne naît pas femme, on le devient ». Ce sont les conditions sociales qui engendrent la construction de la féminité. De nombreuses artistes ont étudié par biais de jeux de rôles ce que cela signifiait d’être une femme dans les années 1970. À l’aide de maquillage, de perruques et de mimiques, les artistes se sont déguisées et ont ainsi démasqué les stéréotypes et les clichés. Par exemple, les artistes américaines Martha Wilson, Suzy Lake, Lynn Hersman Leeson ou Cindy Sherman. Il est passionnant de voir que, à la même époque, l’artiste italienne Marcella Campagnano a également créé des mises en scène très similaires. Dans les années 1970, les femmes artistes de couleur étaient la cible de discriminations multiples telles que le racisme, les discriminations de classe et de genre. Leurs oeuvres évoquent clairement l’intersectionnalité, avant même que Kimberlé Crenshaw n’invente ce terme en 1989. C’est le cas de l’activiste et chorégraphe péruvienne d’origine africaine Victoria Santa Cruz, qui témoigne de son expérience personnelle de discrimination dans sa performance vidéo Victoria. Black and Woman (1978). Howardena Pindell et Emma Amos procèdent de manière similaire. Dans sa performance photographique Mlle Bourgeoise Noire, Lorraine O’Grady pointe du doigt le comportement de sa communauté noire, qui ne devrait pas se conformer aux directives des curateurs et curatrices blancs, mais produire son art de manière indépendante.

S’il est ici question d’« une » avant-garde, c’est pour faire référence à la diversité des mouvements féministes, pensés selon une approche intersectionnelle, tenant compte des différents types de discriminations dont de nombreuses artistes ont été et sont encore la cible, en raison de leur race, de leur classe ou de leur genre.

Mécanique générale, Parc des Ateliers : 35, Avenue Victor Hugo. 
Du 4 juillet - 25 septembre 2022

La première rectrice d’une université publique en Belgique francophone, une femme engagée.

Anne-Sophie Nyssen est élue rectrice de l’Université de Liège le 12 mai 2022, fonction qu’elle exercera officiellement à partir du 1er octobre 2022, succédant au Pr Pierre Wolper. Elle sera alors la 63e personnalité académique à occuper cette fonction depuis la création de l’Université de Liège en 1817, première rectrice de l’histoire de l’ULiège et première rectrice d’une université publique en Belgique francophone.

Anne-Sophie Nyssen (57 ans) est professeure de psychologie du travail à la faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation de l’Université de Liège (ULiège) et, depuis 2018, Vice-rectrice à l’Enseignement et au Bien-être. Elle a été précédemment Vice-doyenne de sa faculté.

En tant que Vice-rectrice, Anne-Sophie Nyssen a développé la campagne #RESPECT qui vise à lutter contre les différentes formes de discrimination vécues au sein de l’Université : lutte contre le harcèlement, pour la communication non-violente et le respect des différences.

Elle s’est engagée dans la lutte contre la violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles dans le cadre de la Chaire Mukwege à l’ULiège.

Durant la période du Covid, elle est notamment à l’origine de la distribution des paniers bio-solidaires à destination des étudiant.es. Dans le contexte de la pandémie, qui a bousculé brutalement les méthodes d’enseignement tant pour les enseignant·es que les étudiant·es, elle a lancé un processus de réflexion sur une vision moderne de la place du numérique dans l’enseignement universitaire et plaide, en ce sens, pour une sobriété raisonnée des outils numériques.

Parallèlement, elle a participé activement en interuniversitaire aux réformes du décret Paysage et de la Formation initiale des enseignants.

Ses domaines de recherche portent sur le rôle des facteurs humains et organisationnels dans les milieux de travail (industrie, aviation, hôpitaux,…) : l’erreur humaine, l’accidentologie, la souffrance au travail, l’ergonomie cognitive, la prise de décision et le développement de l’expertise, la conception, l’évaluation des nouvelles technologies, l’analyse des systèmes complexes et la fiabilité des systèmes.

Anne-Sophie Nyssen est également détentrice du certificat d’hypnose ericksonienne obtenu à l‘Institut Erickson de Liège. Elle est à l’origine, dans le cursus universitaire, d’un cours sur la sensibilisation au processus hypnotique et à la communication thérapeutique.

La future rectrice prendra ses fonctions le 1er octobre 2022 pour un mandat de 4 ans.

Inédit en Europe, l’Espagne vers un “congé menstruel”

Le gouvernement de gauche espagnol a présenté un projet de loi créant un “congé menstruel” pour les femmes souffrant de règles douloureuses, une première en Europe.

Le gouvernement de coalition dirigé par le Premier ministre Pedro Sánchez (parti socialiste) a présenté ce 17 mai un projet de loi en ce sens en conseil des ministres avec la volonté de lever un « tabou ».

“Nous allons être le premier pays d’Europe à instaurer un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des règles douloureuses et invalidantes”, s’est félicité la ministre de l’Egalité, Irene Montero, à l’issue du Conseil des ministres.

Irene Montero Photographer: Gabriel Bouys/AFP/Getty Images

“Les règles ne seront plus taboues (..) C’en est fini d’aller au travail avec des douleurs” ou en “se gavant de comprimés” et “de cacher notre douleur”, a ajouté la ministre, l’une des chefs de file du parti de gauche radicale Podemos, partenaire du parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez au sein du gouvernement de coalition.

“Nous avançons en matière de féminisme. Les femmes doivent pouvoir décider librement de leurs vies”, a salué Pedro Sánchez sur Twitter en référence à un projet de loi qui renforce par ailleurs le droit à l’avortement dans le pays.

En France, comme au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, quelques entreprises accordent un tel “congé menstruel” à leurs salariées mais il n’est pas inscrit dans la loi.

En Espagne, la mesure a toutefois suscité des réticences au sein même de l’exécutif, parmi les ministres socialistes, mais aussi au sein des syndicats.

“Il faut faire attention avec ce type de décision”, avait mis en garde vendredi la secrétaire générale adjointe de l’UGT, l’un des deux principaux syndicats espagnols, Cristina Antoñanzas, en se disant inquiète vis-à-vis d’un possible frein à l’embauche des femmes de la part d’employeurs voulant éviter ces absences.

Une analyse réfutée par Commissions ouvrières (CCOO), l’autre grand syndicat espagnol, qui a salué une “avancée législative” majeure, de nature à “rendre visible et reconnaître un problème de santé jusqu’à présent ignoré”.

Le texte du gouvernement prévoit aussi un renforcement de l’éducation sexuelle dans les écoles ainsi que la distribution gratuite de moyens contraceptifs ou de produits d’hygiène menstruelle dans les lycées.

La ministre de l’Égalité était aussi favorable à une réduction de la TVA sur les produits d’hygiène menstruelle, de 10% à 4%, mais cette mesure n’a pas été retenue.

L’Espagne est un pays considéré comme l’un des pionniers en Europe en matière de féminisme depuis l’adoption en 2004 d’une loi sur les violences de genre. Se revendiquant féministe, le gouvernement Sánchez compte plus de femmes (14) que d’hommes (9 en incluant le Premier ministre).

© 2022 AFP

Karine Jean-pierre, la nouvelle porte-parole de la maison blanche au parcours hors du commun

Karine Jean-Pierre, née le 13 août 1977 à Fort-de-France, est “tout ce que Trump déteste” comme elle s’amusait à le dire il y a quelques mois. Femme, mère, noire et ouvertement homosexuelle, le président américain, Joe Biden, a annoncé, jeudi 5 mai, avoir choisi Karine Jean-Pierre pour remplacer Jen Psaki au porte-parolat de la Maison Blanche.

C’est la première fois que ce poste très exposé est attribué à une femme noire.

Et pas n’importe quelle femme ! La nouvelle porte-parole aujourd’hui âgée de 44 ans, est francophone. Et pour cause : elle est née à Fort-de-France, en Martinique, de parents haïtiens qui avaient fui la dictature de Duvalier. Toute petite, elle vit ensuite quelque temps à Paris, avant que ses parents ne s’installent à New-York dans le quartier du Queens. Son père devient alors chauffeur de taxi (il y a beaucoup de Haïtiens chauffeurs de taxi à New-York) et sa mère aide-soignante.

Press Secretary Jen Psaki introduces incoming Press Secretary Karine Jean-Pierre as the first Black and out LGBTQ person to hold the position in the Briefing Room at the White House in Washington, DC on Thursday, May 5, 2022.

S’ensuit un parcours fulgurant et une sucess story dont sont friands les américains. Diplômée de la prestigieuse université Columbia avant de s’engager dans le monde associatif et politique, la nouvelle porte-parole de la Maison Blanche milite pour faire tomber les préjugés en matière de santé mentale dont elle a souffert : une dépression et tentative de suicide dont elle sortira renforcée.

En 2008, Karine Jean-Pierre n’a alors que 30 ans et elle s’engage dans la primaire démocrate aux côtés de l’un des candidats, John Edwards. Barack Obama remporte la primaire. Karine Jean-Pierre rejoint son équipe de campagne. La fille d’immigrés haïtiens sera également de la campagne 2012, celle de la réélection d’Obama. Elle devient ensuite chargée de cours à l’université Columbia, là où elle avait étudié, puis s’engage dans des associations de défense des droits.

Karine Jean-Pierre et son épouse la journaliste politique Suzanne Malveaux

Le vendredi 13 mai, elle s’installera derrière l’iconique pupitre de la « Briefing Room » de la Maison-Blanche où elle aura à répondre aux questions des médias américains et internationaux.

Sa sucess story, elle l’a dédié aux jeunes femmes et hommes à travers un message rapporté par l’AFP : « Si vous travaillez très dur pour un objectif, cela arrivera. Oui, vous subirez aussi des coups durs, vous traverserez des moments difficiles et cela ne sera pas toujours facile mais la récompense sera incroyable, surtout si vous restez fidèles à ce que vous êtes. »

Cette nomination intervient alors que les États-Unis se trouvent actuellement secoués par une vague conservatrice qui entend remettre en cause le droit à l’avortement des femmes. Tout un symbole !

Etats-Unis : la Cour suprême s’apprête à mettre fin au droit constitutionnel à l’avortement

La Cour suprême américaine se prépare à renverser l’arrêt historique qui a fait de l’avortement un droit constitutionnel aux Etats-Unis, d’après le site d’information américain Politico, qui s’appuie sur la fuite sans précédent d’un document d’une centaine de pages. Cette annonce a fait l’effet d’une bombe. Une menace pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), et une victoire pour les Etats conservateurs.

Abortion rights supporters and anti-abortion demonstrators rally outside the U.S. Supreme Court | Getty Images

L’arrêt Roe vs Wade qui, il y a près d’un demi-siècle, a estimé que la Constitution américaine protégeait le droit des femmes à avorter, était « totalement infondé dès le début », selon ce texte qui peut faire l’objet de négociations jusqu’au 30 juin.

La loi sur l’avortement au centre de l’affaire de la Cour suprême pourrait porter un coup final à l’accès à l’avortement.

Une femme sur deux, se dit favorable à la création d’un délit de non-partage des tâches domestiques.

Le 22 mars 2022, lorsque Sandrine Rousseau, figure du parti EELV, a confié à l’occasion d’une interview vouloir créer un délit de « non-partage des tâches domestiques », elle avait été la risée des réseaux sociaux et avait subi moqueries et insultes en cascades.

Elle avait précisé à l’époque que « le privé c’est le politique » et que l’égalité entre les femmes et les hommes devait être absolue.


Or d’après une étude révélées ce mercredi par Le Parisien, une femme sur deux (et 44% des hommes) adhère à une telle mesure. En effet, cette étude Ifop pour Consolab inspirée par la question soulevée par Sandrine Rousseau – réalisée du 28 au 31 mars précisément – révèle que les Françaises sont nombreuses à ne pas trouver absurde cette idée de sanctionner leur conjoint qui ne participe pas à leur hauteur aux tâches du foyer.

L’enquête constate, avant tout, que 57% des femmes en couple avec un homme estiment “en faire plus que leur conjoint” à la maison, tandis que seulement 16% des interrogés masculins pensent, à l’inverse, être plus investi que leur compagne.

Les femmes sont même 31% à considérer en faire “beaucoup plus que leur conjoint”. Un pourcentage à la baisse, car elles étaient 45% à estimer cela en 2015, il y a sept ans.

Face à cette inégale répartition de la charge mentale quotidienne – ménage, courses, soins aux enfants -, 50% des Françaises, soit une femme sur deux, soutiennent la proposition de Sandrine Rousseau et se disent favorables à la création d’un délit de non-partage des tâches domestiques. 

Une idée qui plaît donc en théorie, mais qui reste mitigée face à la pratique. En effet, seulement 14% des Françaises se sont dites vraiment prêtes à porter plainte contre leur conjoint.

Femme(s) et élections présidentielles, le vote est-il genré ?

Dans une pré-campagne souvent marquée par une concurrence entre hommes et femmes au sein de chaque camp et une féminisation du scrutin, existe-t-il toujours un vote dit “féminin” ? C’est l’objet de l’enquête de l’institut de sondage IPSOS, commandée par LCI, menée auprès d’un échantillon de 1 441 femmes inscrites sur les listes électorales, du 25 février au 4 mars 2022. Éléments de réponse…

Est-ce qu’une candidate femme va davantage attirer le vote féminin qu’un homme ? L’étude révèle que Valérie Pécresse est la candidate la plus citée quand il est question du candidat le plus crédible dans la lutte contre le sexisme (29%) devant Marine Le Pen (27%) puis Emmanuel Macron (22%).

A ce titre, les femmes expriment majoritairement le souhait qu’une femme remporte l’élection présidentielle (71%).

Pour autant seul un peu plus d’une Française sur trois pense qu’une femme remportera l’élection à l’issue du second tour (32%). Un pronostic en concordance avec les dernières intentions de vote dans lesquelles aucune femme n’est donnée victorieuse face à Emmanuel Macron dans les différentes hypothèses de second tour. Sur ce point, le vote des femmes rejoint celui des hommes, à noter que face au Président sortant, Valérie Pécresse en particulier ne bénéficie pas d’une forme de « prime » à la féminité puisque les femmes sont moins nombreuses à avoir l’intention de voter pour elle que les hommes (37% contre 43%).

© auremar/123RF

De plus, les intentions de vote diffèrent légèrement entre les femmes interrogées et les hommes notamment en ce qui concerne les poursuivants d’Emmanuel Macron. Quand 13% des hommes voteraient pour Jean-Luc Mélenchon, 10% des femmes en disent autant. De même pour Marine Le Pen, plus plébiscitée par les femmes (18%) que par les hommes (15%) alors que la candidature d’Eric Zemmour rencontre toujours une certaine résistance des femmes (11% ont l’intention de vote pour lui contre 13% des hommes). Cela traduit la persistance d’un radical right gender gap identifié depuis le début de cette élection présidentielle.

A noter toutefois, que les femmes se considèrent, à ce jour, comme étant moins certaines de leur choix (68%) que les hommes (77%), ce qui en fait donc un électorat plus volatile pouvant influencer des évolutions de tendances futures.

Un renouvellement générationnel

En ce qui concerne les préoccupations des femmes pour l’élection, la santé est le sujet le plus déterminant dans leur vote (83%), c’est davantage que pour l’ensemble des Français (74%). La question du pouvoir d’achat (74%) et de la lutte contre le terrorisme (74%) viennent ensuite dans des dimensions comparables à celle de l’ensemble de la population française. En revanche, la défense du droit des femmes et la lutte contre le sexisme n’apparaissent pas comme prioritaires chez les femmes (54%) mais donnent à voir des clivages politiques et générationnels.

En effet, les sympathisantes du Parti Socialiste et d’Europe Ecologique Les Verts sont plus nombreuses à citer cet enjeu comme « déterminant » (66%) que celles des partis de droite (43% pour les partisanes de la majorité présidentielle et Les Républicains, 50% pour celles de Reconquête). De plus, les femmes les plus jeunes s’avèrent nettement plus préoccuper par cette question : 71% des 18-24 ans la jugent déterminante contre 53% des 35 ans et plus.

En 2022, l’Elysée accueillera-t-il (enfin) une femme ?

Caroline Stevan – L’histoire du droit de vote des femmes, un combat féministe

Féminisme et droit d’expression des femmes sont intimement liés. Il ne peut exister le second sans le premier. C’est à cet état des lieux que nous invite la journaliste Caroline Stefan avec le livre “Citoyennes ! Il était une fois le droit de vote” paru aux éditions Helvetiq.

En 2022, les femmes disposent, au même titre que leurs alter ego, du droit de vote. Mais ce droit n’a pas toujours été un acquis, à l’instar de l’ensemble des possibilités offertes aujourd’hui sans distinction de sexe. Féminisme, politique et droit à l’expression se mêlent dans cet ouvrage passionnant. Les illustrations qu’il contient à la manière de “Tomtom et Nana” (Message aux plus jeunes : “pas le GPS, la bande dessinée“) rendent “Citoyennes ! Il était une fois le droit de vote” accessible aux citoyen.ne.s autant qu’à celles et ceux qui le deviendront demain.

Illustration de la vie d'une famille et de l'injuste répartition des tâches ménagères
Les tâches ménagères réparties le sont-elles réellement en tant que charges ?

Le Livre de Caroline Stevan, “Citoyennes ! Il était une fois le droit de vote” aux éditions Helvetiq se lit à la fois comme un ouvrage d’histoire, de politique, de fiction et de projection. L’ensemble des grandes figures féminines de la politique et de l’accès des femmes à la gestion de l’Etat est rappelé de manière ludique mais précise. Ceci sans parti pris ni militantisme, tel que l’histoire le dit, tels que les faits se sont déroulés.

Qui êtes-vous Caroline Stevan ?

Je suis une journaliste Franco Suisse. J’ai passé l’essentiel de ma carrière à travailler pour le journal “le temps” puis j’ai rejoint la RTS (Radio publique Suisse) il y a 2 ans.

Xaroline Stevan, autrice et journaliste
Caroline Stevan, autrice et journaliste – DR

Depuis le premier confinement, je travaille pour le point J, dans lequel on pose une question chaque jour en relation avec l’actualité. Par exemple “pourquoi autant de prêtres pédocriminels ? –  Peut-on tout guérir avec l’hypnose ? “.  Chaque épisode dure 10-12 minutes en format podcast. Beaucoup d’invité(e)s pour alimenter ce point J. En fin de podcast, une deuxième voix intervient, un témoignage ou un point de vue dissonant.

Le 14 juin 2019 a eu lieu la grève des femmes. J’ai eu la sensation que cette journée ferait date dans les luttes féministes.

Caroline Stevan

Le 14 juin 2019, en suisse, a eu lieu la grève des femmes. Des centaines de milliers de femmes dans les rues Suisse, une marée violette a envahi les avenues. J’y étais en famille avec mes 2 filles et leur papa, j’ai eu la sensation que cette journée ferait date dans les luttes féministes. Je voulais que les enfants puissent prendre conscience du fait qu’il y a eu du chemin pour que les femmes puissent voter, parler et s’exprimer.

Mes deux filles, âgées de 8 et 12 ans, ne sont pas encore en âge de voter. Ce qui n’empêche aucunement d’avoir une conscience !

Sortir du regard très européen sur notre droit de voter

L’idée directrice de ce livre était de sortir du regard européen sur le droit de voter – de s’exprimer – dont disposent les femmes. D’autant que 2021 marquait le cinquantenaire du droit de vote des femmes en Suisse.

Le livre s’ouvre sur le portrait de 10 militantes du droit de vote des femmes, toutes de différentes cultures.

Où en est en 2022 le droit de vote des femmes ?

Partout dans le monde où les hommes votent, les femmes votent. Deux exceptions notables : le Bruneï et le Vatican. Au Vatican les choses évoluent, une femme a été nommée à la conférence des évêques et a le droit au chapitre.

Quant à l’égalité d’accès au vote, les femmes et les hommes ne sont pas empêchés de voter partout ailleurs. Par contre, c’est un aspect important qui ne signifie pas nécessairement une égalité en politique. Il y a bien moins de femmes que d’hommes aux postes de pouvoir. Et celles qui le sont ne sont jamais rattachées à des ministères régaliens. Au-delà de ces chiffres, il faut voir la manière dont les femmes sont considérées (uniquement le prénom de la femme et le nom de l’homme). A l’époque, on a bien plus décrit les vêtements de Ségolène Royal que ceux de Nicolas Sarkozy, par exemple.

Quelles ont été les difficultés majeures à obtenir le droit à voter ?

Les luttes sont convergentes et ne couvraient jamais qu’un seul sujet. Les femmes qui se sont battues pour pouvoir voter réclamaient souvent d’autres choses, lutte contre l’esclavage, pour l’indépendance… Beaucoup des opposants avaient finalement peur que les femmes qui iraient voter délaissent leur statut de femme et les tâches qui leur incombent historiquement (cuisine, foyer, ménage, enfants…). Ce sont des sujets sous-jacents à cette quête du droit de vote.

A l’époque des grands combats, les femmes demandaient à avoir accès à la sphère publique. Elles voulaient avoir une place publique dans la société. Aujourd’hui, même si la place faite aux femmes n’est pas parfaite, il n’y a plus de remise en cause des possibilités notamment politiques données aux femmes. Par contre, et c’est là un frein important à la féminisation de la fonction politique, les femmes ont toujours la politique en plus du reste. La famille (gestion du foyer, des enfants…) est vue comme un frein pour les femmes qui veulent entrer en politique.

La première ministre Néo-Zélandaise a été enceinte pendant son mandat.

Certains – autant d’hommes que de femmes – ont questionné la compatibilité d’une vie de famille avec sa fonction. Elle s’est insurgée qu’on ne pose pas cette question aux hommes.

Quel est le prochain combat des femmes ?

L’obtention d’une pure égalité de traitement entre les Hommes & Femmes

Quel est l’impact de certaines prises de position radicales de féministes sur le message féministe en lui-même ?

Certains comportements ou certaines manières de porter la lutte peuvent crisper. Et partout où il y a crispation, il y a tension et rupture du dialogue. Prenons l’exemple de l’écriture inclusive, qui me semble pourtant quelque chose d’anodin. On doit faire avec les hommes, pas contre. Pour qu’une question féministe avance, elle doit embarquer les hommes avec les femmes. Être féministe ce n’est pas être contre les hommes.

Etre féministe ce n’est pas être contre les hommes.

Caroline Stevan

En écrivant ce livre, je me suis aperçu que la gentillesse, la bienveillance ou la modération ne fonctionnent pas toujours. Les suffragettes, au Royaume Uni, ont compris très tôt que cela ne marchait pas et qu’il fallait aller vers plus de radicalité. Leurs méthodes, provocantes et parfois violentes, ont été efficaces. Il peut falloir passer par du plus dur. Il faut se poser la question de ce qui est ou n’est pas radical selon l’air du temps. La radicalité doit toujours se mesurer à l’aune d’une situation immédiate.

Enfin, il ne faut pas mettre toutes les féministes dans le même panier, il peut y avoir des crispations différentes. Il y a autant de féminisme qu’il y a de féministes.

En cette année présidentielle, croyez-vous en la possibilité d’une Présidente de la République en France ?

J’espère qu’on est prêts. La société a évolué et il y a toujours des femmes candidates. On va vers ce chemin-là.

En Suisse, nous avons trois conseillères fédérales qui sont présidentes à tour de rôle. Donc, dans la confédération, nous allons avoir une femme présidente.

Et, pour un pays conservateur comme le mien, c’est un très bon signe !

Pour la France, la question n’est pas “va-t-on y arriver ? ” mais “quand va-t-on y arriver ?”.

Pour autant, d’Edith Brunschvicg à Nadia Jai, les femmes sont à des postes de responsabilité. Qu’est ce qui bloque cette avancée ?

On va cantonner les femmes à des postes “moins valorisants” (secrétaire d’État, conseiller, ministère rattaché…). Même ministres, elles vont être systématiquement positionnées sur des fonctions perçues comme plus féminines.

Il existe aussi un phénomène de cooptation, on promeut ses semblables, les hommes soutiennent les hommes.

Il faut aussi changer le regard des électeurs et des électrices sur ce que sont certaines fonctions ministérielles. Il n’est pas plus féminin d’être à la culture ou à la santé qu’être à l’économie ou la défense !

Il faut aussi changer le regard des électeurs sur ce que sont certaines fonctions ministérielles. Il n’est pas plus féminin d’être à la culture ou à la santé qu’être à l’économie ou la défense !

Caroline Stevan

Les choses se jouent sur le terrain pour le concret et dans les esprits pour la représentation.

Quel accueil a reçu votre livre ?

Un excellent accueil ! Je suis ravie, j’ai eu quelques séances de dédicaces qui ont fini trop tôt. Le public était très varié (femmes plus âgées en suisse, jeunes filles très militantes, des papas, des familles…).

Au début du livre, j’imagine une scène dans laquelle un enseignant définit la règle de vie. Les garçons ont tous les droits dans l’école, les filles n’ont aucun droit. Une sorte de métaphore d’une société dans laquelle les femmes ne pouvaient pas voter.

Une enseignante qui a lu mon livre a rejoué la scène dans son établissement. Pendant une semaine elle a favorisé les filles (filles assises avant les gars, encouragements, bonbons en cas de bons résultats…)

La semaine suivante, elle a inversé les rôles.

Après ces 2 semaines d’expérience, les enfants ont bien compris la métaphore. Lorsqu’ils étaient dans le groupe défavorisé, c’était difficile et ils s’en sont plaints. C’est lorsqu’ils seront, les unes comme les autres, devenu(e)s citoyens qu’il faudrait analyser leurs comportements.

L’éducation (scolaire, familiale, culturelle, environnementale…) est une clef majeure dans l’évolution des choses.

Quels espoirs pour le féminisme ?

Je termine le livre en souhaitant qu’il disparaisse. Il joue sur deux terrains. De grosses luttes et des chantiers concrets (égalité salariale par exemple) sont en cours.

Puis une couche très insidieuse, de l’ordre de la culture et des stéréotypes, a fait son apparition qui recrée les stéréotypes. Par exemple, les Lego “Friends” (que le packaging destine plus aux filles qu’aux garçons) sont plus faciles à assembler que ceux des garçons et mettent en scène de jolies maisons avec des spas.

Dans les années soixante-dix / quatre-vingt, sur les publicités Lego, les filles et les garçons assemblaient une fusée et le slogan disait : “Les enfants construisent l’avenir !“.

On est ici sur des choses qui peuvent sembler des détails, sur des photos dans les catalogues de jouets de Noël par exemple mais en réalité, on recrée du sexisme dans de nombreux domaines.

Je veux un féminisme de fond, un éveil des consciences. Il faut dresser un constat de tous ces “détails” mis bout à bout. Travailler sur ces “détails” beaucoup plus pernicieux. C’est un travail bien plus long et moins visible.

Je veux un féminisme de fond, éveil des consciences.

Caroline Stevan

Et, à chaque “entorse”, il faut dénoncer aux institutions. Les hot-lines, numéros verts, saisines… Existent et doivent être, par la force des choses, déplacées vers ces nouveaux terrains de féminisme.

En Suisse, les “bureaux de l’égalité” tiennent une veille et sont à l’écoute des alertes de la population.

En France, la saisine du défenseur des droits est le seul moyen d’alerte, il n’est pas proactif. Il faut utiliser les moyens mis à la disposition par les États pour promouvoir une véritable égalité.

Auteur    Caroline Stevan
Illustration    Elina Braslina
Editeur    Helvetiq
Date de parution    03/09/2021

Virginie Despentes crée une nouvelle maison d’édition féministe et militante

Alors que le projet de fusion entre les groupes Hachette et Editis fait grincer des dents dans le domaine de l’édition et monopolise tous les acteurs de ce milieu, eu égard aux probables ambitions politiques de Vincent Bolloré, Virginie Despentes, qui soutient le collectif #StopBolloré jette un pavé dans la mare.

Alors que l’écrivaine et cinéaste de 52 ans, éditée par Grasset (Hachette Livre) s’exprimait sur ce projet de fusion le 27 janvier dans les colonnes de Libération : “il est très facile de faire disparaître des auteurs : si Bolloré place un type d’extrême droite à la tête des maisons d’édition qu’il rachète, tout ce qu’on a écrit précédemment appartient à Vincent Bolloré. Et une partie du catalogue peut être effacée par pure idéologie : les essais féministes ou antiracistes, la philo…” celle-ci vient d’annoncer lancer sa propre maison d’édition.

D’après “Livres Hebdo”, la maison baptisée La Légende éditions sera lancée à l’automne en collaboration avec la photographe et vidéaste Axelle Le Dauphin et publiera des ouvrages visant à « déconstruire les stéréotypes de genre » et « lutter contre le sexisme ». Cette nouvelle maison d’édition qui se veut engagée et militante publiera neuf titres par an sur les enjeux sociétaux de la culture queer et féministe.

Alké x Noël 2021 : “Pas besoin d’avoir l’air d’un homme pour jouer au foot !”

Fan du ballon rond ? Savez-vous que les femmes jouent au foot depuis plus d’un siècle (depuis la fin du XIXe siècle en Angleterre et en Écosse). Le foot féminin connaît ainsi son âge d’or au début des années 1920, jusqu’au bannissement des femmes des terrains par l’association britannique de football, interdiction qui a duré de 1921 à 1971. En France, l’interdiction faite aux femmes de pratiquer le football, a été instaurée sous le Régime de Vichy.

Ce n’est que très récemment que le premier Ballon d’or féminin est attribué en décembre 2018 à l’attaquante norvégienne Ada Hegerberg. Selon les estimations établies par un rapport de l’Unesco, il existe aujourd’hui, 33 millions de pratiquantes dans le monde, dont 125 000 en France.

Soutenir le développement du sport féminin, c’est le parti pris par La marque de mode engagée et militante, Alké qui souhaite dédier 1% de son chiffre d’affaire au soutien d’actions en faveur du développement du sport féminin et de l’émancipation des femmes.

DR.

Les créatrices ont ainsi choisi de miser sur le football féminin : “parce que c’est un sport universel, car on peut y jouer n’importe où et avec n’importe quoi, et que tout le monde est à peu près compétent pour en parler ! Il porte en lui des valeurs fortes telles que l’esprit d’équipe, la discipline, le respect, la solidarité et surtout le plaisir de jouer et de se dépasser.

Avec comme credo : “Pas besoin d’être un homme pour jouer au foot. Pas besoin d’avoir l’air d’un homme pour jouer au foot.” Après une première collection axée sport qui reprend les basiques du vestiaire de la joueuse de foot, Alké diversifie son style avec une seconde collection streetwear unisexe. Des collections capsules et série spéciale “octobre rose” viennent compléter l’offre.

Pour Noël, Alké inaugure un pop-up store eco-féministe, en partenariat avec des Femmes et des Médias qui font vivre le Football. Du 11 au 19 décembre, Alké investira le Canal Saint Martin. La galerie photo B&B dans le 10ème arrondissement, accueillera pour l’occasion les collections Alké, une exposition de certains clichés pris par le photographe Christophe Berlet, et de nombreux ouvrages autour du féminisme, du football et du sport. Une braderie de Noël, avec des archives, permettra également de se procurer des articles en édition limitée.

Flashback, rire avec le féminisme


“Je me suis pris une charge avec Georges Sand”. Au moment où je termine le visionnage de de film, je m’aperçois que Google,  LE google, me propose de remplacer le nom de cette historique féministe par “sans”. Amusante coïncidence, car c’est tout le propos du film “flashback”.

Imaginez-vous transporté à travers l’histoire,  depuis cro-magnon jusqu’à Mitterrand,  à la rencontre des combats féministes et de toutes celles et tous ceux qui les ont fait. C’est cette expérience que propose Caroline Vigneaux. Pour atteindre son but, la réalisatrice utilise l’humour et la dérision, les armes les plus efficaces pour passer les messages qui, en cette vingt-et-unième année du second millénaire n’ont toujours pas été compris.

Lorsque les plateformes de VOD créent

Si vous ne voyez dans les plateformes de vidéo à la demande que de vils distributeurs de séries télévisées à binge-watcher (demandez à l’ado le plus proche, si vous ne comprenez pas vous êtes sans doute trop âgé), sans doute serez vous surpris de constater qu’après l’excellent “Fluctuat nec mergitur” de sa concurrente Netflix, Amazon a créé un vrai beau film, comme le cinéma en manque.

Le message est clair : l’ajustement ses droits, l’équilibrage des possibles sans distinction de sexe, est l’héritage de centaines d’années de combat de femmes et d’hommes qui avaient compris, avant leurs contemporains le plus souvent, que rien ne justifiait qu’on interdise quoi que ce soir au prétexte de ne pas disposer d’un pénis. Les lois les plus iniques (l’interdiction faite aux femmes de porter un pantalon) ont toujours existé et certaines (heureusement, celle ci à été abrogée en 2013) sont encore en place, en France ou ailleurs.

Film et Documentaire

Je vous incite à regarder en famille ce film qui devrait s’appeler documentaire et qui, espérons-le, sera projeté dans les écoles, en cours d’histoire comme d’instruction civique.

La distribution de ce film ne gâche rien. De grands et bons noms d’actrices et d’acteurs (Caroline Vigneaux, Issa Doumbia, Sophie Aram, Sylvie Testud ou encore Gad Elmaleh) servent, à la française,  des rôles (Marie Curie, Robespierre, Olympe de Gouges ou encore Gisèle Halimi) semblent avoir été taillés sur mesure. L’humour y est présent, dans sa juste dose et les contextes historiques, les personnages et les lieux sont tous respectés. On notera au passage la brillante prestation de Sophie Aram dans un plaidoyer qui ne l’est pas moins.

Le film se termine sur un cliffhanger et une question abyssale … que doit donc faire Charlie de sa grossesse ?

En bref, un film à voir, pour rire, se cultiver et, surtout, réviser son féminisme !

Au fait… la charge en question, elle semble avoir bel et bien lieu !

Flashback, à voir en famille sur Amazon Prime

200 nanas sur 200 kilomètres à vélos, une randonnée 100% féminine

C’est le 26 juin prochain qu’un BRM (Brevets de Randonneurs Mondiaux) d’un genre singulier va prendre le départ. 100 % réservée aux femmes, la 200 nanas sur 200 kilomètres s’élancera dans une boucle depuis et vers Pantin (Seine-Saint-Denis). Nous sommes allés à la rencontre de son organisatrice.

200 nanas sur 200 kilomètres“. Il fallait oser le titre et la réservation d’une compétition, les cyclistes l’ont fait.

Itinéraire de la randonnée prévue

L’Audax Club Parisien organise, le 26 juin prochain, cette randonnée originale qui partira de Pantin. Les sportives – car c’est bel et bien de sport qu’il s’agit – rejoindront Gisors avant de descendre vers Vernon. Viendront par la suite Cergy puis retour au départ, à Pantin.

Elisabeth Lavail, organisatrice de la 200 nanas sur 200 kilomètres (Photo : John Kovalsky)

L’itinéraire de 200 kilomètres doit être couru en moins de 13 h 30 pour que les compétitrices puissent valider le BRM. Mais comme le précise l’organisatrice Elisabeth Lavail “La validation de ce brevet ne doit pas représenter une fin en soi. L’idée est de passer une journée amusante et en sécurité.” Celles, donc, qui veulent aller à toute allure sont les bienvenues, les autres le sont tout autant.

Pour autant, pas de classement, juste le plaisir de faire une balade entre pratiquantes. Celles qui réussiront en moins des 13 h 30 réglementaires obtiendront le précieux sésame, les autres auront passé un moment plaisant et en sécurité entre filles.

Un principe déjà existant

L’intérêt d’une telle compétition ? C’est Elisabeth qui nous l’explique : “J’ai réellement fait un rêve, dans lequel je voyais des centaines de filles se présenter au départ et pas un seul homme. C’est une vision que j’ai eue de ce que je devais organiser. Ce n’est pas la seule ni la première course féminine. Au sein de la FFVélo (la Fédération Française de Cyclotourisme), plusieurs organisations travaillent, à l’instar de la “Toutes à Vélo” à Toulouse à ce que les femmes soient aussi présentes que les hommes. Mais il ne s’agit pas d’une course militante, je ne suis pas féministe, juste une femme membre d’une fédération. Mais toutes les filles ne sont pas adhérentes à la fédé, la dimension de loisir est une composante majeure du cyclotourisme”.

Femini-Washing de la Fédération Française de Cyclisme

Si comparaison n’est pas raison, la seconde fédération de cyclisme (la Fédération Française de Cyclisme, qui organise le Tour de France) dispose, sur son site internet, d’un espace totalement dédié aux femmes. Elle y parle de son “plan de féminisation 2018 – 2021” et des efforts qu’elle s’engage à réaliser pour combattre les agressions sexuelles faites aux femmes. Sous d’autres cieux, dans cet espace, elle annonce les événements qui, au sein des régions, sont destinés aux femmes.

Aucun événement, en 2021, n’aura lieu dans le cyclisme dédié aux femmes aux sein de la FFC. Gageons que la crise sanitaire aura empêché l’organisation de ces compétitions.

Une randonnée interdite aux hommes

Le principe de la “200 nanas sur 200 kilomètres” veut que seules les femmes disposent du droit de s’inscrire et le droit de s’arrêter aux 3 points de ravitaillement présents sur le parcours. Les hommes peuvent naturellement accompagner les participantes et y prendre part (l’itinéraire est libre et ouvert) mais ne peuvent en aucune manière prendre part ni aux ravitaillements ni à l’obtention du Brevet. Ce qui tranche, avec les autres sorties vélos au cours desquelles, de manière générale, seules 5 à 10 % de femmes prennent part.

“L’Audax Club Parisien, club organisateur de la “200 nanas” est une structure associative” nous explique Elisabeth. Et comme dans toute structure associative “Il a fallu que je présente mon projet qui venait proposer quelque chose de novateur. Le fait d’être une femme portant un projet féminin était vu comme un point positif au sein du club”. Et c’est exactement sur ce point qu’elle brille, l’organisatrice. Partant d’un rêve, elle a monté l’organisation, les principes et les règles d’un brevet qui compte d’ors et déjà 295 femmes inscrites sur les 200 initialement prévues.

Les Brevets de Randonnée Mondiaux sont des certificats officiels émis par le Club auquel appartient Elisabeth Lavail. Elle nous en développe le principe “C’est en 1904 que Henri Desgranges, le père du Tour de France, crée les brevets Audax Cyclistes. Il s’agissait de parcours de 200 kilomètres effectués à une vitesse de 18 Km/h sous la conduite d’un capitaine de route. Le principe demeure, sauf qu’il a acquis une forme mondiale. Aujourd’hui, ces brevets existent dans plus de 30 pays, sur les 5 continents, toujours gérés par mon club.”

Une organisation totalement bénévole

Elisabeth est brillante. Elle souhaite transmettre sa passion et son envie d’action. Bénévole, elle met énergie et motivation au service de sa passion et en profite, de manière plus ou moins volontaire, pour faire la promotion active des sports au féminin.

Toutes des Simone. 35 ans de la mort de Simone de Beauvoir.

Brillante Magazine ne pouvait pas faire l’impasse. Pour commémorer les 35 ans de la mort de Simone de Beauvoir, nous vous proposons de redécouvrir la vie et l’œuvre du « castor » qui nous inspira toutes.

Héritage, d’une mère, d’une grand-mère… On a toutes quelque chose de Simone !
Elisabeth Badinter revient dans une conférence donnée en 2001 à la BnF sur la vie et la personnalité complexe de celle qui l’a tant influencée. On évalue souvent les écrits de Simone de Beauvoir à l’aune de sa vie privée, et inversement : les deux sont indissociables, et l’autrice revendiquait elle-même avoir fait de sa vie une œuvre, et de son œuvre un fondement pour la libération des femmes. Car ses livres seuls n’auraient pas eu un tel pouvoir de mobilisation : c’est, selon Elisabeth Badinter, le livre illustré par la vie de son autrice, telle qu’elle nous l’a donnée à voir, et sa fameuse “exigence de vérité”, qui ont porté le premier coup mortel à l’idéologie patriarcale.

La rencontre d’une vie
La rencontre entre la jeune Simone de Beauvoir et celui qui deviendra le compagnon d’une vie, Jean-Paul Sartre, a lieu en 1928 dans la chambre de Sartre, alors que les jeunes gens se réunissaient entre étudiants pour préparer l’oral de l’agrégation de philosophie : “Les petits camarades m’attendaient le lundi matin à la Cité universitaire ; ils comptaient sur moi pour travailler Leibniz.” (Mémoires d’une jeune fille rangée) Elle écrira après coup dans son journal : “C’est alors que tout a commencé.”
La relation unique qu’ils entretiennent jusqu’à la mort de Sartre est faite de passions littéraires et philosophiques, de liberté totale dans le choix de leurs engagements comme de leurs amours “contingentes”, ainsi que de la promesse de vérité et de transparence qui les lient l’un à l’autre.

Le Deuxième sexe, un livre qui fait scandale à sa publication
Considéré aujourd’hui comme une œuvre fondatrice, l’essai Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir a déchaîné les passions lors de sa publication chez Gallimard en 1949. Attaqué de toutes parts dans la presse, à gauche comme à droite, il ne trouve que quelques voix pour le défendre,  comme celle de Colette Audry dans Combat  ou de Maurice Nadeau dans Le Mercure de France.

En fait les femmes elles sont plus fortes que les hommes parce qu’elles s’occupent de plus de choses que les hommes comme la cuisine ou s’occuper des enfants. Vu qu’en fait les femmes elles peuvent faire les mêmes métiers que les hommes comme “répareur” des voitures et tous les métiers de la terre car les hommes sont pareils que les femmes“. Sixtine 6 ans
Continuons la transmission. A nos filles, nos sœurs, nos petites filles qui deviendront à leur tour comme nous toutes .. des Simone !